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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 15:58

L'image de Marilyn Monroe est pour l'éternité associée à ce beau film noir, l'un des fleurons les plus baroques du genre, et probablement le meilleur film d'Henry Hathaway; ce n'est pourtant pas vraiment elle qui a le premier rôle, même si elle est aisément plus visible que n'importe quel autre acteur! Elle y incarne, pour la première fois, une femme fatale, un garce de concours, avec un applomb  impressionnant: Rose Loomis est venue à Niagara avec son mari, un homme qui n'a manifestement pas la possibilité d'offrir à son épouse tout ce qu'elle désire; elle fricote avec un inconnu,et convient avec ce dernier de tuer son mari, George (Joseph Cotten). De leur coté, les Cutler, Polly (Jean Peters) et Ray (Casey Adams) sont venus à Niagara dans le but de s'offrir une lune de miel à retardement, puisqu'ils sont mariés depuis trois ans. Des liens vont se tisser entre Polly et George, et le drame des Loomis va contaminer la jeune femme...

C'est Charles Brackett, ancien collaborateur de Billy Wilder (En tant que co-scénariste et co-producteur de ses films) qui a mis le film en chantier à la Fox, et de fait, Niagara est un film noir dans lequel s'entrecroisent de façon fascinante les univers de deux grands cinéastes: Hitchcock et Wilder. Du premier, on retient ici l'intrusion d'un drame criminel dans la vie d'un couple de gens comme il faut, les Cutler (Dont on pressent qu'un beau jour, madame Cutler va probablement se lasser de son mari, un benêt intégral qui est venu à Niagara avec plusieurs kilos de bouquins à lire!). Mais la réflexion sur le crime s'accompagne d'une observation du quotidien qui confine à la comédie parfois méchante, avec le portrait d'Américains médiocres qui auraient leur place dans les films du grand Billy.

 Mais au-delà de la présence d'un grand scénariste et de l'influence de deux illustres collègues, Hathaway a largement fait sien le film, en utilisant avec génie les décors naturels extraordinaires, dont il se joue avec une aisance confondante, et qu'il magnifie dans un Technicolor rutilant. Et il y a Marilyn Monroe, dans son premier rôle qui va au-delà de la représentation d'une cruche, tout en poussant le bouchon de l'érotisme loin, très loin, n'en déplaise à Hathaway, qui a toujours fait semblant de faire le prude. Le film est très clair sur l'arrière-plan psychologique et sexuel du couple Loomis (Qui trouve d'ailleurs un écho chez les Cutler), et on se doute que ce pauvre George n'est pas revenu totalement indemne de la guerre de Corée. Le mariage compliqué de George et Rose va ainsi trouver son point d'orgue dans une scène baroque, filmée de haut, dans un décor surréaliste...

 

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Published by François Massarelli - dans Noir Henry Hathaway