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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 15:27

Pour la deuxième fois consécutive, Lloyd interprète un personnage, dans un film, qui n'est en aucun cas un Harold. pas important, sans doute, mais en réalité eu égard à l'histoire du comédien et la façon de faire le lien entre lui et son public, c'est une certaine forme d'acceptation d'une évolution nécessaire, si ce n'est pas une capitulation, une hypothèse d'autant plus valide selon moi qu'à la fin du film une deuxième transgression, plus choquante encore (Toutes proportions gardées) se présente à nous... J'y reviendrai.

Harold Lloyd joue donc ici un personnage de laitier un peu benêt, Burleigh Sullivan, dont la première scène nous fait clairement comprendre qu'il n'est pas des plus efficaces. Un soir, alors qu'il rentre chez lui en compagnie de sa soeur, ils rencontrent deux hommes saouls, avec lesquels il se bat. Dans la mêlée, il apparait que Sullivan a mis l'un d'entre eux K.O... or, l'homme en question n'est autre qu'un champion de boxe. Pour le manager du boxeur, le seul moyen d'échapper au ridicule de la situation, la presse s'étant joyeusement emparé de la nouvelle, est bien sur de travailler en compagnie du "laitier boxeur", sans le mettre au courant de toutes les subtilités: Burleigh commence donc une nouvelle carrière de boxeur, sans rien comprendre au succès foudroyant qui lui tombe dessus...

 

Les acteurs de premier et second plan qui entourent Lloyd sont ici des gens connus, déja vus dans d'autres films des nouveaux princes de la comédie (Capra, Leisen, LaCava, et... McCarey). Lionel Stander et Adolphe Menjou s'en donnent à coeur joie, Menjou en particulier, en manager véreux jusqu'aux orteils, et il est presque l'égal de John Barrymore lorsqu'il s'agit de voler une scène. Mais Lloyd se défend quand même, sachant qu'après tout les idiomes des deux comédiens ne sont pas les mêmes... Comédie plus verbale, donc, basée sur la nervosité et l'expression joyeuse d'une certaine vulgarité pour Menjou, et plus coroporelle pour Lloyd qui reste agile, même s'il n'a pas l'age de son rôle... McCarey ici fait son métier, plutôt pas mal dans un film qui n'est pas son meilleur, mais qui est aussi l'un des meilleurs Lloyd.

 

...Même si le fait qu'il y ait Harold Lloyd ici devient finalement accessoire. Je reviens à cette mystérieuse transgression à laquelle je faisais allusion plus haut: Lloyd, a un moment, boxe, et quelqu'un suggère à son adversaire... d'enlever les lunettes du héros. certes, il ne le fait pas... Mais c'est la première fois qu'elles sont mentionnées. On le sait, cet accessoire fait partie intégrante du personnage, qui dort avec , prend des douches avec, et ne les enlève jamais. On n'en parle pas...Ce n'est donc sans doute pas un hasard si peu de temps après ce film, et après le suivant (Professor Beware), Lloyd allait se lancer dans une nouvelle aventure inattendue, pour lui: une semi-retraite...

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Published by François Massarelli - dans Harold Lloyd Leo McCarey