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Ce court métrage de deux bobines fait partie d'une série tournée sous la responsabilité d'un juge pour enfants, le Juge Brown. Le principe était de tourner des films de propagande attractifs pour montrer les différents cheminements possibles pour éviter la délinquance. Paradoxalement, si celui-ci est a priori le seul qui ait survécu (on n'en est pas tout à fait sûr), il est aussi le seul à s'éloigner des neuf autres par deux aspects: d'une part le Juge n'apparait pas dans cette intrigue; d'autre part on est ici confronté à un autre versant de la société, dans cette histoire qui examine le rôle de l'armée et de l'engagement dans la construction d'un jeune homme de bonne famille...
Bud (Wallis Brennan) est un garçon énergique, qui anime une bande de chouettes copains, avec lesquels il joue à flanquer la patée au Kaiser... c'est qu'on est en plein engouement pour l'intervention Américaine dans la guerre mondiale, qui bat son plein. Entendant son grand frère Reggie (Robert Gordon) se vanter d'être satisfait de ne pas encore être incorporable, Bud se lamente... Comment rattraper l'erreur de son frère?
Certes, le ton patriotique est vaguement ridicule, mais il est reflète totalement l'esprit d'une époque, ce même esprit qui a vu Chaplin ou Fairbanks galvaniser des foules nombreuses dans les campagnes de levées de fonds, en 1918... Bud, le jeune garçon un rien trop enthousiaste d'un côté, et Reggie, le frère oisif qui souhaite se planquer le plus longtemps possible, sont des types de personnages qu'on voit beaucoup à cette époque.
Et de son côté, l'aspirant réalisateur King Vidor, l'un des premiers du métier à avoir été cinéphile avant d'embrasser la vocation et en faire une carrière, joue surtout la carte de la comédie, en donnant le rôle principal au jeune frère débrouillard, faisant du plus agé la cible de son ironie...
Mais pour finir, il serait passionnant, et un peu cruel, de donner à voir ce film en projection, et de l'accompagner de No greater glory, de Frank Borzage, qui en prend le contrepied en 1934...