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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 09:29

Le film, comme The invisible man produit à la Universal l'année suivante, est adapté d'un classique de H.G. Wells: Un naufragé rescapé est recueilli sur l'île du Dr Moreau, un scientifique devenu fou qui a créé des êtres à demi-humains, à partir d'animaux domestiques. Moreau (Charles Laughton) envisage d'utiliser la présence de ce Parker (Richard Arlen) pour tenter une expérience d'accouplement avec l'une des ses "manimals".

 

La réputation mitigée de Island of lost souls s'explique sans doute par le fait qu'à l'instar d'un autre film de la même période, le Dr Jekyll and Mr Hyde de Mamoulian, il a été produit et distribué par Paramount, soit à l'écart de la Universal, dont il faut bien dire qu'elle est associée à 100 % dans l'esprit des cinéphiles et des historiens du cinéma à cette vague sublime d'horreur qui a déferlé dans ce début des années 30. Et de l'autre côté du spectre, la MGM offrait avec Freaks un film suffisamment extrême pour attirer toute l'attention, y compris malgré un flop retentissant... Pourtant, on redécouvre le film de Kenton aujourd'hui, à la faveur d'un certain nombre d'éléments... Pour commener, sans doute, l'extraordinaire prestation de Charles Laughton en Dr Moreau y est certainement pour quelque chose! Son jeu délibérément subtil, sa façon de jouer non seulement avec le dialogue ou avec ses co-stars (Pauvre Richard Arlen!) mais aussi avec la lumière, son talent apparemment sans aucun effort pour dominer n'importe quelle scène d'un geste ou d'une inflexion... Et bien sur, la superbe photographie de Karl Struss, toute en brume (Réelle, il y avait du brouillard sur Catalina quand le film a été tourné), toute en ombres, montre bien l'étendue de son immense talent.

 

Mais ce qui a probablement beaucoup fait pour la réputation du film, c'est bien sur le fait qu'il a été l'un des films les plus coupés de la période: Laughton, en Dr Moreau, y dit à plusieurrs reprises sa volonté de jouer à Dieu, il y est question de torture (La "maison de la douleur", où Moreau expérimente toujours plus avanat sur ses créatures, mi-animaux, mi humains), de sadisme, et bien sur d'accoupler un homme (Richard Arlen) et une femme-panthère (Kathleen Burke). Les censeurs de tous les pays se sont déchaînés, transformant le film en un kaléïdoscope différent d'un état à l'autre, incohérent, et généralement privé de ses parties les plus provocantes. Ce qu'on redécouvre aujourd'hui avec une gourmandise certaine, c'est bien sur la version intégrale de ce qui est bien un grand film, portant en lui non seulement la marque de la meilleure horreur de l'époque (Un métrage court, rythmé, des coups de théâtre comme s'il en pleuvait, des jeux d'ombres et du pulp sans remords parfaitement dosé, avec en prime des répliques qui tuent: "Are we not men?", demande Bela Lugosi à ses congénères), mais aussi celle de la Paramount, soit un ton délibérément sexy et qui pousse le bouchon de la sensualité loin, très loin.

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Published by François Massarelli - dans Pre-code