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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 10:26

Sorti en 1977, le film de Richard Brooks est donc à cheval sur deux périodes: d'une part, le franc-tireur Richard Brooks a un passé glorieux dans les studios, en particulier à la MGM dont il a été un temps à l'avant-garde, avec une passion pour les sujets brulants; d'autre part, le film est assez typique de la décennie dans laquelle il a été produit, ce qu'on a appelé l'age des réalisateurs à cause de l'émergence d'un certain nombre de petits nouveaux qui ont beaucoup fait parler d'eux, et de leur cinéma: un cinéma d'auteur avant tout. Martin Scorsese, Brian de Palma, Francis Ford Coppola, William Friedkin et Michael Cimino, notamment, explosent dans ces années 70.

Theresa (Diane Keaton) est une étudiante catholique d'origine Irlandaise lorsqu'elle fait tout pour attirer l'attention de son prof de composition littéraire dont elle est amoureuse. son but est très clair, elle veut qu'il l'initie aux rapports sexuels, parvient à ses fins, mais la fin de l'histoire est peu glorieuse; marié, il met fin d'une façon brutale à leurs relations. Théresa commence alors une odyssée personnelle, et de son plein gré passe d'aventure en aventure, contre ses parents, contre ses amis, mais aussi souvent contre elle-même: elle est institutrice spécialisée, et donne des cours à des mal-entendants le jour. Sa spirale nous est contée de façon chronologique, et ses rencontres, parfois extrêmes, la poussent toujours plus loin...

 

On est partagé devant ce film rare, qui a d'autant plus d'adeptes qu'il est souvent un lointain souvenir pour ceux qui l'ont vu, paramount ne le distribuant pas en Dévédé. Brooks était fier d'avoir "poussé l'enveloppe" assez loin, et d'avoir entrainé Diane Keaton, interessés par le rôle mais réticente à se déshabiller ou représenter l'acte sexuel de façon trop appuyée. Aujourd'hui, cet aspect scandaleux est émoussé, pour un public qui en a décidément vu bien d'autres. Par contre, l'arrière-plan constitué par les années 70 et les suites de la révolution sexuelle, mais aussi de la libération de la femme, bien que très ancrée (Les années disco, marquées par un grand nombre de scènes,de costumes et de musique, voir à ce sujet le générique de début), sert aujourd'hui le film, en le transformant, un peu malgré lui, en un témoignage sociologique.

Le propos de Brooks, c'était de montrer qu'une fois de plus, le principal ennemi de la femme qui voulait se libérer, c'était non pas elle-même, comme une partie du film pourrait le laisser penser, mais bien l'homme: depuis le professeur du début, qui ne "supporte plus une femme" après avoir eu des rapports avec elle, au psychopathe final, en passant par l'ami faux-jeton, et le père ultra-catholique (Irlandais, flic, catho. Vous avez dit cliché?), Théresa n'est pas aidée, ça non.

Mais comme tout ça est glauque! Il est aussi un cliché de dire que décidément la chair est triste, mais une fois de plus, cette histoire de galipettes se termine bien mal... Il faut attendre Shortbus pour tomber sur un film qui prend ce chemin d' aller (Très, très) loin dans la représentation de la sexualité, sans que tout le monde meure à la fin.

 

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Published by François Massarelli - dans Richard Brooks