Walter Davis (Bruce Willis) a besoin d'une jeune femme pour l'accompagner à une soirée organisée par l'entreprise dont il est employé, en l'honneur d'un financier
japonais. Son patron insiste pour qu'il vienne avec une jeune femme qui ait de la classe. son frère le met en contact avec Nadia (Kim Basinger), une jeune femme résolument splendide, pleine
d'esprit, avec laquelle tout va très vite très bien... sauf quand elle boit. Un tout petit peu d'alcool, et elle devient folle. Walter va très vite s'en apercevoir, et les conséquences seront
désastreuses...
Blake Edwards est-il un grand nom du cinéma? il devrait, ne serait-ce que pour avoit constamment maintenu le flambeau de la comédie burlesque en toute circonstances, y compris en la mélangeant à des films qui se s'y prétaient que peu (le premier Pink Panther, dans lequel Sellers et Edwards ont injecté des gags en contrebande), voire pas du tout (L'admirable Breakfast at Tiffany's). Mais après la plénitude des années 60, les beaux restes des années 70, le metteur en scène a perdu sa touche personnelle avec les années 80, après 10, S.O.B. et Victor, Victoria. Ce film en est l'une des preuves: il nous conte une histoire de type classique, avec caractères et situation, dans lesquelles uili injecte une solide dose d'humour visuel, mais le dosage est mal fichu, et l'agitation de Bruce Willis vite vaine, sans compter que le film dépend de revirements pluôt hatifs.
Mais les meilleurs moments, qui sont bien sur les plus loufoques, portent la marque de l'auteur de The party: plans généraux, avec forte implication physique des auteurs, slow burns, ces façons de faire fructifier un gag en y allant aussi lentement que possible, running gags, ces récurrences qui prenent d'autant plus de sens quand elles sont répétées (Ici, la rivalité entre Walter et David, l'ancien fiancé complètement fou de Nadia repose beaucoup sur cette dynamique chère à Edwards), gags situés dans les coulisses, et surtout 20 minutes de pur bonheur dans lesquelles Edwards se lâche complètement en nous présentant les agissements simultanés de plusieurs personnages dans une maison livrée aux gags. Rien que pour ces 20 minutes, le film en vaut bien la peine... et on est près à passer outre cette musique indigne de son auteur, le fidèle Henry Mancini, cette esthétique à vomir des années 80, et le crime suprême, qui consiste pour un guitariste (le hobby de Walter) à amener une Fender Stratocaster Américaine à la plage, au milieu du sable et des algues!! Pouah! Non, il y a des choses qui ne se font pas...