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Planet of the apes, de Franklin Schaffner, est un chef d'oeuvre. Un film qui a marqué son temps. Je suppose qu'il était inévitable qu'un film aussi marquant visuellement, et iconique dans son développement (et sa fin) se retrouve gratifié de suites, développements postérieurs, et autres univers dérivés. Voire de remakes, mais pas charité on ne va pas les évoquer plus avant...
Le propos de ce deuxième film est de compléter l'autre, semble-t-il, qui après tout se finissait de façon ouverte, et comme chacun sait, les Américains n'aiment pas les fins ouvertes, qu'ils identifient systématiquement à des occasions de remplir les trous et relier les pointillés... ou pire, expliquer lourdement, des fois qu'on n'ait pas compris! Ou, comme ici, prolonger le film initial avec plus ou moins de bonheur, tout en fournissant des développements dont on n'a pas besoin, voire en proposant une fin, qui cete fois n'a rien, mais alors rien du tout, d'ouverte!
Reprenons: Taylor, l'humain confronté à cette étonnante "planète des singes", a triomphé de ses ennemis, les gorilles belliqueux, et les orang-outans politiciens, et a trouvé le moyen de s'enfuir avec l'humanoïde Nova, grâce à la complicité des chimpanzés scientifiques Cornelius et Zira. Il a pris la route (pour où?...) et a compris, enfin, où il était: la terre a évolué de travers jusqu'à devenir la planète dominée par les grands singes, alors que l'humain, affaibli par sa civilisation, a régressé...
Ce qui précède est donc la fin du premier film, d'ailleurs reprise dans cette suite. Charlton Heston y reprend le rôle de Taylor, mais il ne tarde pas à disparaître du film, au profit d'un autre astronaute; première bizarrerie: Brent (James Franciscus), le héros de ce film, a "suivi" Taylor avec son vaisseau, et est arrivé sur "la même planète", au "même moment". Et il va être confronté aux mêmes étonnements et aux mêmes conclusions que Taylor, et tant qu'à faire avec les mêmes alliés, Cornelius (Roddy McDowall, présent uniquement dans le prologue, est remplacé par David Watson) et Zira (Kim Hunter)...
Jusqu'à un certain point, le film répète la dynamique du classique qu'il tente de prolonger... Il recycle toutes les surprises, les décalages, tout en précisant les antagonismes de la société des singes, et leur mysticisme. Autant de redites dont on n'avait absolument pas besoin! Mais il offre aussi une porte de sortie qui l'apparente au pire du pire de la science-fiction des années 70, à travers l'apparition d'une secte extra-terrestre ultra-évoluée, venue sur terre pour vénérer une bombe atomique. Certes, le film évoque ainsi non seulement l'agitation politique de l'époque (une scène voit les chimpanzés manifester contre la guerre) mais aussi la peur atomique, mais...
C'est quand même joyeusement ridicule. Un avantage toutefois à toutes ces salades: avec l'intrusion de la bombe, la fin est très propre, efficace et définitive. Du moins c'est sans doute ce qu'on croyait à la sortie du film!
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