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...en a-t-on besoin? Non, bien sûr: on a tellement tourné et retourné de versions des Trois mousquetaires, comme du reste de l'autre best-seller de Dumas, Le comte de Monte-Cristo, qu'une nouvelle version est par essence inutile. Ceci posé, toute version qui remette en jeu le grand souffle de l'aventure à la Dumas, qui cherche à donner à voir sous un potentiel nouvel angle ces aventures si classiques, ne manque pas totalement d'intérêt. C'est ce qui fera qu'il y aura toujours des recours à ces classiques...
...Et des acteurs pour les interpréter. Ici, on mise tout sur les quatre ùmousquetaires, d'ailleurs, avec en François Civil un excellent D'Artagnan, à la fois jeune loup aux gestes encore vert et aux initiatives un rien trop juvéniles, mais capable de laisser sa fougue faire le travail avec une adresse certaine. Pas de surhomme à la Douglas Fairbanks, ou de gentilhomme qui a déjà vécu comme le D'Artagnan de Gene Kelly, ces deux exemples étant de toutes façons trop vieux pour le rôle! Et en Athos, Porthos et Aramis, Bourboulon a trouvé des candidats extrêmement sérieux: Vincent Cassel, Pio Marmaï et Romain duris. Ils participent pleinement au plaisir certain dégagé par le film, comme du reste l'inévitable Milady incarnée par Eva Green...
Le film, tout en s'efforçant de restituer à ces aventures une sorte de réalisme (moins de couleurs éclatantes dans les tenues des mousquetaires, par exemple), pousse quelques portes et ouvre quelques fenêtres, notamment en faisant de Porthos un mousquetaire bisexuel sans complexe. Ca a du bien faire râler les facheux de tout poil, tant mieux, qu'ils râlent. Mais surtout le film rend sa complexité politique et son tissu si volontiers complexe au roman de Dumas. Il va même jusqu'à déplacer le conflit politique interne en rattachant l'intrigue de Dumas à la conspiration Protestante de Chalais... Ce qui donne un arrière plan intéressant à la deuxième partie (Milady). Plus embarrassant, toutefois, le personnage de Richelieu (incarné par Eric Ruf, prend, c'est notable, bien moins de place que d'habitude... Et pas de Bonnacieux à l'horizon, Constance est de nouveau une demoiselle...
Mais c'est comme le disait déjà Henri Diamant-Berger en 1921: en France, on a des paysages qui sont ceux qui ont inspiré Dumas, sans doute y'en a-t-il moins en 2023 qu'un siècle plus tôt, mais le film bénéficie vraiment d'une volonté de montrer des scènes tournées sur des lieux emblématiques, magnifiques, tangibles. Les cascades sont authentiques, les scènes d'action ont requis une préparation physique, et ça se voit. C'est je pense le principal atout, d'ailleurs prolongé par le film de Alexandre de la Patellière et Mathieu Delaporte, Le Comte de Monte-Cristo, sorti l'année suivante... Alexandre de la Patellière est d'ailleurs l'un des scénaristes de cette adaptation. Cela veut-il dire que nous en aurons d'autres, au vu du succès? Et pourquoi pas?
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