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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 09:43

Bien qu'il n'y soit pas crédité en tant que metteur en scène (C'est tout de même une 'John Ford Production'), Ford est bien le principal artisan de cette petite comédie, qui se trouve au confluent d'un certain nombre d'aspects de sn oeuvre en cette fin 1928: cinquième et dernier de ses films à sortir en cette année, il vient donc après Mother Machree (Janvier 1928), Four sons (Février), Hangman's house (Mai), et Napoleon's barber (Sorti officiellement la veille de la sortie de Riley, en novembre!). Ce dernier était aussi, en quatre bobines seulement, le mythique (Car aujourd'hui perdu) premier film parlant de Ford, ainsi que le premier film sonore en extérieurs de la Fox! Après Riley, seul un film de Ford allait être muet, le suivant: Strong boy, sorti en mars 1929. Il est aujourd'hui perdu... Donc en ce qui nous concerne, et si on excepte la seule version sauvegardée de Men without women (Janvier 1930), Riley the cop constitue en quelque sorte les adieux de Ford au cinéma muet, et après quelques films aventureux (Upstream, Mother Machree, Four sons et Hangman's house), un retour au style simple, linéaire et fortement teinté de comédie qu'il pratiquait avant l'arrivée de Murnau à la Fox... Le film est aussi notable pour la présence de J. Farrell McDonald, éternel second rôle, qui tient cette fois le haut de l'affiche, une preuve de l'affection du metteur en scène, mais aussi de l'image chaleureuse que le vieil acteur avait auprès du public.

 

Aloysius Riley (McDonald) est un policier New Yorkais, un vrai: Irlandais, plus oncle bourru que véritable bras de la loi, il est aimé de tous, même s'il a un certain ressentiment à l'égard de son collègue Krausmeyer, un immigré Allemand comme son nom l'indique (Harry Schultz). Il estime qu'on mesure l'efficacité d'un policier "aux arrestations qu'il ne fait pas", une devise mise en exergue dans le film et qu'il applique tous les jours. Quand il y a un problème, il se débrouille pour que ce soit sur le territoire de Krausmeyer... Pas grand chose ne se passe, Riley y pourvoie, jusqu'à ce qu'on fasse la connaissance d'un jeune couple d'amoureux, Mary (Nancy Drexel) et Davy (David Rollins). ils s'aiment, mais ne vont pas pouvoir se marier de suite, var Mary doit partir en Allemagne. Le bouillonnant Davy part pour la rejoindre, mais il est entretemps accusé d'avoir volé dans la caisse de la patisserie ou il travaille. On décide d'envoyer Riley en Allemagne, afin de récupérer le jeune; là, il va non seulement procéder à sa première arrestation, celle de Davy qu'il a vu grandir; mais Riley va surtout rencontrer l'amour, en la personne de Lena (Louise Fazenda)...

 

C'est parfois improvisé, tourné entièrement aux studios Fox, et mis en scène à l'économie... Mais une économie qui s'avère efficace. Avec McDonald, on est en territoire Fordien, et le timing de l'acteur est superbe, disons que si ce film ne révolutionnne pas grand chose, il est plus que plaisant! Et la chaleur humaine représentée par ce bon vieux policier autour duquel les gens se sentent si bien qu'ils ne parviennent pas à enfreindre la loi est communicative, faisant de Riley un cousin des personnages incarnés par Will Rogers dans les films de 1933 à 1935. Bien sur, il y est question de consommation gargantuesque d'alcool (Ici, la bière, une motivation pour Riley, qui va pouvoir aller en Allemagne et se pinter légalement en absorbant des quantités dangereuses de ce liquide, alors qu'on est en pleine prohibition!), les gags sur les pieds de Riley chaussés de croquenots de bonne taille abondent (Sur un bateau, un stewart qui cherche un policier nommé Riley le reconnait à ses pieds!), les gags ethniques (Policier Allemands rigides et militarisés) et autres clichés surranés sont légion... Mais ce qui frappe aussi, dans la première partie, c'est l'humanité du personnage, et le fait qu'on nous présente une société multi-communautaire, ou pluri-ethnique, dans laquelle l'harmonie existe, à part peut-être entre Riley et Krausmeyer; et encore, à la fin du film, on réalise que ces deux-là vont probablement être obligés de cohabiter, car... Mais chut!

 

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Published by François Massarelli - dans John Ford Muet 1928