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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 08:11

Ces presque 6 minutes sont le meilleur segment d'un film d'hommage à la capitale de notre petit pays, intitulé Paris je t'aime, et divisé en vingt segments: un par arrondissement, et pour chaque segment un réalisateur différent. N'ayant pas de temps à perdre, je me consacrerai uniquement à celui des frères Coen, qui est une petite chose burlesque, drôle et poétique, avec un acteur toujours aussi inspiré, dont le beau visage si parlant s'accomode ici sans aucun problème de ne jamais prononcer une syllabe.

Il faut dire qu'on ne lui en laisse pas le temps, et du reste, il aurait bien du mal: Steve Buscemi est un touriste Américain manifestement un peu intimidé par Paris, et qui attend tranquillement le métro à la station Tuileries. Il consulte nerveusement un livre-guide lui conseillant notamment de ne pas croiser les regards des autres personnes présentes, afin de ne pas s'attirer d'ennuis; c'est ce moment précis qu'a choisi une jeune femme sur le quai d'en face, pourtant très occupée à ses mamours avec un jeune homme, pour le regarder droit dans les yeux. S'ensuit une altercation burlesque entre notre héros et un voyou très remonté ("Kessta? Tu veux te la faire, ma meuf, c'est ça?"), qui s'achèvera dans l'humiliation totale, et qui reste très drôle en dépit de la douleur évidente de la situation pour ce pauvre touriste: au milieu d'un long métrage lénifiant et pontifiant, ces quelques minutes de bouffonerie iconoclaste, dont la malchance du personnage renvoie à d'autres héros marqués par la poisse : Le dude et sa voiture, le 'Serious man', le barbier... et tant d'autres.

Tuileries (Joel & Ethan Coen, 2005)
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Published by François Massarelli - dans Joel & Ethan Coen Comédie