Le Screen director's playhouse consistait en une série de courts métrages réalisés pour la télévision par des metteurs en scène
de renom, certains en bout de course (Frank Borzage réalisera ainsi deux films durant sa traversée du désert) d'autres en pleine activité, et non des moindres: Ford, Dwan ou même Ida Lupino vont
ainsi s'illustrer, dans des exercices soignés, dont ils auront le plus souvent choisi les scripts. Dans ce court métrage, Ford a choisi de s'intéresser à la légende et à la distortion nécessaire
de la réalité... Ce qu'il a souvent fait par ailleurs, voir à ce sujet les deux longs métrages Fort Apache et The man who shot Liberty Valance. Mais il le fait
ici hors du cadre westernien, même si le complice John Wayne est lui bien là: il interprète un journaliste sportif à la recherche d'un scoop pour améliorer sa situation et qui découvre qu'un
joueur de base-ball, étoile montante, ressemble bien à un autre joueur mythique qui a
disparu de la circulation après un scandale: faut-il le révéler, et menacer le bien-être du sportif, ou se taire par respect, et voir échapper le scoop?
Même mineur, un Ford peut être diablement séduisant, ce film en est la preuve. Autour de Wayne, il a convoqué Vera Miles qu'il va retrouver pour The searchers, mais aussi le vieux James Gleason, qui est excellent; ce film est un court métrage, certes, mais il est plus soigné que d'autres films longs du maitre...