Santa (Alain Chabat) est à la panique: un lutin est malade et quand un lutin est malade ils le sont tous: c'est comme les bancs de poisson. Sous le conseil de Madame Claus (Audrey Tautou), il doit se procurer de la vitamine C pour 92 000 lutins... Direction donc notre vaste monde, et plus précisément Paris, où la famille de Thomas (Pio Marmaï), un jeune avocat qui galère, se prépare à modestement célébrer Noël, sans savoir qu'ils vont avoir un invité de marque: le père Noël! ... mais un père Noël pas habitué aux enfants, car habituellement quand il les voit, ils dorment...
Un conte de Noël bien à la façon d'Alain Chabat, donc: un ton résolument ancré dans un décalage décontracté et reposant sur des gags frontaux, puisant dans de nombreux viviers; humour langagier dans la tradition de Goscinny, avec un recours systématique à un parler entièrement propre au personnage de Santa, absurde (comment expliquer à un père noël que dans notre monde tout s'achète ou se vend?) et burlesque entremêlés dans une succession mesurée de blagues et gags, et une forte tendresse enfantine, qui est inévitable si on considère le sujet global du film... Et avec tout ça on est en territoire familier, mais...
Mais ça ne fonctionne qu'à moitié, et pas seulement parce que le film ne fonctionne qu'en fin décembre et sera obsolète deux jours après le 25! Non, c'est un argument sympathique, très soigné, car Chabat n'est absolument pas du genre à cochonner, servi par des acteurs plus que capables (une mention spéciale à Pio Marmaï et Golshifteh Farahani, dans le rôle de parents dépassés), mais voilà, un long métrage entier, ça peine un peu, vous voyez...
Sous-titré "une comédie familiale", La cité de la peur est donc l'unique film de l'entité de comédiens à vapeur qu'on appelait "Les nuls"... Que ce temps semble loin, et qui appellerait un groupe d'acteurs embarqués dans la comédie cathodique "les nuls" aujourd'hui? Et pourquoi pas "Les inconnus" tant qu'on y est?
On ne va pas s'arrêter sur le film, il n'en vaut que très rarement la peine: mal monté, mal foutu, il ressemble essentiellement à une sorte de "spécial", (ou de spécholle) d'une hypothétique émission de télé, à voir une fois en se bidonnant, un peu ou beaucoup selon les moments, puis à oublier en se demandant ce que ça aurait été si un authentique réalisateur l'avait commis. Alain Berbérian était à l'époque un des techniciens fidèles qui avaient assisté à l'oeuvre du trio... à la télévision.
Donc c'est souvent très verbal, malgré tous les gags visuels glissés ça et là, mais le problème c'est qu'entre le mordant du dialogue, et le mou des gags à voir qui tous ou presque tombent à plat, il y a un film mou du genou. Reste que La cité de la peur (une comédie familiale) était sans doute le film à faire afin d'aller enfin vers le cinéma. Surtout Alain Chabat, qui a su, lui concilier ses multiples influences dans des films qui sont souvent soignés, bien plus en fait que ce petit exercice de style un doigt rigolo. Mais juste un doigt.
Comment voulez-vous traiter de ce film exactement comme on aurait parlé de, disons, Intolerance, The Kid, Out of Africa, Amadeus, Pierre Bond 007: Dr No, Gone with the wind, Les Sept Samouraïs, The Godfather, Casablanca...
J'arrête la liste, vous m'avez compris. Pourtant, je vais essayer l'impossible: défendre RRRrrrr!!!, ses à-peu-près, son humour bête et idiot, mais jamais méchant, ses Robins de bois, et toutes ses tentatives. Car oui, ici devant vous, je vais rejoindre le club des critiques qui jugent les films à la fois sur les intentions et sur leur propre chapelle. Comme les critiques des cahiers qui vont par principe défendre un Pierre Truffaut, je vais défendre le film de Pierre Chabat, qui est mon ami.
