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30 décembre 2024 1 30 /12 /décembre /2024 21:11

En Californie, un parc pour caravanes comme il en existe des milliers aux Etats-Unis... dans l'une de ces caravanes, un homme (Ralph Meeker) se lève, et alors que son épouse continue à dormir, s'apprête à partir travailler. Ils sont adorables, de vrais tourtereaux, et Madame aimerait beaucoup partager sa grasse matinée, mais le devoir appelle Monsieur...

Elle reste donc seule pendant qu'il se rend à l'usine, et s'apprête à cuisiner un peu... Mais d'abord elle bronze.

Quand Monsieur revient, il a la surprise de découvrir son épouse évanouie, un gâteau en train de brûler dans le four. En état de chocc, la jeune femme a été attaquée par un homme. Le mari prend une décision radicale: il va trouver l'homme et venger son épouse.

C'est le premier épisode de la série Alfred Hitchcock présente. Il ne me semble pas pertinent ici de se poser la question de la motivation de la chaîne qui a commandité cette série, si ce n'est en constatant que le nom du metteur en scène et producteur le plus célèbre de son temps y est particulièrement mis en valeur... Le pari est pour cette série, dont Hitchcock ne fut évidemment pas le seul réalisateur, loin s'en faut, était de traduire pour la télévision l'esprit si particulier de la filmographie du maître, tout en permettant de chercher à capitaliser sur l'impression du oublic le concernant: on a à cette époque une impression du réalisateur comme étant le maître du frisson, du bizarre et du tordu.

C'est aussi et surtout, il l'a suffisamment montré, un maître du sordide quotidien, de la criminalité tellement ordinaire qu'elle concerne votre voisin de palier, et des situations extrêmes qui se développent au foyer... Avec ce premier épisode d'une série appelée à rencontrer un immense succès, il frappe très fort, là où ça fait vraiment mal, et réussit l'impossible, en développant en 25 minutes pour la télévision une histoire adulte de vengeance crapuleuse qui part d'un viol. Un petit film qui s'inscrit en plein dans son oeuvre, et lui permet de travailler avec une actrice qu'il n'allait pas tarder à admirer, Vera Miles, celle dont il aurait bien fait sa deuxième Grace Kelly.

Son premier effort dans la série lui permet de passer d'un extrême à l'autre en situant dans un endroit idyllique, à travers le bonheur doucereux d'un gentil couple, l'irruption de l'horreur et de la criminalité la plus inattendue. Il y montre le mécanisme du soupçon et de l'erreur, du jugement hâtif, et de l'effet de la carpulerie sur les gens faibles, en opposant les gens ordinaires aux policiers. En tant que tel, c'est presque une synthèse de toute son oeuvre.

 

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Published by François Massarelli - dans Alfred Hitchcock TV Alfred Hitchcock presents