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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 17:21

D'une part, je n'aime pas Fight club, et j'ai horreur de cette expression galvaudée "Film culte". (Pour les béotiens, au passage ce n'est pas un genre, il faut arrêter d'aller chercher le rayon "films cultes" dans votre vidéoclub). Mon problème, c'est que je n'ai aucun enthousiasme pour un film qui sous couvert de montrer une utopie qui dégénère, ricane de façon volontiers refroidissante contre ceux qu'il accuse d'être des "bien-pensants", avec toutes les paradoxales connotations négatives que le terme contient. D'ailleurs, le film s'est vendu avec une jaquette qui accumulait les avis négatifs sur lui, alors que la plupart des critiques l'avaient finalement assez bien accueilli. Ce coté "oui, on est des nuls, prends ça dans ta g...." m'énerve aussi beaucoup... En très gros, aujourd'hui le film est l'un des fers de lance d'une contre-culture qui est pourtant assez clairement raillée par le scénario, avec son club de boxe qui dégénère en clique fasciste. Mais un film dans lequel il y a de la baston et des gros mots, forcément, ça attire un peu les allumés de la testostérone.

Ceci étant dit, admettons-le: parfois, le film est drôle aussi.

D'autre part, si j'ai détesté le fait qu'on y voie un homme s'enrichir en vendant du savon fait à partir de graisse humaine ("Peut-on rire de tout?", rappel), j'ai au moins compris que le film en vérité ne prône rien, si ce n'est de se laisser aller à d'autres possibles, que le climat rassurant qui nous entoure n'est pas une fatalité, et qu'on peut lui dire non, et s'inventer un autre destin, d'où ce Tyler Durden, qui ne s'aperçoit même pas que le personnage dont il devient le second, et dont il redoute les dérapages incessants, est en fait lui-même. Edward Norton, génial comme souvent, prête sa silhouette peu assurée à ce jeune homme revenu de tout qui s'invente une utopie frappée, Et Brad Pitt, excessif, est son double...

Oui, j'ai dévoilé le fin mot, et alors? C'est évident, Fincher ayant lâché tellement d'indices dans les dialogues, les situations et les images que celui qui ne l'a pas deviné s'est sans doute endormi devant le film... Bref: si je n'aime pas Fight club, ce n'est pas parce qu'il se fait l'avocat d'une idéologie douteuse, il faudrait être absent des neurones (Ou reporter à Télérama) pour le croire; non, c'est tout simplement parce que je trouve le film trop long, trop riche, trop chargé, trop clinquant, trop tout. J'aime le coté Droopy de Norton et le coté cartoon déjanté de Pitt, mais tout ça part dans tous les sens... On ne reprochera pas, une fois de plus, sa virtuosité à Fincher, mais j'assume: il avait mieux à faire que ce déballage punk, et il l'a souvent fait depuis.

 

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Published by François Massarelli - dans David Fincher