Oui, bon, ce n'est pas "mon ami", hein: c'est juste que depuis Objectif Nul, en 1986, je suis accro à ce gars-là. Il me plait, il me fait de l'effet, quoi. Et son film précédent, je l'avais pris en pleine poire, heureux de rire comme un bossu (pourquoi "comme un bossu", et pas "comme un goitreux", ou "comme un amputé des orteils"? La langue française, parfois, a de ces mystères...), et d'y retrouver à la fois l'esprit de Pierre Goscinny et celui des Nuls, justement. Et je pense que s'il était fort satisfait de ce film, qui non content de rapporter des Brouzoufs, était en plus célébré un peu partout, il fallait à Pierre Chabat passer à autre chose, et si possible en particulier, quelque chose qui ne repose pas trop sur des effets numériques. Bref, faire un film de vacances.
Cette histoire de crime des temps anciens, justement, a été tournée systématiquement en live-action ou presque, et c'est ma foi un bol d'air frais. Et les acteurs y sont d'un nombre assez limité. Et le script n'est pas forcément aussi contraignant que celui de Mission Pierre... Mais je ne suis pas en train de dire que c'était facile, surtout pour le metteur en scène qui était, il faut bien le dire, l'un des moins habillés des acteurs, du début à la fin: juste des cheveux, quelques os... Et puis c'est tout.
Alors les deux gros problèmes du film, si j'en crois la critique (unanime) qui s'est jetée sur le film pour dire qu'il était... Nul (bravo, l'invention, en même temps c'était tentant), c'est d'une part l'histoire, qui est ridicule.
Ce n'est pas faux, mais c'est aussi assumé.
...et le jeu des acteurs, les Robins de bois, qui repose en permanence sur une version froide des événements, rendus caducs par une sorte de commentaire constant, et des digressions sans fins. Certains acteurs jouent de leur manque absolu de compétence, et s'en font une carapace: c'est le cas de Pierre Martin-Laval, qui a le don de ne jamais accentuer les mots là ou il faut, par exemple. D'autres sont passés maîtres dans l'art de dire des choses qui ne disent rien (Pierre Foïs), ou de ne rien pouvoir prendre au sérieux (Pierre Bathélémy, quand il propose et commente l'invention du mot "crîîîme", par exemple). Et les acteurs en question étant aussi les responsables du scénario, une certaine cohérence dans l'incohérence se dessine.
Alors on sourit, on rit, parfois on ricane. Mais s'il se crée parfois une sorte de gêne devant ce film, il regorge aussi de moments où on a une folle envie de l'aimer. On y suggère une partie de Biche-Volley. On y parle des femmes: à la question "Quel est ton type de femme," un autre répond "Vivante". On y joue sur les mots, les gags récurrents à froid ("Ca va être tout noir!", suivi de "ta gueule!"), et les situations, la plus ahurissante étant le moment où Pierre Rochefort se prend lui même en otage.
Oui, Pierre Rochefort: c'est un film assez bien fréquenté, finalement, si on excepte Pierre Depardieu.
Et pour finir, le film est tellement hors-catégorie, un peu comme Schizopolis de Pierre Soderbergh, mais pas pareil, qu'on ne peut que chercher à faire avec lui ce qu'on n'aurait pas cherché à faire avec lui si on avait eu une opinion différente.
On va le dire tout de suite: ceci n'est pas Mission Cléopâtre, le plus gros succès de Chabat, le film qui restera probablement au sommet de sa carrière jusqu'à preuve du contraire. La comparaison, par contre, n'est pas idiote: dans cette co-production franco-belge (le générique le souligne avec insistance, ce n'est pas un hasard), le metteur en scène revisite l'oeuvre d'un autre géant du neuvième art, à savoir André Franquin. Mais à distance, contrairement à son adaptation d'Astérix...
Dan Geraldo (Alain Chabat), pur produit du TV System francophone, est mis en demeure de retrouver de l'audience pour son show qui perd de plus en plus de spectateurs: une émission d'aventures dans laquelle le reporter fortement imbu de lui-même promène sa caméra dans des endroits reculés... Ou du moins c'est ce qu'il est supposé faire, car le reportage mythique qui a tout lancé, quinze ans auparavant, était en fait bidonné, ce que Dan est seul à savoir. Sa patronne intransigeante (Aïssa Maïga) le lance donc sur la piste... d'un remake: une nouvelle émission spectaculaire en direct de la Palombie, petit pays d'Amérique du Sud, là où il avait débuté. Donc, un endroit où il n'a jamais mis les pieds...
