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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 18:57

Après un The hereafter plus que décevant, qui s'intéressait de trop près à des fadaises surnaturelles indignes de Clint Eastwood, et qui avait le défaut de se situer un peu trop dans des pays dont Eastwood ne connait manifestement pas grand chose, il revient à des préoccupations qui renvoient à toute une thématique, tout un ensemble de films, de Honky Tonk man à Unforgiven en passant par Bird: quel legs un homme laisse-t-il après son passage? Avec le grand manipulateur de génie qu'était Hoover, spécialiste des fiches documentées sur n'importe qui et n'importe quoi, on touche à une parabole sur le vrai pouvoir aux etats-unis au 20e siècle, non sans humour...

 

Ce film n'est pas un biopic de J. Edgar Hoover, grand manitou du FBI durant quarante ans, mais une variation rendue possible par les recoupements d'information auxquels on a pu se livrer. Et de fait un certain nombre d'anecdotes présentes dans le film y sont plus tard formellement démenties... C'est, sinon un Eastwood majeur, en tout cas un film formellement excitant, dont la structure en 'stream of consciousness' renvoie directement à Bird. Mais le personnage, joué par un DiCaprio comme toujours habité par le rôle, nous promène au gré de ses fantaisies, et on se rend vite compte que l'homme, spécialiste du renseignement et d'une certaine fome d'espionnage, avait sur la vérité une maitrise parfois fluctuante...

 

Le film est l'un des plus sombres des films d'Eastwood de ces dernières années, et son rythme lent commande un effort que les habitués fourniront sans aucun problème... Ses réels défauts tiennent à deux points: si on ne peut qu'applaudir la prestation de tous les acteurs, on regrettera des maquillages rendus peu convaincants par des ressources prosthétiques un peu limites, et une absence de clarté qui confine parfois à la sécheresse pour qui n'est pas toujours au fait de la petite histoire du FBI... Mais on ne demande qu'à s'instruire, justement.

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Published by François Massarelli - dans Clint Eastwood