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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 17:15

Un grand nombre de films de 1918 avec Douglas Fairbanks sont aujourd'hui perdus. C'est notamment le cas de la version intégrale de ce film, dont seule une bobine (Partielle, la première) a été conservée. On y voit comment le film, une comédie d'aventures comme d'habitude, prend sa source dans un quotidien décidément trop grand pour le héros, qui commence par littéralement sortir d'une cage... avant de se retrouver à son poste: il est caissier dans une banque! Un de ses supérieurs lui confie une mission délicate: il doit veiller sur la santé d'Agamemnon, un canari. Mais Doug va, après sa rencontre avec un philosophe vagabond, rendre sa liberté à l'oiseau, et, forcément, devoir être libre lui aussi, parce que ce geste l'oblige au licenciement. C'est donc un Doug littéralement nu comme un ver que l'on quitte, il vient de se baigner, et quelqu'un lui a pris ses vêtements... et le reste est perdu.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie 1918 Douglas Fairbanks Allan Dwan Film perdu
25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 18:06

A l'aube du parlant, on se rend compte que s'il va bientôt n'être plus qu'une pièce de musée, Fairbanks a été d'une importance capitale, au-delà de son propre succès de ses débuts en 1915 jusqu'à la fin de cette décennie. Il a fait renaître un genre auquel on ne s'attaquant plus qu'avec des pincettes, et l'a doté d'ambition, de luxe, de classe... et l'a, en 9 années et 8 films, amené à l'âge adulte. C'est cette magnifique épopée que ce dernier film vient clore en beauté. Et pour mieux le faire, l'acteur-producteur a refait appel à Allan Dwan, qui rappelons-le n'est pas pour Fairbanks que le réalisateur de son impressionnant Robin Hood: il a beaucoup contribué dès les années 10 à façonner la carrière de l'acteur, en réalisant une poignée des meilleurs films de sa première période, dont l'incontournable A modern musketeer, un film qui a soudain contribué à élargir de façon significative le champ d'action de Doug. Et non seulement c'est un ancien collaborateur chevronné, non seulement c'est un réalisateur d'une grande efficacité et reconnu par toute la profession, mais Allan Dwan est aussi et surtout un connaisseur de Dumas, et un amoureux de la saga de D'Artagnan, Il a consacré sur l'ensemble de sa carrière plusieurs films à cette période, à Dumas à et ses variations, dont un Richelieu...

Le film adapte Vingt ans après, ainsi que Le Vicomte de Bragelonne, de Dumas. La partie de cette dernière source convoquée par Fairbanks et son équipe est celle consacrée à la sous-intrigue du masque de fer, bien sur. Mais on revient aussi à une sous-intrigue des Trois mousquetaires omise par l'adaptation de 1921: le destin de Constance Bonacieux. Premier geste-clin d'oeil qui fait parfois ressembler ce long métrage à un bouquet final, le rôle de la jeune amoureuse de Richelieu est confié de nouveau à Marguerite de La Motte, ce qui est doublement une bonne idée, permettant une transition plus facile d'un film à l'autre, mais surtout cela entraîne entre l'actrice et Fairbanks des occasions de jouer ensemble avec une grande complicité des scènes qui sont superbes - et poignantes, car pour une fois Fairbanks n'aura pas l'occasion de gagner le coeur de la belle à la fin du film... Autre acteur de premier plan du film de Niblo, Nigel de Brulier reprend son plus grand rôle, et fait merveille du début à la fin, rappelant que Les trois mousquetaires, c'est aussi un peu Les aventures de Richelieu! Et le script est impressionnant dans ses ramifications, qui échappent aux structures habituelles des films de Douglas Fairbanks. Ici, il y a du chaos, mais il est inhérent à la vie politique représentée par Richelieu, et sa mission sacrée: il est nécessaire de sauvegarder l'état, en empêchant une révolution qui serait inéluctable si le secret de la naissance des jumeaux, premiers-nés de u règne de Louis XIII, était connue. Et dans un geste que l'ancien D'Artagnan, celui du film de Niblo n'aurait jamais fait, le D'Artagnan adulte, revenu de tout car sommé de ne plus s'associer à ses trois copains, et parce qu'il a perdu la femme de sa vie (Après seulement minutes de film), travaillera désormais pour le Cardinal Richelieu, et sera amené bien que le secret lui soit inconnu à croiser la route du fameux "Masque de fer"...