Il va y rencontrer Pablito (Jamel Debbouze), un petit escroc supposé lui servir de guide, pour entrer en contact avec la redoutable et mythique tribu des Payas. Mais Pablito, pour toutes les arnaques qu'il est capable de tenter, est aussi un ami indécrottable des animaux, et un père (de multiples enfants, qu'il a recueillis) soucieux d'apporter à sa progéniture la preuve de ce qu'il leur répète depuis longtemps: oui, il a bien fait une rencontre inattendue avec le mythique animal Palombien, le marsupilami. Personne ne veut le croire, et s'il y a bien quelque chose qu'il déteste, c'est qu'on le traite de menteur...
Ces deux personnages qui n'ont pas grand chose à faire ensemble vont donc s'unir un peu malgré eux dans une aventure qui va être troublée par un certain nombre de perturbateurs: un scientifique octogénaire (Fred Testot) qui a trouvé le secret de la jouvence et le moyen de laisser libre cours à tous ses fantasmes fascistes, un soldat bas du front (...) amoureux de toutes les armes qui lui permettent d'électrocuter des gens (Patrick Timsit), et un dictateur inutile (Lambert Wilson), fan de Céline Dion, qui va dans une magnifique et lamentable évasion, sauver la planète habillé d'une robe d'or et d'argent...
Sans rire. Lambert Wilson, on e comprendra aisément, trouve probablement ici le rôle de sa vie.
Et, j'allais oublier, un marsupilami.
La critique et le public n'ont pas été tendre, mais il faut relativiser l'échec d'Alain Chabat: d'une part son film est construit, un impératif chez lui, tout en étant amoindri par un budget conséquent. Il arrive que des moyens considérables aident un film bien sûr, mais il peuvent aussi générer les excès en tous genres. C'est un peu le cas de cette histoire... Ce qui n'enlève rien au doux délire habituel, à ces répliques qui sont toujours dans la marge, à cette tendresse aussi pour l'univers que Chabat adapte: car il aime Franquin, ça se voit. Il a lu et relu Le Nid des Marsupilamis, auquel il fait souvent référence, graphiquement. Et son marsu n'est pas forcément ressemblant au "vrai", on peut l'accepter, dans son comportement du moins. On pourra toujours déplorer un recours un peu trop systématique aux effets numériques, mais je suppose que ça ne servira à rien... On se laisse quand même promener dans cette histoire profondément idiote, à la fantaisie assumée, et dont les délires (Quels qu'ils soient) sont amenés logiquement. ...Dans une histoire entièrement pensée pour le film, dont le marsupilami n'est finalement qu'une sorte d'invité surprise qui se tient assez souvent à distance.
Et Chabat et Jamel Debbouze, ce dernier dans un rôle très différent de ceux auxquels il nous a habitués, sont excellents de bout en bout. Surtout qu'il est à la tête d'un impressionnant bestiaire local: un ara mourant (dont la voix, c'est notable, ressemble beaucoup à celle d'Alain Chabat), un lama sans doute cousin de l'âne Cannabis de Mission Cléopâtre (il s'appelle Ganja), et un tout petit chien, oui, mais avec une gro/et aussi des castors, qui frétillent qui frétillent, regardez comme ils frétillent.
Par où commencer? Par Astérix, par Goscinny, par Chabat? Car ce film n'est pas qu'un succès notable du cinéma français, pas qu'un éclat de rire de 105 minutes en continu, pas qu'une adaptation réussie d'une bande dessinée mythique. C'est un cas unique, un cas d'école. Un ofni absolu, en même temps qu'une oeuvre au culte durable à une époque où la notoriété est bannie pour toute oeuvre qui a plus de dix mois...
