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2 août 2016 2 02 /08 /août /2016 16:28

De retour en Californie, avec encore une fois une très bonne comédie en deux bobines, Arbuckle applique un principe qui était aussi celui de Chaplin: établir un lieu, qui à y faire allusion dans le titre, et définir les personnages, leurs rapports de force, et l'intrigue en fonction. Le lieu est donc un hôtel d'un petit trou perdu Californien, qui est un établissement "de troisième ordre" pratiquant des "prix de première classe". Buster Keaton y est groom, Al St-John cuisinier et préposé aux ascenseurs, et Roscoe y fait tout le reste, y compris tenir le salon de coiffure (Un panneau y annonce fièrement qu'on y rase sans douleur!). Une nouvelle manucure (Alice Lake) vient d'arriver, et les trois hommes vont se mettre en quatre pour l'épater, y compris en simulant un cambriolage dans lequel Arbuckle pourrait être le héros...

Le film est extrêmement bien tenu, en dépit de ses digressions multiples. Les gags liés à de la mécanique étrange, notamment l'ascenseur le plus stupide qui puisse être imaginé (Il est actionné avec un cheval...) et les cascades perpétrées par Keaton père et fils, font merveille. Bon, ce film n'a sans doute pas révolutionné e septième art, mais il est un plaisir constant.

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Published by François Massarelli - dans Muet Buster Keaton Comédie Roscoe Arbuckle
1 août 2016 1 01 /08 /août /2016 18:02

Roscoe Arbuckle, comme son personnage, se rend dans l'Ouest, avec un grand O... Et ça l'inspire! Il avait déjà, à l'époque de la Keystone, tourné en Californie, et là il s'y retrouve totalement. Le film commence par la vision d'un train qui avance dans le désert, et il a un passager clandestin. Repéré, il s'échappe (En tombant littéralement du train), et une séquence typique nous montre l'acteur-réalisateur trouver instinctivement son ton, en virtuose du gag inattendu: pendant que ses poursuivants continuent de courir sur les rames du train qui avance à toute vitesse, Roscoe reste sur le bord des rails, se roule une cigarette, et... frotte une allumette sur le train pour l'allumer. Puis il s'agrippe nonchalamment au dernier wagon, et remonte dans le train.

Il s'arrêtera plus loin, et s'enfoncera dans le désert. Poursuivi par un trio d'Indiens (Authentiques, même s'ils parlent du fait que grâce à leur rencontre avec "Fatty", ils auront de quoi manger tut l'hiver...), il se réfugie dans un endroit peu recommandables, le Saloon de la dernière chance, dont le patron n'est autre que Bill Bullhorn (Buster Keaton), un dur. Le saloon est justement en train de subir une attaque des hors-la-loi de Wild Bill Hiccup (Al St-John). Arbuckle résout rapidement le problème, mais le barman a été tué dans l'assaut: notre héros le remplacera. Puis une jeune femme (Alice Lake) fait irruption, elle fait partie de l'armée du salut, et s'insurge contre la moralité de l'endroit. Touché au vif, Arbuckle décide de s'amender, mais Hiccup qui n'a pas dit son dernier mot revient au saloon, et s'en prend à la jeune femme...

Unité de lieu, cohérence de l'histoire, et un héros qu'on a un peu plus envie de suivre, il semble qu'Arbuckle se soit enfin remis en selle avec ce film (Si j'ose dire...). Ca reste souvent dynamité par le second degré, et c'est une parodie de western après tout, mais c'est fait avec sérieux, et le travail de caméra et les compositions sont impeccables. On retrouve d'ailleurs un motif courant chez Arbuckle, quand le paysage lui en donne les moyens: les poursuites sur une crête, un toit, voire le toit d'un wagon, filmées à distance, avec les silhouettes de poursuivants en accéléré qui se détachent nettement. Sinon, il y a fort à parier que Keaton a été influent sur le passage en train, un moyen de locomotion qui le fascinait... Son père Joe Keaton fait d'ailleurs partie des employés du chemin de fer dans la première bobine.

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Published by François Massarelli - dans Muet Buster Keaton Comédie Roscoe Arbuckle
31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 18:58

Avant de prendre congé de New York pour s'en retourner faire des films en Californie, Arbuckle sacrifie à une tradition, celle de faire des films à gags dans un parc d'attraction. Pour ça, Coney Island est une institution, et ce type de films, il connaît, pour avoir participé chez Sennett à la très économique manie de faire des films sur les sites de distraction en improvisant les gags. Ici, on n'improvise pas, mais on recycle un peu quand même: le film ressemble un peu à un de ses courts métrages Keystone.

Le script est simple: Arbuckle et son épouse, Keaton et une petite amie, et Al St John qui va fricoter avec les deux femmes, se retrouvent tous à Coney Island en ordre dispersé pour profiter des attractions, mais surtout pour draguer un brin. Ca va à cent à l'heure, et le film est assez long pour un film de deux bobines (26 minutes). Keaton a un rôle plus gratifiant que d'habitude, il en a même deux, puisque déguisé derrière une grosse moustache, il incarne un flic à la Sennett. Par ailleurs, il fait la démonstration de son impressionnante forme dans la deuxième bobine, où il incarne un maître-nageur.

Comme Roscoe reste Arbuckle, il passe 26 minutes à tenter d'échapper à son épouse (Agnes Neilson), et tous les coups même (surtout) les plus bas sont permis. Alice Mann, collaboratrice fréquente, y joue la petite amie de Keaton, et y est créditée en tant que "Pretty girl"... Et le film ne fait pas l'économie de gags liés au poids, à une forte dose de sexisme, et bien sur aux préjugés ethniques...

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Published by François Massarelli - dans Muet Buster Keaton Comédie Roscoe Arbuckle
31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 18:48

Roscoe "Fatty" Arbuckle en médecin, qui peut y croire? D'ailleurs, lui même pas trop, semble-t-il, parce qu'il ne se sert de cette profession, dans son intrigue, que pour asseoir le statut social de son héros... Et aussi parce que àa permet des coups de fil impromptus et des visites à domicile. Et sinon, le film se déroule comme se déroulent les autres films de la série depuis The butcher boy: bagarres, tentations adultères et coups de pied aux fesses...

Rappelons à toutes fins utiles l'argument de cette joyeuse pochade: Rscoe y incarne I.O.Dine (Ou Dr Holepoke sur d'autres copies), docteur en médecine qui est malchanceux au jeu: il est venu passer un dimanche aux courses en compagnie de son épouse (Dont je ne parviens pour l'instant pas à trouver le nom) et de son fils (Buster Keaton dans un rôle plus ingrat que jamais, un même idiot et geignard qui s'en prend plein la figure!!), et perd tant et si bien qu'il va lui falloir travailler d'arrache-pied pour combler le déficit. Arrive une vamp (Aline Mann) en fait la complice d'un voleur (Al St-John). Ils montent une combine qui vise à attirer le médecin dans un tripot pour le plumer...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Buster Keaton Muet Roscoe Arbuckle
31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 13:49

Comme si souvent chez Arbuckle, le décor est vite planté: c'est un drug-store, un de ces magasins fourre-tout, où l'on trouve aussi bien du parfum que du chloroforme, ou un stand de limonade, qui est justement l'endroit où l'on trouve Roscoe le plus souvent. L'intrigue est une fois de plus rudimentaire: Roscoe aime la fille de son patron (Alice Lake), ce qui ne plait pas du tout à son rival Al (St-John). Lorsque Alice reçoit une robe, elle demande au livreur (Buster Keaton) de l'essayer pour elle, et Al qui pense qu'il s'agit d'Alice, le/la kidnappe...

Arbuckle, en serveur de sodas et de milk-shakes, s'en prend à tous les clients avec une agressivité particulière. Le film est rempli de gags mal venus, parmi lesquels une série de notations racistes à l'égard d'une cliente Afro-Américaine, de l'homophobie avec un client qui s'asperge de parfum, et un truc bien dérangeant, lorsque le héros, lassé de voir clients et clientes se servir à l'oeil en parfum, met du chloroforme à l'intérieur, et qu'une cliente qui s'est faite avoir, devient l'objet de son désir, il profite de la situation pour lui voler un baiser ou deux, avec des mimiques assez franchement dégoûtantes... Bref, il semble que Arbuckle trouvait le temps long à New York, et que l'inspiration n'était pas encore au rendez-vous...

Buster Keaton a un rôle assez limité, ici, il fait néanmoins une apparition spectaculaire, en déboulant à vélo sur deux passants, et en terminant sa course par une de ces chutes délirantes dont il avait le secret... Oh, et bien sur, à la fin il manque de se marier avec Arbuckle. La routine, quoi.

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Published by François Massarelli - dans Buster Keaton Muet Comédie Roscoe Arbuckle
30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 16:56

Troisième film du contrat entre Arbuckle, Joe Schenck et Paramount, tourné à New York comme les deux précédents et les trois suivants, ce film montre une fois de plus après The butcher boy (Qui a été conservé) et probablement A reckless romeo (Qui lui a été perdu) les limites de la "formule" d'un acteur qui se cherchait un peu. Certains gags sont très drôles, et d'autres moins, certaines routines s'intercalent sans unité, et l'équipe se laisse parfois aller à la facilité.

L'intrigue tourne autour d'une pension de famille, qui est le principal lieu de la première bobine. Roscoe y mène son monde, jusqu'à ce que sa belle-mère ne vienne se mêler de ce qui ne la regarde pas. On notera que Buster Keaton est très occupé, comme Al St John, mais si ce dernier a essentiellement UN rôle, Keaton, lui, apparait dans quatre incarnations! Et il n'est pas venu seul, il a rapporté de l'équipe des "Three Keatons" qu'il formait avec ses parents un étourdissant (Et violent) ballet de balais qui tournoient, qu'il réutilisera pour Convict 13. Est-ce la raison pour laquelle un certain nombre de sites douteux le créditent comme co-réalisateur de ce film? C'est peu probable que ce soit justifié, mais si c'était le cas, il faudrait probablement créditer St-John aussi, car ces courts métrages étaient vraiment une oeuvre collective...

Juste un gag, pour le plaisir: au réveil, Arbuckle met le feu à son lit. Au lieu de tout résoudre dans l'hystérie collective, le comédien prend son temps, et va lentement chercher des... tasses d'eau à la cuisine. L'incendie, lui, ne prendra pas son temps...

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Published by François Massarelli - dans Muet Buster Keaton Roscoe Arbuckle
29 juillet 2016 5 29 /07 /juillet /2016 19:06

Le premier film auquel ait participé Keaton est donc ce court métrage de deux bobines, le premier film"indépendant", c'est-à-dire loin de Sennett, de Roscoe Arbuckle. L'acteur imposant, celui qui s'était, par féroce auto-dérision, proclamé The prince of Whales, a choisi de prendre la voie facile du slapstick sans limites, lui qui pourtant avait depuis 1915 (He did and he didn't, par exemple), souvent montré à quel point il savait faire preuve d'une grande subtilité. The butcher boy, situé essentiellement pour sa première partie dans une épicerie dont Roscoe est le boucher, est riche en gags salissants...

Buster Keaton fait surtout des apparitions, il est ici un client râleur qui se retrouve collé au sol à cause de mélasse, et dans la deuxième partie, il participe en comparse à une sous-intrigue qui implique un kidnapping de la caissière -et petite amie de Roscoe- de l'épicerie. On voit bien la mécanique toute en gags tous terrains, d'une équipe qui travaillait vraiment en symbiose; Arbuckle réalisait, mais chacun, de Keaton à Al St John, mettait du gag à la pâte...

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Published by François Massarelli - dans Muet Buster Keaton Comédie Roscoe Arbuckle
18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 17:03

Un propriétaire de chevaux vend quelques bêtes. Il a demandé pour l'occasion à ses garçons d'étables de faire un peu de musique, car ils ont tous le swing dans la peau... