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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 09:42

S'il est un exemple de western à la croisée des chemins, c'est bien ce film! A la fois l'un des premiers du genre en Cinemascope, dès 1954, western symbolique, remake d'un film noir de la Fox (House of strangers, de Mankiewicz, 1949) et vision en avance sur son temps, qui passe par la peinture dun mariage mixte entre un Irlandais (Spencer Tracy) et la fille dun chef Indien (Katy Jurado, appelée du début à la fin Senora parce que toute la bonne société feint de la prendre pour une Hispanique)... La barque est chargée, mais le film s'en sort bien, grâce à la structure en flash-back, forcément intrigante, l'écran large qui est totalement justifié pour un western, et l'interprétation dominée par Spencer Tracy et Richard Widmark. 

  http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/83/Spencer_Tracy_katy_jurado_broken_lance3.jpg

Matt Devereaux (Tracy) est un ranchman influent. Veuf, il est venu s'installer dans l'ouest avec ses trois fils, et a rencontré une jeune Indienne dont il est tombé amoureux. Une fois marié, il a eu un quatrième fils, John (Robert Wagner), et la vie a continué dans la régsion, sous la domination évidente de la famille Devereaux. Mais l'avenir s'annonce sombre: la question de l'héritage se pose, entre trois garçons désobéissants, turbulents et revendicatifs menés par Ben, l'ainé (Richard Widmark), et le plus posé John, qui hérite de deux cultures mais aussi de l'attitude sacrificielle de sa mère. Lorsqu'une confrontation avec des mineurs locaux tourne mal, John est volontaire pour se rendre en prison à la place de son père, mais son absence va précipiter les choses, et le drame qui couve depuis tant d'années entre ben et Matt va éclater...

           http://3.bp.blogspot.com/-i55yp7eUvrs/TlFrFSGCrmI/AAAAAAAAFQA/O3NedqwVJGM/s1600/Broken%2BLance%2B4.jpg

La lance brisée est l'enjeu du film, ce combat symbolisé par une lance, plantée aux pieds de Ben par John lors de l'enterrement de leur père. Le conflit du film est essentiellement situé entre les deux frères... Du film noir original, on retient la présence toute-puissance, même au-delà de la mort, du patriarche incarné dans le film de Mankiewicz par Edward G. Robinson de façon bien caricaturale, en Italien autodidacte. Tracy est sans nul doute plus authentique en Irlandais! On retient aussi l'opposition entre trois frères magouilleurs d'un coté et le préféré du père de l'autre, qui va payer pour tout... Mais le film de Dmytryk apporte en plus une vraie réflexion sur la marche du progrès dans l'Ouest, représentée à travers le conflit entre les tennats d'une liberté absolue d'entreprendre, et les corporations qui polluent littéralement l'environnement, symbolisé par l'eau, fil rouge du film (C'est là que Matt a rencontré "Senora", c'est là que le conflit se résoudra). Mais matt sera aussi un homme de progrès; lui qui ose braver tous ses concitiyens en s'afichant avec son épouse inattendue... ce que les braves gens sauront le moment venu reprocher à John. La marche du temps ne s'arrêtera pas, et le film devient onirique en montrant de façon allusive l'esprit du vieux Matt hanter le désert sous la fomre d'un loup, un homme qui a trouvé dans l'au-delà la liberté absolue dont il rêvait de son vivant, et que la marche du temps va bientôt rendre impossible pour les Américains...

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Published by François Massarelli - dans Western