Considéré comme un film mineur dans desannées 50 dominées par ses westerns, le film d'Anthony Mann est pourtant bien plus qu'un agréable moment, et mérite, sinon d'être considéré à l'égal de Winchester 73, ou de Bend of the river, d'être vu et revu, ne serait-ce que par les fans de James Stewart. Et d'ailleurs, le film est très proche du western (Il nous conte l'arrivée du progrès dans une ville dimnée par ses passions), et possède des points communs avec les deux films précités, tout en donnant du héros incarné par l'acteur une image plus dure que celle qu'il avait l'habitude d'interpréter... comme les deux films précités, et comme The naked spur. Il faudrait donc beaucoup de mauvaise foi pour le mettre dans le même panier que, disons, The Glen Miller story...
En Louisiane, en 1946, deux ex-soldats (Stewart et Dan Duryea) arrivent avec une idée en tête: installer une pétrole au large, et forer pour trouver du pétrole. cela ne fait pas l'affaire des pêcheurs locaux dont l'activité est exclusivement de pêcher la crevette. Les deux hommes vont avoir maille à partir avec divers personnages locaux, à plus forte raison lorsque deux femmes, deux soeurs, vont s'intéresser à eux.
Steve Martin, interprété par James Stewart, est le principal moteur de l'action.
Dans ce scénario de John Michael Hayes (Qui l'a co-signé, mais constamment revendiqué), Stewart est donc un obsédé du pétrole, comme il sera un homme tellement persuadé d'avoir été témoin d'un
crime devant chez lui qu'il serait déçu s'il n'y en avait pas eu, dans rear window, dont le scruipt est également du à Hayes. Cet homme a une foi à déplacerles montagnes, qui si elles sont
absentes, contrairement à tous les western de Mann, sont ici remplacées par la tour de la plateforme, autre symbole de la volonté de s'élever... On n'est pas si loin des personnages ambigus des
westerns de Mann, qui sont tous des hommes mus par un désir, qu'il soit de vengeance, ou de réparer une injustice? Gambi,(Duryea), son acolyte, est au départ moins sérieux que lui, et on
jurereait qu'il va suivre le même chemin qu'Arthur Kennedy dans Bend of the river: d'abord allié, puis ennemi. mais s'il reste sur la tangente, il va apporter à un moment crucial
son soutien à la cause défendue par Martin.
L'autre versant de cette histoire, c'est la pêche, activité ancestrale, et qui là aussi est propice à l'obsession. Plutôt que de tourner à la lutte entre l'ancien et le nouveau, avec les pêcheurs en empêcheurs de progresser, le film pousse vers la collaboration, à l'avantage des pétroliers, puisque c'est grâce à Stewart qui découvre une invasion de crevettes rares, qui a lieu la nuit sur son lieu de forage, que les pêcjheurs peuvent enfin retrouver le temps de pêches miraculeuses... le progrès, finalement, a du bon. Jean wagner disait que le film n'était pas terrible, mais que les scènes portaient la marque du réalisateur. autant dire qu'il avait honte de l'aimer mais qu'il prenait du plaisir à le regarder: c'est bien là le moindre défaut de ce film détendu, dont les enjeux n'ont pas le coté dramatique des luttes dantesques des westerns du réalisateurs. Mais cette pause, avec ses bagarres, et eon personnage picaresque de matamore pêcheur incarné par Gilbert Roland, est un plaisir qui pour moi n'a rien de coupable...