Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 18:00

Avec ce petit film (Situé après The Shamrock Handicap, puis Three bad men, et avant Upstream, le premier film dans lequel Ford s'appliquera à retranscrire dans son style l'influence Européenne, dont celle de Murnau), Ford dit semble-t-il adieu à un certain style de cinéma, auquel il reviendra de façon sporadique dans sa carrière : un certain cinéma d'aventures sans grande prétentions... Il y retrouve certains de ses interprètes des films précédents, notamment George O'Brien (The Iron Horse, Three bad men) et Janet Gaynor (The Shamrock Handicap). L'intrigue est centrée sur deux marins, des « blue eagles », George et Big Tim, qui sont rivaux depuis des années, notamment auprès de la jolie Rose Kelly, qui n'a pas encore réussi à choisir entre les deux. Rentrés au pays après la guerre, les deux Américano-Irlandais vont pourtant devoir mettre leur diférent de côté afin de s'unir contre les mauvaises influences du gangstérisme et de la drogue qui menace la jeunesse Américaine...

 

On voit bien à la lecture de ce résumé que le film est à prendre au second degré, un petit film (Sept bobines à l'origine, dont 6 survivent) destiné à donner une fois de plus une impression de couleur locale dans la peinture des immigrants d'origine Irlandaise, leur tempérament un brin volatil, et leur bon cœur proverbial. Erotisé à l'extrême dans une première séquence qui le voir tomber la chemise et suer dans la fournaise de la salle des machines d'un bateau, George O'Brien prête son imposante musculature à un personnage de grand frère un peu trop vertueux pour ne pas être totalement ennuyeux, et il ne fait aucun doute que c'est lui qui gagnera le cœur de Janet Gaynor, même si le film est loin d'être Sunrise! Au passage, mentionnons que parmi les autres personnages, Margaret Livingston est également présente, mais dans un rôle bien éloigné de la "vamp de la ville" qu'elle jouera dans le chef d'oeuvre de Murnau. Dans ce qui reste un petit film sans prétentions qui n'apporte ni n'enlève quoi que ce soit au mythe de John Ford, on remarquera peut-être une petite touche de mise en scène, un petit rien : un personnage resté à l'écart d'une salle où figurent des gangsters s'approche un peu trop près de la vitre pour regarder à l'intérieur : deux trous viennent soudain marquer la vitre, et l'homme s'effondre... Pour le reste, pour un film mené tambour battant et dans lequel Ford réussit à éviter de trop se laisser aller à son sentimentalisme proverbial (Ici, il n'en a décidément pas le temps), on ne se plaindra pas !

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans John Ford Muet 1926