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John Wilson (Clint Eastwood), cinéaste d'origine Irlandaise, légendaire et fortement indiscipliné, convoque un écrivain de ses amis pour lui demander de participer à un projet très spécial: d'une part un film qui va le renflouer, tourné avec deux grandes vedettes ("Kay Gibson" et "Phil Duncan"), en Afrique et exclusivement en Afrique; d'autre part, une chasse à l'éléphant, Wilson ayant furieusement envie de ce genre de grand frisson... La troupe se rend donc en Afrique, où le jeune écrivain a du mal à garder son calm devant les frasques incontrôlables de Wilson...
Coup sur coup, après Bird, Eastwood ne voulait sans doute pas être catalogué comme un cinéaste spécilisé dans le biopic, c'est pourquoi il s'est permis de changer les noms des protagonistes pour ce film dans lequel certes on examine les circonstances particulières du tournage (ou du moins de la période qui a précédé) d'African Queen, et la personnalité de John Huston, dont Eastwood imite l'attitude, la façon de parler, et l'humour sarcastique. De la même façon, les deux stars de son film "Africain" (un chef 'oeuvre, au passage), sont bien sûr un peu reconnaissables en Humphrey Bogart et Katharine Hepburn... Donc même si ce n'est pas un biopic officiel, on sait tout le temps de quoi et de qui il s'agit...
Une fois de plus, après Honkytonk Man et Bird, sans oublier de nombreux personnages à la Callahan le metteur en scène et acteur s'intéresse à un personnage qui est bien un anti-héros, mais plus par son comportement. Il ne s'agit pas ici de questionner l'importance de John Huston, ou de le critiquer, mais tout simplement de visiter un moment inattendu de sa trajectoire, alors que le metteur en scène célèbre est aux abois financièrement parlant, mais adulé. Eastwood qui a un faible pour les "mavericks" est fasciné par l'aisance du bonhomme, qui parle à son producteur sans aucun ménagement, et qui se permet toutes les audaces en société, mais surtout qui fait rigoureusement ce qu'il veut...
Jusqu'à un certain point. Comme Bird ou Red Stovall, son John Wilson a ses limites, et va les trouver dans une scène qui rompt avec l'ambiance de quasi-comédie de l'ensemble... Un moment qui nous rappelle à la réalité, mais aussi un réveil pénible pour John Wilson. Incidemment, pour son film, Eastwood a tourné, lui aussi, en Afrique, comme un miroir du tournage dont il est question...
Un très beau film, attachant et sensible derrière le côté bravache de son personnage principal. Le cinéaste Eastwood a beaucoup prouvé dans les deux décennies qu'il vient de traverser, et ce film prouve sa maîtrise... Le suivant sera une de ces étapes visant à renflouer les caisses, un film de genre vite fait mal fait... On a l'habitude!