La propagande est au coeur des preliers temps de la collaboration entre Powell et Pressburger: après tout, dès 1940, avec Contraband, puis durant toutes les années de guerre jusqu'à 1944 les deux compères vont sciemment et patiemment donner à la Grande-Bretagne certains de ses plus attachants films visant à appuyer l'effort de guerre. Powell participe, auprès de Korda en 1941, à un film collectif, The lion has wings, qui met l'accent sur la RAF, puis les deux compères signent avec 49th parallel l'un de leurs grands films, une oeuvre de propagande montrant pour une fois le point de vue d'un ennemi; One of our aircraft is missing est bien sur un film haletant sur une mission qui dégénère en cavale sur le continent; On en présente plus Colonel Blimp, et le cycle se termine sur l'intrigant A canterbury tale, en 1944, un film de propagande qui ne ressemble à aucun autre...
Ce film court (43 minutes) en revanche n'a pas le panache des grandes oeuvres, mais se pose une fois de plus en contradiction totale avec la propagande de l'ennemi. Le but est de montrer la grandeur d'une nation, par le plus insignifiant de ses membres: l'assistant d'un acteur, un bricoleur malchanceux et maladroit, y devient en effet un ouvrier spécialisé de la marine, un homme tellement agile de ses doigts qu'il en sera décoré par le Roi. Le film suit les pérégrinations d'un acteur engagé lui aussi, Ralph Richardson, qui suit de plus ou moins loin la carrière militaire surprenante de celui qu'il a parfois maudit pour son inefficacité dans sa loge. C'est décousu, par moments, on a l'impression d'assister à un film de vacances. Mais une chose est sure: ce film dont l'esprit se veut clairement positif ne ressemble à aucun autre film de commande...