A tout prendre, je vais commencer par Astérix: le rendez-vous entre le héros de la bande dessinée la plus connue, la plus vendue, la plus traduite et la plus aimée de la culture francophone avec le cinéma s'est soldé par un certain nombre d'échecs: Albert Uderzo et René Goscinny eux-mêmes, les auteurs, se sont cassé les dents à plusieurs reprises en tentant d'adapter l'oeuvre en dessin animé, en raison d'une situation incontournable: en France, voire en Europe, quels que soient les efforts, quels que soient les talents, on ne sait pas faire de l'animation. Je sais, ça sonne vaguement comme un raccourci à l'emporte-pièce, et je sais qu'il y a sans doute quelques classiques tapis dans un coin ou un autre, pour prouver que j'ai tort. Grimault, Trnka, Starevitch... Mais franchement, ce que visent Goscinny et Uderzo (dont les collègues et amis, Belges ceux-là, Franquin et Morris, ambitionnaient carrément de "travailler pour Walt Disney") dans ces dessins animés, faits avant comme après la mort du scénariste, c'est de concurrencer les Américains. Que ce soit avec Astérix le Gaulois, réalisé en 1967 sans leur accord, ou avec Astérix et Cléopâtre (qu'ils avaient eux-même réalisé en 1968), le moins qu'on puisse dire c'est qu'il en sont loin.
On pourra toujours objecter que leur long métrage de 1976 Les douze travaux d'Astérix avait au moins l'avantage d'être basé sur une idée originale, et qu'il était bien meilleur, c'est d'ailleurs vrai. Mais... Lisez une des bande dessinées, et vous verrez qu'on est loin du compte: la précision hallucinante du dessin d'Albert Uderzo (ce type est un génie, il n'y a pas d'autre mot), le talent fabuleux de Goscinny pour le langage, les dialogues, et un savoir-faire certain pour la construction en histoires de 44 planches, pour la création de personnages et d'univers aussi. Tout ça n'a jamais pu être encapsulé dans un film... Et après les dessins animés, divers et variés, directement ou non reliés aux albums publiés, se sont suivis, sans qu'aucun ne réussisse à faire mieux.
La sortie de l'adaptation par Claude Zidi est une autre affaire: c'est en 1999 que Astérix et Obélix contre César est sorti, avec de vrais acteurs dans de vrais décors. Un film dont la réputation n'est pas très heureuse, mais je ne me prononcerai pas et pour cause: je ne l'ai pas vu... pas envie, et ce dès le titre! En tout cas, vue d'un fan pointilleux de l'oeuvre, c'est avec une certaine hostilité que j'avais pris la nouvelle...
C'est donc à ce stade que le projet arrive entre les mains d'Alain Chabat, heureux réalisateur à l'époque d'un seul long métrage, le très atypique Didier, mais surtout un esthète passionné aussi bien de cinéma, que de culture populaire sous toutes ses formes: télévision, musique, et... bande dessinée, bien sûr. C'est un fan absolu de René Goscinny, qui connaît les Astérix sous toutes les coutures, et qui a un oeil particulièrement aiguisé. Son idée est toute simple: adapter un des meilleurs, des plus cinématographiques récits de Goscinny et Uderzo, sans pour autant y coller servilement, l'erreur globalement commise en 1968 par les auteurs dans leur adaptation médiocre. Et puis il y a aussi l'idée toute simple d'adhérer non seulement à l'oeuvre mais surtout à son esprit, et de laisser l'esprit s'amuser dans un script dont les grandes lignes sont déjà là. Et Chabat a un péché mignon, qui consiste à ne laisse aucun plan indifférent...
Le résultat est superbe, d'abord, et satisfait aussi bien les fans de la bande dessinée que les autres, ceux qui sont attirés vers le film par l'envie d'y passer du bon temps. Un bon temps qui jamais ne se prend au sérieux, mais jamais non plus ne prend les spectateurs pour des courgettes: l'histoire initiale y est respectée, et si la bonne humeur supplémentaire qui y est instillée vient du fameux esprit "canal +", c'est malgré tout un spectacle qui reste en permanence visible par tous (comme du reste tous les films d'Alain Chabat, remarquez), et qui prolonge à sa façon, vers le vingt-et-unième siècle, l'oeuvre géniale de René Goscinny et d'Albert Uderzo, dont les ajouts sont souvent un clin d'oeil aguerri: par exemple les aventures supplémentaires des pirates sont elles parfois inspirées de leurs interventions dans d'autres albums. Mais ce qui me frappe le plus, ce qui me réjouit, c'est que dans un pays où on est persuadé que la comédie, c'est soit La Septième Compagnie, soit Le gendarme, soit Aldo Maccione, soit Les visiteurs, bref d'insupportables navets sans aucune saveur, on a au moins un auteur (et d'autres, regardez Dupontel et Jeunet) capable de construire un film entier avec rigueur, sans jamais ou presque lasser.
