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22 mai 2025 4 22 /05 /mai /2025 22:59

Ramona (Dolores Del Rio) a grandi auprès de sa famille Mexicaine, auprès de son frère (Roland Drew)... Elle est adoptée: son frère en profite pour lui avouer son amour, mais elle est attirée par Alessandro (Warner Baxter), un chef de tribu local. Quand elle apprend qu'elle a été retirée d'une famille native, elle fuit avec Alessandro...

Carewe était lui-même partiellement Chickasaw, et Dolores Del Rio était une authentique Mexicaine aux racines bigarrées... Leur choix de réadapter le roman de 1884 de Helen Hunt Jackson se justifie d'autant (c'était pourtant la troisième version, la dernière muette)... Si Carewe est oublié aujourd'hui, il avait tenté à travers des réalisations soignées (Evangeline tourné l'année suivante en est un autre exemple) de de proposer un portrait d'un autre type de mélodrame Hollywoodien que les intrigues habituelles, qu'elles soient urbaines ou rurales: son cinéma souhaitait se pencher sur les racines profondes de l'Amérique. 

Par ailleurs, il n'est pas trop surprenant de trouver ce film sous la bannière de Inspiration Pictures, la structure créée autour de Henry King et Richard Barthelmess: beaucoup des films qu'ils ont produit étaient de forte inspiration religieuse, et celui-ci ne fait pas exception.

De toute façon, Ramona est sacrément intéressant, adoptant sciemment le point de vue des marginaux que sont une jeune femme élevée dans l'ignorance de son origine, et cet Indien (comme on disait alors) qui se refuse à accepter la fatalité de la ségrégation... Le film en plus est tourné dans de superbes décors de la Califonie montagneuse, dans de lyriques paysages, et avec un arrière-goût de presque western, qui le rend encore plus intéressant; enfin, une scène retient mon attention, réussissant à faire de l'or avec le sujet délicat qu'est la mort d'un enfant. Cette résurrection (due aux efforts conjoints de la Bibliothèque du Congrès, profitons-en tant qu'elle existe encore, du Gosfilmofond de Moscou et du Narodny Film Archive de Prague) débouche sur un film qui ne changera peut-être pas le cours du monde, mais qui est bien plus qu'une touchante découverte...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1928 **