Le second des films de Chaplin réalisés pour la Mutual est un retour en arrière,
sans doute son film le plus grossier depuis longtemps. Et pourtant, il a fait l'objet d'une préparation minutieuse, Chaplin ayant utilisé la même idée de départ que pour The
floorwalker: prendre un lieu symbolique (Ici une caserne de pompiers), un objet ou deux (La charette des pompiers, le tuyau et bien sur la rampe), et construire son film avec un semblant
d'intrigue, dans lequel ses acteurs sont des types plus qu'autre chose. chaplin y est une fois de plus un outsider, le pompier qui ne se comporte pas comme tous les autres, et il a à se
battre contre un officier particulièrement brutal (Eric Campbell, avec le pire maquillage de toute sa carrière). Le traitement du corps des pompiers comme une seule entité, grotesques pantins
agités, renvoie à Sennett et aux Cops, et l'intrigue aménage une escroquerie à l'assurance, un comte à moustaches, et une jolie fille: Leo White et Edna Purviance ont donc un rôle à
jouer. Quant à Albert Austin, il a une moustache de morse, et il se prend des coups de pied au derrière... La conclusion s'impose d'elle-même: Chaplin est en panne d'inspiration, et ce film est
de loin le plus mauvais de cette période: il ne peut faire que mieux...