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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 11:38

John H. collins est l'un de ces infortunés réalisateurs qui n'ont pas pu passer la barre des années 20, avec George Loane Tucker (The miracle man) ou encore, loin de Hollywood, Evgueni Bauer (La mort du Cygne) ou Victorin Jasset (Nick Carter). Tous sont morts trop tôt, mais tous ont malgré tout eu le temps d'accomplir quelques films miraculeux, qui démontrent qu'ils auraient probablement eu un rôle de premier plan à jouer par la suite. Collins (1889-1918), l'un des moins connus, a réalisé selon l'Imdb (Internet Movie Data base) une quarantaine de films, dont un grand nombre avec son épouse, l'actrice Viola dana. C'est le cas de ce film, le pemier à avoir l'honneur d'une sortie en DVD ou Blu-ray, sur la compilation Kino The devil's needle and other films of vice and redemption...

 

Le film commence par un prologue dans lequel on fait la connaissance de Henry Madison, un étudient, qui rencontre une danseuse saoule un soir, dans l'immeuble ou il habite. Ils tombent amoureux l'un de l'autre, mais lorsqu'elle tombe enceinte, la jeune femme prend la fuite afin de laisser à son amant le champ libre dans une carrière prometteuse. Elle meurt peu après, et le bébé, une petite fille, est recueilli par une amie. Des années plus tard, Madison qui a recueilli de son coté le fils de son frère, est devenu un industriel prospère dont les usines emploient dans des conditions précaires des femmes et des jeunes filles; Bert, son fils adoptif, travaille avec des oeures de charité; Mamie Fifty-fifty, la fille de Madison, a grandi dans la zone, à l'abri de tout contact avec son père dont elle ne connait pas l'identité. Elle rencontre Bert, qui l'embauche dans sa mission de réforme, et elle est placée dans l'usine de son père afin d'enquêter sur les conditions d'emploi des ouvrières...

Produit par Edison, le film est sans ambiguité aucune marqué par un travail de missionnaire qui ne le rend pas moins fascinant: des intertitres attaquent le capitalisme de façon claire et nette. Par ailleurs, Collins situe son action en pleine rue, sur les toits, avec conviction, et jongle avec le mélodrame: l'intrigue telle que j'ai essayé de la restituer au-dessus laisse imaginer les pires complications de compréhension, mais le réalisateur privilégie un montage parallèle fluide et un rythme soutenu, qui ne laissent pas le spectateur sur le bord de la route. Il excelle aussi dans des moments de contemplation inattendus, utilisant de façon inventive la surimpression, quelques années avant The Whispering chorus de DeMille. Le film est un cousin du film contemporain Regeneration de Walsh, mais le gangsterisme n'y apparait que comme une péripétie, tournée avec soin, et de façon extrêmement excitante. on ne s'ennuie jamais dans ces 75 minutes pétantes de santé, dont les acteurs (Viola Dana dans le rôle de mamie, bien sur, mais aussi Robert walker dans le rôle de Bert et Tom Blake dans le rôle d'un malfrat) font un travail superbe. Au final, le film est généreux, excitant et foncrionne à fond, près d'un siècle après sa sortie! On espère que d'autres films de Collins trouveront le chemin de la réédition...

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Published by François Massarelli - dans Muet 1915 John H. Collins *