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24 décembre 2024 2 24 /12 /décembre /2024 13:54

Le Golden Bough accoste à San Francisco, et pour le capitaine Angus Swope (Walter James), ça ne fait aucun doute: il est tellement brutal que les marins vont tous déserter! ...ce qui évitera de les payer. Il a l'habitude, et... Les remplaçants seront faciles à trouver, car en ville, le "Suédois" (James Bradbury), un tenancier de bouge miteux, s'est fait une spécialité de fournir à Swope de la viande saoûle... Parmi les nouveaux arrivants sur le bateau, lors de cette escale, un pasteur (Chappell Dossett) qui avait eu l'idée saugrenue d'entrer chez le "Suédois" pour y prêcher la bonne parole, un placide Afro-Américain (Blue Washington), un jeune homme (Richard Arlen) qui a vu que le capitaine Swope était brutal avec sa fille (Jacqueline Logan), et surtout Newman (Hobart Bosworth), un mystérieux marin taciturne, qui cache un secret...

C'est une des traditions, souvent honorée avec panache, du cinéma muet Américain: les films sur la mer, et ses dangers, situés dans des bateaux où les marins (et les acteurs) se sont retrouvés plus ou moins à la dure! Il y avait eu Old ironsides, The sea beastCaptain Blood, Down to the sea in shipsThe sea Hawk, The Yankee clipper... Et Behind the door. Ce denrnier film possède plus d'une correspondance avec ce film, en particulier un ton assez noir, et la présence dans les deux cas de l'acteur vétéran Hobart Bosworth. 

Les films du genre pouvaient aller dans deux directions: historique, ou mélodramatique. C'est clairement la deuxième solution qui a été retenue, afin de construire un film entier sur le drame des marins prisonniers d'un capitaine cruel, et de la particularité de devoir à la fois renoncer à la liberté, et participer à la bonne marche du bateau. A ce titre, le capitaine incarné par Walter James est plutôt impressionnant, même si toute la partie mélodramatique est cousue de fil blanc (bien sûr que sa fille n'est pas sa fille!)...

Reste un film vraiment emballant, qui a le bon goût d'être sous tension permanente, et de ne pas avoir négligé un certain réalisme noir, comme dans les scènes initiales situées à san Francisco. La caméra de Harry Davis nous donne à voir l'humanité terrifiante du bar miteux du Suédois, et le peuple de tout un tas d'échantillons, dont la plupart vont se retrouver engagés de force sur le bateau. Le décor du bateau lui-même, partagé entre les extérieurs tournés sur l'eau, et les intérieurs tournés en studio, sont constamment crédibles... Et on aime à retrouver Richard Arlen, même s'il ne fait aucun doute que ce dernier, qui était en contrat avec la Paramount, devait expier je ne sais quelle faute en suissant une punition, comme tout acteur d'un studio qui se respecte quand on se retrouvait à tourner à la plébéienne compagnie Columbia! Il n'empêche... Son jeune héros dynamique est très engageant... Même si de toute évidence il doit passer derrière l'ange exterminateur interprété par Bosworth!

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1927 **