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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 07:15

Il y a un mystère Blake Edwards, une insaisissabilité du réalisateur: responsable de joyaux de la comédie, The great race, The party ou Breakfast at Tiffany's, expérimentateur de films à la mise en scène élégante, Experiment in terror ou Days of wine and roses, metteur en scène touche à tout avec Darling Lili ou The Tamarind Seed, qui restent des curiosités éloignées de ses autres films, et il a même tâté du western avec Wild rovers. Bref, à la fois il appelle le respect pour ce qui n'est pas autre chose qu'une forte envie de faire du cinéma, mais aussi il s'aventure parfois à perte dans des sentiers qui ne sont pas taillés pour lui. C'est pourquoi il faut sans doute, bien que les critiques fassent généralement le contraire, être attentif à la saga de la Panthère rose...

Le premier film était, après tout, une opportunité pour Sellers et Edwards, de prendre le pouvoir sur une production qu'ils n'avaient pas forcément générée, et on sait que l'inspecteur Clouseau n'était au début qu'un personnage très secondaire; aujourd'hui, on constate qu'il a fini par pirater le film, et en devenir le personnage central, grâce au jeu de l'acteur, et à la précision de la mise en scène du réalisateur. Dès le deuxième opus, d'ailleurs, c'est devenu les aventures de l'inspecteur Clouseau.

En retournant à la franchise abandonnée par Edwards et Sellers douze années plus tôt, on aura beau jeu d'accuser les deux hommes de vouloir remplir leur compte en banque, ce qui n'est sans doute pas tout à fait faux; mais un simple coup d'oeil à la filmographie de Blake Edwards confirmera que The return of the pink panther n'est pour le réalisateur qu'une arrivée au bercail, une installation définitive; comme en témoignent les fameuses, et controversées scènes de comédie burlesque avec Mickey Rooney dans Breakfast at Tiffany's, Edwards est un auteur de comédie, un rigolo, un scientifique du gag. Et avec cette "franchise", tous les coups sont presque permis.

Donc, ce film, considéré probablement à juste titre comme le meilleur des films de la série réalisé après le premier (qui est quand même dans une classe à part), The return... consacre la toute-puissance du duo Sellers-Edwards, et lâche l'inspecteur Clouseau, le chef Dreyfus et le majordome Kato, accompagnés par la musique de Henry Mancini, dans une nouvelle  série de variations autour des mêmes figures que précédemment, le ton est résolument à l'humour, et le film déroule une série de gags bien construits, avec une prédilection pour l'humour visuel, sans pour autant négliger, Peter Sellers oblige, une série de dialogues truffés de stupidités... Le film est bien construit, et ne s'aventure pas comme les feront les suivants dans un humour trop scatologique, donc on ne s'en plaindra pas non plus.

Une fois réaffirmé ce besoin de comédie, Blake Edwards ne quittera quasiment plus cet idiome de 1976 à la fin de sa carrière, truffant même son film le plus accompli (Victor, Victoria) de cette dernière période de gags burlesques qui aurait été à leur place dans The party! lui qui aura quelques difficultés à monter certains projets dans les années 80, il est probable qu'il ait pu savourer cette courte période dorée, à commencer par le succès de ce film.

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Published by François Massarelli - dans Blake Edwards Comédie