Moins beau que son
Germinal, cette adaptation de Dumas par Capellani est à son meilleur dans les extérieurs, tournés dans des décors authentiques et plausibles, jamais propres, toujours
inquiétants. c'est d'autant plus important que comme à son habitude, le metteur en scène fonctionne par taleaux. L'intrigue ne tourne pas qu'autour du "Chevalier de Maison-Rouge", tout comme
Les trois mousquetaires sont surtout l'histoire du quatrième... Autour de ce royaliste bien décidé à sauver marie-Antoinette de son destin
funeste, toute une galerie de personnages, souvent bien campés: Dixmer, le tanneur qui trahit la révolution par amour pour son épouse; Geneviève Dixmer, la soeur du chevalier, qui n'aime pas son
mari, et découvre l'amour en la personne d'un garde révolutionnaire; Rocher, le sans-culotte impitoyable... Si les partisans de la révolution sont, comme souvent dans la fiction, des gens peu
accomodants et violents, on constate que le jusqu'au boutisme de certains royalistes finit par faire des victimes, à commencer par Dixmer, de plus en plus aveuglé par la jalousie. Le final permet
à Capellani de ménager la chèvre et le chou, comme le cinéma le faisait souvent, sans pour autant tiomober dans le délire révisionniste à la Vendéenne...
De Capellani, je préfère de loin les adaptations de Zola que j'ai pu voir, mais cette histoire située en pleine révolution a ses charmes, et nous permet d'anticiper sur le monument que ne manquera pas d'être Quatre-Vingt-Treize, le "grand oeuvre" paradoxal d'Albert Capellani...