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20 octobre 2024 7 20 /10 /octobre /2024 19:23

Une série de vignettes, qui tournent autour d'un nombre limité de personnages. Ils sont liés par le fait de graviter autour d'une famille: les Jordan (Ben Gazzara et Louise Lasser) sont un couple du troisième âge qui s'apprête à divorcer, mais sans que l'on soit bien sûr du pourquoi. Leurs trois filles ont des vies bien différentes, l'aînée Trish (Cynthia Stevenson) est une mère de famille très comme il faut, mariée à un psychiatre, Bill (Dylan Baker). Celui-ci a un lourd secret... De leurs trois enfants, le plus perturbé est Billy qui souhaite acquérir sa puberté et ce qu'il considère comme sa "normalité" sexuelle. Il en parle beaucoup avec son père... Helen (Lara Flynn Boyle), la deuxième soeur, est une romancière à succès qui n'a aucune estime d'elle-même. Elle vit dans un complexe d'appartements où elle est confrontée à Allen, un voisin informaticien qui fantasme sur elle (Philip Seymour Hoffman), et une voisine hispanique (Camryn Manheim) qui attire l'attention sur la mort d'un voisin, dont on a coupé le pénis... La dernière soeur, Joy (Jane Adams), est une femme pleine d'insécurités, à commencer par ses rapports avec la gent masculine. Elle a des envies de composer, mais n'a aucun talent...

Dans le développement du film, plusieurs intrigues prennent corps: les envies inavouables de Bill, qui fantasme sur les copains de classe de son fils, et va trouver les occasions de passer à l'acte sont sans doute ce qui est le plus visible dans le film, et qui le rend vraiment difficile... Mais d'autres sous-intrigues, entre le harcèlement téléphonique masturbatoire pratiqué par Allen, la tentative de Lenny JOrdan, le père des trois filles, de reprendre sa liberté en ayant une relation avec une amie, ou encore les mésaventures amoureuses désastreuses de Joy, dressent le portrait d'une société Américaine qui tourne autour de la normalité, incarnée par Trish.

Mais à l'intérieur de toutes ces psychologies, il y a de la noirceur dans le Rêve américain... et surtout, on se demande dans quelle mesure le titre reprendrait le jeu de mots de John Lennon sur la chanson Happiness is a warm gun: Happiness, après tout, ce n'est pas loin de A penis. Et tout finit plus ou moins par tourner, une fois d eplus, autour de ce petit objet tubulaire... Ceux qui s'en servent mais mal, ceux qui s'en servent trop bien, ceux qui veulent le fourrer là où ils n'ont pas le droit, ceux qui en recherchent la compagnie, et celle qui le refuse au point de le couper chez celui qui l'a agressée...

Oui, Happiness est un film essentiel d'un renouveau de Hollywood, quand d'autres nouveaux réalisateurs sont apparus (Paul Thomas Anderson, Wes Anderson, Sofia Coppola, Spike Jonze...). La prestation des acteurs est impeccable, Dylan Baker en tête: il fallait du cran pour accepter un tel rôle... Et il faut du cran pour accepter ce film. Il pique sérieusement.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Criterion