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Hitchcock a généralement eu tendance, dans sa carrière, à se garder d'aller vers le fantastique: la seule vraie exception, bien sûr, est The Birds, dans lequel il imagine une invasion inquiétante d'oiseaux, un phénomène parfaitement incongru et qui restera sans explication. Sinon, l'ambiance de certains de ses films, à commencer évidemment par Psycho, a souvent emprunté au genre fantastique, mais en se gardant toujours de céder à la tentation. Comme le faisait remarquer le metteur en scène, le fantastique aurait probablement forcé les films à fournir des explications pour les phénomènes, ou des développements qui en auraient diminué la portée...
Avec Alfred Hitchcock presents, en revanche, c'est bien différent: le metteur en scène sest gentiment laissé aller, ça et là, de façon très sporadique, à des écarts. Le cas le plus célèbre est The case of Mr Pelham, un court métrage à l'ironie toute Kafkaïenne... Ce film est le seul de son auteur à jouer sur un registre inattendu pour lui: l'histoire de fantômes... La seule fois où Hitchcock avait tourné autour de ce type de manifestation était pour une vision de folie alcoolique dans The Pleasure Garden, en 1925!
A Londres au début du XXe siècle, un ancien policier (John Williams) invite un certain nombre de convives à un diner très particulier... Il s'agir pour lui de résoudre une affaire non élucidée, pour laquelle il a eu une idée inattendue: confondre le suspect en faisant intervenir, avec la complicité des autres invités, le faux fantôme de la victime...
Bien sûr que le film joue sur une situation hautement improbable, mais le contraste si délicieusement Britannique entre les apparitions (superbement orchestrées) du fantôme, et la mondanité tranquille et apaisée du dîner, durant lequel tous les convives à l'exception du coupable jouent l'ignorance, est particulièrement efficace... On ne s'étonnera pas dans ces conditions que le meurtrier ne finisse par se trahir.
Ne parlons donc pas, si vous le voulez bien, de la fin.