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Clampett ne respectait rien, pas même la propagande; lui qui a osé, en plein effort de guerre, se moquer de la conscription (Draftee Daffy, en 1945), ne semblait pas atteint par l'esprit général, et se moquait de ce qu'il voulait, ce film le prouve... Bugs Bunny, dans une base de l'air force, lit le journal et y apprend des services de propagande nationale, que les "gremlins" travaillent dur au sabotage d'avions... Il en devient paranoïaque, et se retrouve dans un bombardier, en compagnie de gremlins qui le rendent fou...
Les gremlins, ici, ne sont qu'un gag, une sorte de lutin peu défini, qui ne sert qu'à une seule chose, provoquer le malaise de Bugs Bunny. Le film parle apparemment de rationnement, de méfiance aussi, en ces temps d'espionnage très dramatique (on est en plein effort pour commencer la guerre, en 1943, aux Etats-Unis), mais tout se passe comme si Clampett souhaitait, finalement, jeter le cartoon avec l'encre du bain!
Il en résulte un film extrême, dont le malaise du personnage principal (décidément, Clampett était sans doute le seul à vraiment maltraiter Bugs Bunny...) tend à déteindre sur nous, tant l'animation est avant-gardiste. Clampett s'assagira l'année suivante en créant une nouvelle forme de "Gremlins", ceux du Kremlin, qui rempliront vraiment leur office de propagande dans Russian Rhapsody, un film contemporain de la période étonnante durant laquelle les Etats-Unis de Roosevelt et la Russie de Staline ont travaillé ensemble à l'effort de guerre...