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A Copenhague, un Italien, le vieux Guido Buzzio (Philip Bech), travaille dans son atelier: il vend des figurines en plâtre. Pour l'aider, il a sa petite-fille, Mona (Agnes Petersen), ainsi que deux assistants, un grand maigre (Doublepatte, Carl Schenstrom) et un petit râblé (Patachon, Harald Madsen). Un jeune homme (Svend Melsing), étudiant en art dramatique de son état, vient souvent à la boutique acheter des figurines... pour voir Mona. Mais un jour, un objet de valeur sentimentale est cassé: une cruche porte-bonheur qui se transmet de génération en génération dans la famille Buzzio... A l'intérieur, un papier propose des instructions incomplètes pour localiser un trésor sur la côté méditerranéenne.
Mona et les deux assistants se mettent en route, mais ils sont suivis par trois personnages interlopes et inquiétants: le fils (Karl Jørgensen) de la logeuse de Guido, un bon à rien qui a entendu la conversation; un mystérieux moine; et un étrange bonhomme (Waldemar Maes) apparemment cinglé qui a aperçu un bouton sur la veste de Patachon, et pense qu'il fait partie de la même société secrète que lui: des anarchistes à la mode des années 20...
Quelle bonne idée, finalement: après avoir alterné entre les films "estivaux" (Sol, Sommer og Studiner), les film ruraux (Ole Opfinders Offer) et les films citadins (Blandt Byens Børn), Lauritzen et la société Palladium envoient leur deux "héros" en voyage, et ils vont passer par l'Allemagne, puis Amsterdam, puis Paris et enfin l'Italie (Pise) et plus généralement la Méditerranée (Monte-Carlo). Les deux acteurs ont certainement été lâchés en pleine rue, à Paris aussi bien qu'à amstredam, et les prises de vue en extérieurs ne trichent absolument pas, Pise est bien Pise (avec l'inévitable visite à la Tour) et les côtes Italiennes ne font pas semblant non plus... Les passants qui croisent Doublepatte et Patachon à paris comme à Amsterdam n'en reviennent d'ailleurs pas. Et un plan Parisien a été pris d'une telle distance que les acteurs sont vraiment sans filet.
C'est une aventure avec ce qu'elle peut comporter de péripéties attendues: on s'intéresse un peu mollement à cette "énigme des cruches", pour reprendre le titre français, mais pas tant que ça: c'est assez expédié, au profit probable d'une certaine improvisation! Impossible de suivre d'ailleurs, sans constater que les personnages ont finalement bien peu d'indices pour trouver leur trésor, mais le trouvent quand même...
Ce qui fait merveille, par contre, c'est que les deux personnages de Doublepatte et Patachon (dont Lauritzen a fini par comprendre qu'ils sont LA principale attraction de ses longs métrages, et qu'on n'a pas nécessairement besoin des jolies filles en maillot qu'il plaçait dans tous leurs films) sont vraiment des acteurs de cette intrigue, pour laquelle ils déploient avec la prudence timide qui les caractaérise, un certaine énergie et une bonne volonté qui font plaisir. Bien sûr, ils vont se faire griller la politesse par l'un des étranges personnages qui les suivent, mais quelle surprise de voir Carl Schenstrom avec un petit piostolet automatique!
La continuité du film tel qu'on peut le voir aujourd'hui est par contre assez étrange: l'épisode Hollandais est entrecoupé d'un passage à Paris qui ne cadre pas: erreur de montage de 1924, ou de la restauration? J'espère que quelqu'un y remédiera; il existe des montages alternatifs de certains films du duo, mais la plupart des longs métrages ont été préservés dans des copies uniques. Celle-ci est vraisemblablement l'unique version de ce petit film de vacances...
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