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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 18:57

Troisième et dernier film dirigé par Clyde Bruckman pour Lloyd, ce Movie crazy est tout simplement le plus apprécié des films parlants du comédien depuis sa redécouverte dans les années 80, lorsque les longs métrages ont enfin pu être revus et réévalués. Ce n'est pourtant en rien un filmambitieux, surtout si on le compare à son successeur, et c'est le film de Lloyd qui s'apparente le plus à une suite de gags sous couvert d'une intrigue qui est plus un prétexte qu'autre chose: A Littleton, Kansas, Harold Hall est 'movie crazy', c'est à dire obsédé par le cinéma. Sa mère observe cette manie avec tendresse et bienveillance, mais son père s'en irrite volontiers. Un jour qu'il voit un courrier destiné à un studio, que le fils s'apprête à envoyer, il le lit et sans faire exprès remplace la photo de Harold qu'il contient par une autre. Le fils reçoit donc une invitation du studio à venir faire un essai, mais il n'est pas au bout de ses peines, d'autant qu'il est d'une naïveté, d'une distraction et d'une maladrese impressionnantes...

 

On revient en arrière, avec à nouveau un benêt, ce qui revient à dire que Lloyd, comme les autres comédiens, souffre de cette notion, qui fait que dans le parlant, on assimile les comiques à des idiots. Bien sur, il est son propre producteur, et fait absolument ce qu'il veut, mais on a du mal à le croire si naïf, et à ce niveau("Jeune naïf deviendra grand") The kid brother a dit tout ce qu'il y avait à dire. Pourtant le film ne manque pas de qualités. L'enchainement de gags liés à la maladresse du personnage principal souvent muets ou quasi, le fait que pour une fois la femme aimée (Constance Cummings joue une actrice, attirée par Harold en raison de son incohérence, et qui se plait à l'appeler Mr Trouble à cause des problèmes qu'elle lui cause...) soit pour une bonne part du film aussi son ennemie (Elle se fait passer pour une autre, et mène Harold par le bout du nez...), enfin le déchainement final d'énergie, bien que totalement déplacé, tous ces éléments font que le film tient sérieusement la route... et puis il y a toujours un plaisir particulier à voir les cinéastes d'Hollywood mettre en scène leur univers, ce miroir aux alouettes sur lequel ils ne se font aucune illusion. Bruckman a soigné cet aspect de la réalisation, et il y a une série de plans-séquence d'exposition de tournages de scènes, qui sont proprement superbes... Les deux hommes ne travailleront plus ensemble, hélas.

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Published by François Massarelli - dans Harold Lloyd