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En 1935, une mission Chrétienne située en Chine attend leur nouveau médecin: le dr Cartwright est d'autant plus attendu que l'une des personnes présentes, Florrie Pether (Betty Fields), attend un enfant. Son mari (Eddie Albert), qui enseigne à l'école, a raté sa vocation de pasteur... La mission est sous la responsabilité de Miss Andrews (Margaret Leighton), une femme rigoriste qui cache avec des grandes difficultés des tourments inavouables... Elle est secondée par Miss Argent (Mildred Dunnock), qui lui est dévouée jusqu'au silence. Pour compléter le groupe, Emma Clark (Sue Lyon) est une jeune missionnaire idéaliste... et un brin naïve. Mais quand le Dr Cartwright (Anne Bancroft) arrive, il s'avère qu'il s'agit d'une femme. Et elle est tout sauf disciplinée... Des missionnaires Anglaises (Flora Robson et Anna Lee) vont compléter ce tableau, et le choléra, puis une invasion d'un chef de guerre Mongol et de sa troupe, vont achever d'apporter à la fragile mission des problèmes graves...
C'est une sorte d'exception inattendue, dans ce qui apparait toujours de prime abord comme une oeuvre centrée sur des héros masculins... Mais ce dernier film de Ford n'est pourtant pas une anomalie. Le conteur a toujours pris le meilleur de ses histoires, et n'a jamais totalement reculé devant des personnages féminins parfois très caricaturaux, et parfois fascinants. Ici, il inverse malgré tout les habitudes de son cinéma, en éliminant de la troupe, dès qu'il le peut, le seul personnage masculin de la mission...
Les "seven women", et quel fabuleux casting, sont toutes bien différentes, et il y a un monde entre la rigoriste et insécure Andrews d'un côté, et la moderne et délurée Cartwright d'une part... Ou entre cette dernière et la jeune femme Clark, qui ne comprend pas tout ce qui arrive autour d'elle. En revanche, les autres vont souvent agir en tant que révélatrices, incarnant toutes une identité de la femme, certaines admirables, et d'autres, eh bien... Comme Florrie, égoïste jusqu'à l'aveuglement, ou Miss Andrews qui cache sous sa rigueur de missionnaire un penchant inavouable pour la plus jeune de ses compagnes d'infortune.
Mais l'intrigue, en écho à Stagecoach, doit finalement beaucoup aussi à Boule de Suif de Maupassant, avec pour contexte ls dangers du choléra, mais surtout les agissements dangereux de deux barbares, le chef Tunga Khan (Mike Mazurki) et son adjoint (Woody Strode). Ce sont eux qui vont précipiter le drame vers le sublime en même temps que l'horreur: car pour sauver la mission, une des femmes va faire un sacrifice impressionnant.
Le film s'inscrit dans la lignée de tant de films de Ford, témoins d'une errance d'un groupe en proie au danger: The Lost Patrol, Three bad men, Grapes of Wrath, Stagecoach bien sûr, Wagon master, Fort Apache, Three Godfathers... Sa générosité, à peine teintée d'ironie devant certains personnages, nous rappelle la place essentielle du réalisateur...