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9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 18:50

Dans un univers magique, le flirt enfantin entre deux ados de conte de fée (Mia Sara et un scientologue) tourne au cauchemar lorsque le geste imprudent de la princesse qui cherche à impressionner son petit ami provoque une série de réactions en chaîne qui vont amener la domination du monde par le maître des ténèbres (Tim Curry). Le petit peuple magique de la forêt va venir à la rescousse...

Le quatrième film de Ridley Scott a bien failli pâtir définitivement d'une malédiction tenace, depuis une production troublée jusqu'à des problèmes de fâcheries entre distributeurs. D'une part, la production que Scott, fort de ses succès impressionnants (Alien, puis Blade runner), voulait contrôler à 100%, a imposé la construction d'une forêt vivante en studio: plantes, humidité, rats, et insectes divers et variés... D'autre part, aucune possibilité n'a été laissée au réalisateur de faire respecter son droit au final cut. On n'a connu ce film d'heroic-fantasy, durant des années, que sous deux formes sérieusement altérées: la version Européenne représentait un montage resserré de la version voulue par Scott (Dont une dizaine de minutes manquaient) et l'Américaine, sortie avec un score alternatif, supprimait près d'une demi-heure, simplifiant tout jusqu'à l'absurde. Si le film a longtemps eu la réputation d'être un objet kitschissime, c'est largement à ces versions qu'il le devait, puisque la version voulue par Ridley Scott était un équilibre fragile entre rêve et premier degré, entre une mièvrerie calculée et l'expression trouble de désirs adolescents, d'une certaine fascination du mal; Scott se laisse aller à une véritable exploration esthétique de son univers dans les moindres détails, et comme d'habitude il sème partout des petits détails, rendant vivant son décor même. Et comme il se plaît dans un film qui reste essentiellement un jeu de l'esprit, à dresser des passerelles avec ses deux grands succès Alien et Blade runner, le résultat reste stimulant, pour peu qu'on ait envie de se laisser aller à cette relecture inattendue mais souvent drôlatique du péché originel.

 

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Published by François Massarelli - dans Ridley Scott