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Dans un cabaret New Yorkais, les artistes vivent et survivent... Parmi eux, Deborah Hoople qui répond surtout au nom de scène de Dixie daisy (Barbara Stanwyck) semble savoir plus que les autres ce que survivre veut dire. Elle qui subit les avances d'un comédien insistant ne se laisse pas faire car elle en a vu d'autres... Mais la rivalité entre les différentes divas du burlesque confine à l'hostilité pure et simple... Jusqu'au jour où l'une des stars du show, la plus méchante au passage, se fait tuer, étranglée par son string! ...Qui aurait pu aller jusqu'à l'assassinat?
...d'autant que tout le monde avait une bonne raison de le faire!
C'est un classique: un lieu de spectacle, des numéros à accomplir, et un meurtre qui va provoquer une enquête. C'est le principe de The last warning de Paul Leni, ou de Murder at the vanities de Mitchell Leisen. Dans le cas de ce dernier film, d'ailleurs, le show primait au point où le film en devenait presque un musical. Ce n'est pas tout à fait le cas ici, même si Wellman a eu l'intelligence de demander à la grande Barbara Stanwyck de s'impliquer dans un peu de spectacle: chant et danse... Bien sûr l'effeuillage est limité au maximum, on est en pleine période du code de production.
Mais il est fort probable que c'est cet aspect de domaine interdit qui a attiré Wellman dans cette adaptation d'un roman noir de Gipsy Rose Lee dont le titre est plus qu'évocateur, tout en étant partculièrement appropprié: The g-string murders, soit Les meurtres au string... Il faut sans doute préciser que l'autrice était justement une actrice de burlesque elle-même. Ainsi, sous couvert de raconter une intrigue criminelle, dans laquelle la solution sera inévitablement crapuleuse, elle avait à coeur de faire partager l'expérience fragile du quotidien dans un tel environnement. Que le cinéma s'y intéresse n'était pas inévitable, tant le sujet devait faire peur aux studios, peu habitués à s'aventurer dans un tel sujet!
C'est d'ailleurs sous la responsabilité de Hunt Stromberg, un producteur indépendant, et avec un contrat de distribution de United Artists, alors moins regardants que les autres structures de diffusion d'oeuvres cinématographiques, que Wellman a pu obtenir le feu vert. Il a su trouver la façon de faire en liberté son film, en dosant au plus près et au plus précis la peinture franche d'un univers, et les épices les plus difficiles à faire passer. A noter qu'il a demandé (et obtenu) de Barbara Stanwyck un investissement particulièrement important, elle qui passe le plus clair de son temps dans des tenues plutôt suggestives. Pourtant le seul grief de l'administration de censure sera l'impotance du string dans les meurtres!
Au final, ce film extrêmement attachant qui nous montre un univers assez fermé, aux codes inattendus, est une incursion presque tendre, souvent drôle, de la part d'un homme qui ne se fait jamais d'illusions sur les apparences, mais qui sait la valeur des humains. Et il semble presque compléter un cycle ouvert par le méconnu You never know women...
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