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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 11:01

Ce film très fade partage avec They had to see Paris d'avoir été confié à Frank Borzage afin d'assurer le plus grand confort à sa vedette au moment d'aborder un premier film parlant: Will Rogers dans le précédent, et le ténor d'origine Irlandaise John Mc Cormack dans ce film, sont tous les deux la principale raison d'être des deux films.

 

En 1930, la MGM prépare The Rogue Song, de Lionel Barrymore, sensé mettre en valeur le talent de Lawrence Tibbett, un baryton dont la poopularité n'aura qu'un temps. The Rogue Song est célèbre aujourd'hui pour la contribution de Laurel & Hardy, dans un long métrage en couleurs, aujourd'hui quasiment totalemen perdu. Ce film est un peu différent: Song o' my heart, film musical et sentimental, présente donc le ténor (qui n'a sans doute pas fait une grande carrière au cinéma, il a autant de charisme qu'un topinambour oublié dans une brouette) au milieu d'une histoire qui se traine, malgré la présence de J. Farrell McDonald  et Maureen O'Sullivan.

 

Le principal intérêt, finalement, est historique: en plus de la version parlante régulière, le film a existé dans une version d'exportation, muette à la façon du Chanteur de jazz: les dialogues y sont repris par des intertitres, mais la bande sonore restitue la voix du chanteur pour les chansons larmoyantes qu'il interprète. Quelques chansons inédites, d'une part, et quelques séquences au découpage franchement différent (C'est à dire qui ne se contentent pas d'être des plans-séquences poussifs) nous permettent de mesurer la difficulté à juger des films de l'interrègne, ce moment ou on pouvait voir les films aussi bien muets que parlants. La Fox, en ce domaine, distribuait jusqu'à trois versions de ses films: parlante, muette, et muette avec des effets sonores afin de distribuer des films sonores aux pays étrangers, avant que l'habitude ne soit prise de confectionner une version spécifique. Enfin, toujours pour la pédagogie, le film Song o' my heart a été tourné en une version 70 mm, jamais distribuée, et qui aurait disparu.

 

Ca reste un film sans grand intérêt, mais qui par endroits permet à Borzage d'exprimer son sens de la sacralisation de l'amour: le film est centré autour de l'amour passé du ténor pour une femme qui a été obligée de se marier avec un autre. Le film fait la part belle à l'évocation des regrets et de la frustration de deux personnages qui s'aiment de loin et habitent l'unh en face de l'autre. Il nous montre aussi un amour en danger, entre Maureen O'Sullivan et un bellâtre, et les efforts de Sean, le ténor, pour les sauver. Enfin, le film fait partie d'un cycle initié par Ford à la fox avec The Shamrock handicap, en 1926, autour de ses chers acteurs Irlandais, J. Farrell Mc Donald en étant le principal représentant. Pour le reste, ce film dont la Fox a souhaité qu'il soit partiellement tourné en Irlande, afin de soigner sa publicité, est un épisode mineur dans la carrière de Frank Borzage.

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Published by François Massarelli - dans Frank Borzage Muet 1930 *