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Un meurtre a eu lieu à Nightmute, Alaska. La police locale a fait appel, sur conseil d'un supérieur local qui les connait bien, à deux cracks de la police de Los Angeles, les inspecteurs Dormer (Al Pacino) et Eckhart (Martin Donovan) pour aider à résoudre l'affaire. Dans un premier temps, les deux hommes sont un peu en territoire conquis, leur expéertise étant évidente, surtout Dormer, un policier à l'ancienne, persuadé de son intégrité, et agacé par les manigances des instances policières de contrôle. Mais le jour permanent de la saison ensoleillée de l'alaska le met très vite mal à l'aise, au point où, lors d'une conforontation avec le tueur au matin, dans la brume, Dormer tue son partenaire par erreur... Un seul témoin, le tueur (Robin Williams).
A l'origine de ce film, il y a un classique norvégien de ce qu'on appelle le Nordic noir... Insomnia de Erik Skoldbjaerg a fait l'effet d'un électro-choc, au point que plusieurs metteurs en scène se sont mis sur les rangs, dont Steven Soderbergh, pour en faire un remake. On peut toujours se poser la question de la pertinence d'un remake, à cinq années de distance, mais c'est ainsi... Et pour Nolan dont c'est le troisième film (après Following et Memento), le fait d'effectuer cet exercice double (d'une part un remake d'un film identifié à un genre bien précis, et d'autre part un film qu'il n'a pas écrit) lui permet sans doute d'ajouter un atout de prestige (si j'ose dire) à son Curriculum Vitae...
Dès le départ, le sens de la structure apparait de façon éclatante, dans un film qui annonce énormément de ce qui va faire le sel de l'intrigue. Car après tout, pour un film policier, il est avare en scènes de crimes, en meetings au commissariat, en indices et en avancées d'une enquête qui semble perdre en substance au fur et à mesure du déroulement du film. Et la façon dont dès le départ le flic prestigieux de Los Angeles perdpied à cause du manque de sommeil, de la fatigue et de son incapacaité à se faire à son environnement, est souligné par la façon dont tout le monde, finalement, manque systématiquement de précision sur tout: toute mention du temps, en particulier, est toujours floue... Ne sachant si c'est la nuit ou le jour en permanence, partagé entre ce qu'il perçoit et ce qu'il voit vraiment, Dormer perd pied dans l'enquête mais aussi dans sa vie. ...Quand il est contacté par le tueur, Walter Finch (Robin Williams), Dormer semble presque fraterniser: comme si ce qui s'est passé avait effacé toute différence entre eux.
Un grand film? Quelque part oui, même s'il faudrait, pour le juger honnêtement, voir le film original. D'ailleurs Nolan le tient pour un de ses films les plus personnels... Mais même s'il s'agit d'une histoire importée, le sens de la mise en scène de Nolan le met parfaitement à l'aise avec cette intrigue dans laquelle tout est affaire de ressenti, et de point de vue, dans une histoire de confrontation et de manipulation qui se joue entre deux protagonistes. Un domaine où, The Prestige le confirmera, il excelle.
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