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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 08:56

http://1.bp.blogspot.com/_wkMSc5DjQ18/TEh8lMA2T1I/AAAAAAAANU0/PsNfaKw41Lo/s1600/strong_man_poster.jpgThe strong man est généralement considéré comme le meilleur film d'Harry Langdon, et est même par certains côtés le seul classique du lot... Est-ce du à la contre-publicité orchestrée par Frank Capra autour du comédien, ou au fait que les cinéphiles réfractaires à Langdon y reconnaissent la patte du metteur en scène, dont c'était le premier long métrage? J'avoue ne pas me joindre à la foule qui applaudit le film, non qu'il soit mauvais, au contraire, mais je le trouve longuet et redondant... Après un Tramp tramp tramp très enlevé, avant un Long Pants plus court, celui-ci tend à se laisser aller, et au risque d'une fois de plus détruire l'image patiemment assemblée par Capra lui-même au fil des ans, je le trouve très Langdonien, peut-être même trop. Après tout, il avait d'une certaine manière, même en n'ayant jamais dirigé un film, plus d'expérience que Capra, et a sans doute précisément utilisé un metteur en scène débutant pour mieux contrôler la production.

 

Paul Bergot (Harry Langdon), un immigrant belge, se rend aux Etats-Unis pour y retrouver la trace de Mary Brown, la petite Américaine qui lui écrivait des lettres enflammées pendant la guerre, dans le cadre du soutien au moral des troupes. Il est venu avec un "strong man", un costaud de foire, et est engagé par un music-hall situé dans une petite ville en proie à une lutte entre les tenants de la distraction (Leur QG est le music-hall-salloon), et les bonnes gens regroupés autour du pasteur local (Dont la fille, aveugle, s'appelle ...Mary Brown).

 

C'est très léger, comme argument, et pas grand chose ne se passe de plus: un prologue situé en pleine guerre montre comment Zandow, le costaud, va se retrouver flanqué de Paul: il l'a capturé pendant la guerre... Un passage par Ellis Island permet à Langdon d'illustrer sa conception du gag "froid", avec un Harry Langdon qui déclenche une longue vague de bancs qui tombent les uns sur les autres, puis un petit interlude voit Paul chercher Mary Brown en demandant à des femmes dans la rue si elles sont sa dulcinée... Langdon est plus décalé que jamais, et le réalisateur multiplie les gags en longs plans, comme pour empêcher tout montage de réduire l'effet de lente maturation répétitive des gags. Le personnage de Mary Brown, fille de prédicateur (un vrai intolérant, il fait pourtant partie des braves gens dans ce film gentiment conservateur), est une sorte d'ancêtre de bien des personnages de Capra. Le film sera un succès, et permettra à Langdon de continuer avec la même équipe, avant d'opérer un changement de taille en devenant son propre metteur en scène...

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Published by François Massarelli - dans harry langdon Frank Capra Muet