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La geste d'Arthur, prise à la source: depuis les conquêtes (dans tous les sens du terme) de son père Uther Pendragon, jusqu'à la table ronde et la trahison de Lancelot, en passant bien sûr par Merlin l'enchanteur, les manigances de la demi-soeur du roi, Morgane, et l'inévitable fil rouge: celui d'une épée, la magique Excalibur...
D'où le titre.
C'est une adaptation du roman paru en 1485, écrit (et compilé, il s'est nourri à bien des sources françaises autant qu'anglaises) par Thomas Mallory, Le Morte d'Arthur: une sorte de cristallisation moyen-âgeuse de toutes les histoires, les contes, les fadaises et calembredaines, mais aussi sans doute certaines traces de vérité, qui fit d'un obscur roi Breton (au sens ancien, c'est à dire Briton donc Britannique) du Ve ou VIe siècle, la figure légendaire et courtoise d'une sorte d'unité nationale anglo-britannique. De cette légende, dont le flou artistique est ma foi bien pratique, on a en quelque sorte extrapolé une sorte de vision définitive du Moyen-âge, ce qui est d'autant plus paradoxal que la période en question a couvert tant de siècles...
Le but de Boorman en réalisant le film était sans doute de se permettre de rattraper le ratage d'un désir bien ancré en lui: adapter le Seigneur des anneaux, de Tolkien, un projet pour lequel il a du jeter l'éponge. 6 ans après la sortie de Monty Python and he Holy Grail, il est plaisant de voir que Boorman a fait avec les territoires Irlandais exactement ce que la troupe Britannique avait fit avec les chateaux d'Ecosse: tourner sans détour, investir les plaines, forêts et bâtisses en l'état, et garder constamment les pieds dans la glaise. Il en ressort un monument de premier degré (comme le Seigneur des anneaux, mais en moins lourdingue, donc, ce qui n'est pas difficile), un opéra assumé, dont l'absence de second degré se marie assez bien à une partition de Trevor Jones qui fait aussi appel, de façon spectaculaire, à Cal Orff (Carmina Burana), voire l'inévitable Richard Wagner.
...Et du début à la fin, on doit le dire, on s'attend au détour d'un chemin dans ce film malgré tout si distrayant, à rencontrer les chevaliers qui disent Ni.