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Le premier film de long métrage de Christopher Nolan est construit sur un certain nombre de principes, liés au budget (répéter le film de manière à éviter de multiplier les prises, le 16mm coûte cher; Nolan qui accumule les casquettes de manière à limiter les dépenses: mise en scène, caméra, montage...) ou à une envie furieuse de secouer le cocotier (la chronologie complètement chamboulée)... Il a coûté un prix dérisoire.
C'est pourtant un film noir dans lequel le metteur en scène (qui n'a pas eu la moindre envie de planifier un budget pour les éclairages et a donc toujours décidé de se baser sur la lumière ambiante, ce qui ne peut que se voir) a réussi à créer une atmosphère, en particulier à travers son intrigue et sa narration apparemment anarchique...
Un jeune homme est interrogé (par qui? On ne le saura que plus tard) au sujet d'une affaire, et raconte sa vie: il est un "suiveur"... Jeune auteur, il cherche, dit-il, l'inspiration en suivant des inconnus dans la rue. Alors qu'il nous explique que le plus compliqué est de se retrouvé embarqué dans la vie de ses "sujets", il nous montre que c'est exactement ce qui lui est arrivé...
Toute la panoplie du film noir est là, dans cette conversation-puzzle, dont l'absence de chronologie créé l'intérêt et les aspects les plus intrigants... Les questions, durant le film, abondent: on voit des flashes de moments dans la vie de l'individu qui donne son titre au film, avant d'avoir l'explication de ce qui lui est arrivé... Il croise des truands, une femme fatale, et un "ami" paradoxal. Le film fait mentir sa structure, en montrant que la conversation dont nous sommes témoins n'est pas la seule source de points de vue, puisque certains épisodes nous sont contés sans que le narrateur ait pu les connaître.
C'est probablement le principal atout de ce film, d'être si différent. N'empêche, derrière cette chronologie non-linéaire, il y a toute une route exigeante, faite de réussites et d'expériences, un cheminement qui mène à Oppenheimer.
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