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Tourné après Her sister from paris par la même équipe (Le scénariste Hans Kräly, le réalisateur Sidney franklin, et l'actrice Constance Talmadge), ce film est à nouveau une pétillante comédie dans laquelle la bonne humeur et l'exubérance triomphent, tout en surfant sur les non-dits d'une situation très boulevardière: Constance Talmadge est Marian Duncan, une danseuse Américaine de passage en Russie qui fait chavirer les coeurs de deux hommes: le Lieutenant Orloff (Tullio Carminati), et le Grand Duc Grégoire Alexandrovitch (Edward Martindel). Elle est elle aussi amoureuse du lieutenant, mais celui-ci est sous la coupe de son supérieur le grand duc qui entend bien profiter de la situation. Quant à la Grande-duchesse (Rose Dione), elle sait à quoi s'en tenir, et a décidé d'agir... Provoquant dans une petite auberge une série de quiproquos, de confusions et de portes qui claquent.
La situation est toute entière proche de l'opérette, et on imagine très bien le grand Lubitsch s'attaquer à un tel film, avec son collaborateur fréquent Hans Kräly... Mais une fois de plus, Franklin n'est pas Ernst, et son film, aussi bien fait soit-il, n'offre de grands moments que sporadiquement. C'est bien sûr une comédie hautement recommandable, dont le rythme ne faillit pas, mais on est loin de la mélancolie sous-jacente de Her sister from Paris, qui bénéficiait d'un numéro de dédoublement de personnalité de la star, et bien entendu de la présence de rien moins que Ronald Colman. Ici, au moins, on a quelques marivaudages réjouissants en particulier entre Marian Duncan et le Grand-Duc... Franklin se fait parfois plaisir avec sa science des personnages (il est toujours doué pour les huis-clos à variation dans des situations scabreuses, et le prouve avec sa maîtrise du point de vue dans la dernière bobine), et a eu l'idée d'un très joli plan: en pleine mélancolie, Marian Duncan s'effondre sur un fauteuil et pleure. Par l'immense fenêtre à côté d'elle, on voit une neige insistante et surréelle (éclairée de l'extérieur de la maison) qui enfonce le clou de sa tristesse...
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