Le film est superbe, et Dwan est l'un des plus doués parmi les réalisateurs de la période: il sait parfaitement donner de la vie à des personnages qui sont loin de la caméra, que d'autres réalisateurs auraient perdus de vue, noyés dans l'immensité d'un décor. Il est aussi à l'aise dans les rues charmantes d'un Paris reconstitué, que dans les douves d'un inquiétant château. Et Fairbanks, malgré son âge, fait encore merveille dans des cascades qui s'apparentent souvent à un magnifique baroud d'honneur... Mais le film est aussi hanté par la mort, par la révélation que la vie mène toujours vers le crépuscule et la solitude. Une large partie se déroule durant la nuit, et on trouvera dans ce film les morts soulignées de nombreux personnages ainsi que des parcours qui se terminent de façon abrupte mais totalement justes: Richelieu, Milady, Constance, De Rochefort, Athos, Porthos, Aramis, et D'Artagnan trouvent tous un accomplissement, une fin à leur destinée, qui me semble impressionnante parce qu'elle dépasse à mon sens le cadre du film. Encore une fois, il s'agit d'oser donner à des personnages une dimension humaine là ou on est habitué à en faire des personnages noirs ou blancs d'un opéra plus grand que nature, mais en leur conférant aussi une dimension mythologique. Mission accomplie. Mais comme le film, l'un des derniers gros films muets, est sorti en 1929, Fairbanks y a apposé deux séquences parlées qui n'apportent rien, on les oubliera d'autant plus vite...

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Published by François Massarelli - dans Muet 1929 Allan Dwan Douglas Fairbanks ** Dumas
6 juillet 2015 1 06 /07 /juillet /2015 23:13

Comme pour passer à a vitesse supérieure, Douglas Fairbanks s'attache les services d'Allan Dwan, un vétéran déjà, pourtant encore à l'aube d'une carrière de cinquante années. L'un (Fairbanks) et l'autre (Dwan) avaient semble-t-il un attachement particulier à la personne de D'Artagnan, et un autre de leurs dix films ensemble (Tous muets, sortis de 1916 à 1929) sera d'ailleurs de nouveau consacré au personnage de Dumas: The Iron Mask (1929). Mais en attendant, Douglas Fairbanks est encore dans ce film co-écrit avec Dwan le héros moderne et bondissant de films d'aventures comiques, situées dans l'Amérique contemporaine, les deux hommes vont donc user d'un stratagème pour permettre au comédien, pour une petite partie du film, d'incarner le mousquetaire de légende... Et ce pour servir en réalité une autre cause, qui prend tout son sens en examinant la carrière et la filmographie de l'acteur...

Donc, un prologue nous rappelle l'ardeur, la vivacité et le style de D'artagnan, bien sur interprété par Fairbanks, qui comment un acte chevaleresque (Rendre à une belle dame son mouchoir qu'un bandit lui a volé) en fauchant tout ce qui bouge de son épée adroite. Mais Doug a bien pris soin de s'avancer vers la caméra, pour montrer d'un clin d'oeil complice à ses admirateurs qu'il est bien toujours le même sous l'étonnante moustache, en tout point similaire à celle qu'il fera vraiment pousser à partir de 1921, et gardera jusqu'à la fin de ses jours. A la fin de ce court prologue, le Doug moderne s'avance de nouveau vers la caméra pour effectuer une transition, par un nouveau clin d'oeil. C'est un étrange début, assez en phase avec la structure chaotique de ce long métrage, par ailleurs l'un des meilleurs de cette première période de Fairbanks... en même temps que son plus décousu.

L'intrigue proprement dite démarre par une nouvelle allusion, lorsque Ned Thacker, né sous le double signe de D'Artagnan qu'aimait tant sa maman, et d'un cyclone qui ravageait le Kansas au moment de sa naissance, quitte le domicile familial avec un véhicule offert par son papa. Ultime allusion, la voiture est...jaune. En chemin vers l'Ouest, il rencontre des touristes: Madame Dodge (Kathleen Kirkham), accompagnée de sa fille Elsie (Marjorie Daw) et d'un intrigant multigame qui cherche à accrocher Elsie à son tableau de chasse, Forrest Vandeteer (Eugene Ormonde). Ils font route ensemble vers le Canyon du Colorado, ou ils vont rencontrer des Indiens Hopis, menés par le dangereux Chin-de-Chah (Frank Campeau qui lui aussi, tout comme Ned bien sur, convoite la jolie Elsie. Mais qui, des trois amoureux, l'emportera? A votre avis?

Je mentionnai plus haut une cause qui justifierait l'emploi du personnage de D'artagnan et du Paris de Dumas, mais c'est à mon avis évident que Fairbanks a déjà l'ambition de révolutionner le film d'aventures comme il le fera plus tard avec ses grands films. Le prologue et le thème servent ici de ballon d'essai, tout comme l'élargissement spectaculaire des décors, en passant par le grand Canyon, et la façon dont Dwan et ses chefs-opérateurs utilisent l'arrière-plan, sont la marque d'une ambition, qui passe ensuite, suprême audace, par une liberté de ton, et une liberté de filmer, qui me semble absolue. Le film est superbe, impertinent, et "Fairbanksien" en diable, tout en se situant sans aucune tricherie dans un décor mythologique, avec ses vrais villages Hopis, et ses vrais canyons! L'acteur a su trouver le ton parfait, et signe son premier chef d'oeuvre, voilà tout.

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Published by François Massarelli - dans Muet Douglas Fairbanks 1917 Allan Dwan *