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Le premier film de Terrence Malick est une balade (Sauvage, nous dit le titre Français) à la suite de deux personnages qui se sont lancés dans une fuite en avant peu banale: dans le Dakota du Sud, Kit (Martin Sheen) aime Holly (Sissy Spacek), une jeune fille de quinze ans. lui est jugé comme un bon à rien, et il est surtout un impulsif... Un jour, ils décident de partir, et Kit descend froidement le père (Warren Oates) de la jeune femme. Attachée à son amant, elle le suit sans trop se plaindre, dans une cavale improvisée vers le Montana, au cours de laquelle Kit va multiplier les morts violentes...
Inspiré par l'histoire de Charles Starkweather, un tueur qui avait effectué à peu près le même parcours que Kit, flanqué d'une jeune femme, le film installe ses deux "bandits" dans les paysages du Nord-Ouest, et est donc le film qui voit s'inaigurer le style de Terrence malick, qui laisse les acteurs vivre un maximum devant sa caméra, les place dans une nature qui n'est paradoxalement jamais en porte-à-faux avec la violence que manifeste Kit, bien au contraire. Malick semble nous dire que Kit n'est qu'un Américain qui a tenté sa chance, et le reste du monde semble d'ailleurs réagir dans ce sens, jusqu'aux forces de l'ordre qui réussissent à la fin à l'attraper mais semblent aussi succomber à son charme particulier, et vont jusqu'à faire la même réflexion que Holly: il "ressemble à James Dean"! kit, de son côté, est conscient qu'il est en train de faire l'histoire, laissant parfois des indices derrière lui, persuadé qu'ils finiront au musée... il va jusqu'à marquer de façon fébrile l'endroit où il se fait arrêter, conscient de l'importance de laisser quelque chose derrière lui.
La violence est montrée dans le film, sans passion, de façon distanciée. Bien sur, Malick ne juge pas, ne nous donne pas non plus la possibilité de juger ses personnages. Mais faut-il s'abstenir de penser à l'inévitable massacre contemporain qui avait lieu à des milliers de kilomètres? Le film nous montre des Américains qui sont né à une époque durant laquelle l'homme s'esst rendu insensible à l'acte de tuer; non seulement Kit, ou Holly, mais jusqu'aux autres: les diverses personnes rencontrées lors du périple ne montrent pas beaucoup d'émotion devant les évènements.
La narration en voix off de Sissy Spacek, sans passion ni véritable implication, permet de s'installer en douceur dans une film au lyrisme caché derrière une grande dose de pudeur, sans jamais juger ni asséner quoi que ce soit: un immense talent venait de naitre.