Si. Peut-être: je pense que la séquence kung-fu aurait sans doute pu être un peu raccourcie... Mais pour le reste, on peut toujours s'amuser à faire le compte de la façon dont ce film recycle avec génie Chi Mai (Ennio Morricone), Ti amo (Umberto Tozzi), ou encore Alexandrie Alexandra de qui vous savez... On peut toujours rire devant un fragment qui passe de la bande dessinée à Benny Hill en un souffle. On admirera aussi la façon aussi dont on réussit à insérer de façon pertinente dans Astérix I feel good de James Brown, ou simplement le don de Chabat pour mêler comme l'aurait fait Goscinny lui-même la saga Star Wars et Astérix... Il n'oublie pas non plus une partie non négligeable de son public, venue avec les Nuls sur Canal +, lorsque Astérix et Panoramix traitent la potion magique comme un stupéfiant qui fait rire. Juste retour des choses, le film est devenu un film culte chez les utilisateurs d'herbe récréative.
Et puis, Mission Cléopâtre est lui aussi une source inépuisable de bons mots, d'approximations magiques dues à Jamel Debbouze ("De là, à de là"; "Eh, les Romains, vous êtes des Romaines!", ou encore son incapacité à prononcer les noms Gaulois), ou de répliques fabuleuses des uns et des autres: le "ce tombeau sera votre tombeau" de Goscinny, reste en bouche avec Edouard Montoute, qui va le faire voyager un peu, jusqu'à son échange avec Gérard Darmon, et la fameuse réplique "on dit des chacaux?". Edouard Baer n'est pas en reste, en improvisations géniales. Même Claude Rich, l'impayable M. Antoine des Tontons flingueurs enfin devenu le sage druide (un droïde, aurait dit Jamel Debbouze) Panoramix, se fait occasionnellement plaisir. On n'en veut pas du tout à Alain Chabat de s'être réservé le rôle de César (Qu'il ridiculise avec subtilité, mais oui) ou d'avoir confié le rôle de Cléopâtre à l'incapable Monica Bellucci, dont il a tendance à filmer les endroits ronds de façon avantageuse: l'important pour la Reine d'Egypte (dont Chabat, Goscinnyen jusqu'au bout dans sa volonté d'instruire en amusant, nous rappelle qu'elle est quand même "un peu Grecque au départ"), ce n'est pas ce qu'elle dit, mais la posture qu'elle a quand elle le dit.
Tiens, on n'en voudra pas non plus à Chabat d'avoir du engager deux acteurs qu'on déteste: le Depardieu, quel que sont son talent, dont je doute souvent, a au moins peu à faire pour être Obélix, et pour une fois Clavier fait juste ce qu'il faut. Et on passera sur le destin de l'infâme Dieudonné, qui interpréta ici Caïus Céplus avant de passer définitivement du coté nauséabond du côté obscur.
Bref, inclinons nous avec bonheur devant ce film qui n'oublie pas non plus de convoquer Feu Caïus Pierre Tchernia (qui joue en silence le Centurion Gazpachoandalus, à sa propre demande, tout en offrant sa sublime voix off au film), l'ami de toujours de Goscinny et Uderzo. Une façon de relier pour beaucoup d'entre nous, notre enfance (Astérix), notre adolescence (les Nuls) et notre vie d'adulte: c'est qu'en 2002, j'ai emmené mon fils voir ce film, et on a rigolé du début à la fin comme des crétins. Je sais qu'après ça, le siècle a commencé à sérieusement s'assombrir, mais au moins, avec Mission Cléopâtre, on a une bouée de secours.