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Après Sleepy Hollow, Tim Burton s'est attaché à tenter de retrouver l'esprit des réalisateurs de studio de l'age d'or, acceptant pour commencer une commande, qui est sans aucun doute l'un de ses plus mauvais films, Planet of the apes, remake inutile. Puis vint Big Fish, le film incompris: on ne l'attendait pas, celui-ci, habitués à voir en Tim Burton le réalisateur qui s'éloigne systématiquement de notre monde, et de ses joies et peines quotidiennes, pour créer d'autres univers, marqués par la noirceur, la mort, le rire grinçant, et les contes de fées détournés... Donc le film sur la difficulté à perdre son père qu'on n'a jamais compris, on ne pouvait pas s'y attendre... Sauf que. 'une part, ce film est partiellement motivé par une relation pas toujours facile entre Tim et son papa, et d'autre part le principal sujet, au-delà du lien entre un homme et sa famille, reste bien sur le pouvoir absolu de l'imagination, qui va non seulement embellir la vie, mais surtout la recréer, à tel point que si on invente suffisamment d'histoires, aussi délirantes soient-elles, elles finiront toujours par avoir un semblant de vérité.
Bien sûr, le film est situé dans le Sud des Etats-unis, dont le folklore est particulièrement basé sur le mensonge et ce qu'on appelle des "tall tales", des histoires si exégérées qu'il est impossible d'y accorder le moindre sérieux. on apprend, que Ed Bloom, le père de Will (Qui s'est manifestement exilé à paris, pour ne plus avoir de vrai contact avec son père qu'il ne supporte plus, qu'il accuse de tout ramener à lui) va mourir. Le fils va donc renouer avec le père pour ses derniers jours, et grâce à la complicité de sa femme, Joséphine, et de sa mère, il va écouter son père qui lui raconte, et nous raconte sa vie dans les années cinquante, puis soixante, d'éternel affabulateur qui a certes bourlingué.
L'imagination au pouvoir, donc: C'est la leçon qui est donnée à Will Bloom (Billy Crudup), qui au moment ou il perd son père (Albert Finney), en vérité, le retrouve, et peut enfin croire en toutes ses histoires, même les plus invraisemblables, qu'elles parlent de sorcières qui prédit la mort, de géant qui fait peur à une ville, de guerre gagnée par un seul homme, de deux siamoises qui partagent la même paire de jambes, de femme nue qui vit dans la rivière, ou de crue-minute... Et à la fin, une fois le lien recréé, même après la mort, la vie est finalement belle, et a trouvé son but: l'immortalité de l'homme, celle du conteur. Donc non seulement c'est un film qui appartient totalement à Tim Burton, mais plus encore, c'est son dernier grand film... en attendant les prochains?
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