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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 09:08

Up ne commence pas vraiment comme on l'attend d'un film animé de long métrage, à plus forte raison distribué par Disney: une séquence de 11 minutes qui détaille la rencontre, puis le mariage et enfin la longue vie en commun de deux personnes, Carl et Ellie. Unis dès l'enfance par l'amour à distance de l'aventure avec un grand A, ils ont une vie somme toute pépère, Carl étant vendeur de ballons! Ils s'aiment, mais n'ont pas d'enfants, et un jour Ellie décline, puis meurt. C'est poignant, et c'est essentiel pour le reste du film qui va s'attacher à la personne de Carl, un brave vieil homme devenu acariâtre par les circonstances, et qui pour finir sa vie en beauté, a décidé d'échapper à la réalité quotidinne, et en particulier à la menace d'éviction dont il fait l'objet dans son quartier en pleine rénovation, en attachant à sa maison des milliers de ballons qui vont le transporter vers l'endroit d'Amérique du Sud où Ellie et lui rêvaient d'aller vivre des aventures, des vraies... ce qu'il n'avait pas prévu, c'était d'emmener un scout.

 

Les longs métrages Pixar, dans les années 2000, se suivaient et se ressemblaient, du moins par leur excellence. Celui-ci adopte un style qui se veut gentiment caricatural, subtilement géométrique: au corps presque carré du vieux Carl, on oppose le rondouillard Russell... Par contre, le décor magnifique du haut plateau où l'essentiel de l'action se déroule est plus réaliste; manifestement inspiré par un voyage sur place, c'est un décor rêvé qui rappellera des souvenirs à ceux qui ont vu The lost world, de Harry Hoyt et Willis O'Brien (1923)... On se rappelera aussi du Capitaine Nemo en découvrant le destin étrange de Charles Muntz, l'explorateur admiré de Carl et Ellie, qui a disparu en allant en Amérique du Sud chercher cet oiseau rare qui lui a valu d'être la risée du monde scientifique...

 

La clé de ce film, c'est bien sur la façon dont Carl va progressivement se rendre compte qu'il ne devrait pas vivre dans le passé: il s'accroche littéralement à sa maison, lui parle en l'appelant Ellie, veut conserver intacts tous les objets même les plus insignifiants qui le rattachent à ce passé devenu douloureux par la mort de celle qu'il aimait; mais d'une part, la découverte de Muntz, encore plus vieux et plus fou que lui, qui ne survit que par le souvenir d'une humiliation vieille de plus de cinquante ans qu'il souhaite réparer, et qui collectionne fossile sur fossile, va lui renvoyer un portrait caricatural de son propre attachement à des choses révolues; ensuite, les arrivées dans sa vie de Russell, scout inepte, et de Dug, chien qui parle, vont forcer Carl à s'attacher (Ce sera un travail de longue haleine, bien sur...) à autre chose qu'à des souvenirs. Enfin, un message laissé pour carl par Ellie mourante dans un album photo qui résume leur bonheur passé va lui faire ouvrir les yeux, enfin. A l'opposé de Muntz qui continue à chasser l'oiseau pour en faire un glorieux squelette à exhiber dans les musées, Carl va s'attacher à sauver la progéniture de la bête en question, le regard enfin tourné vers l'avenir...

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Published by François Massarelli - dans Animation Pete Docter Pixar Disney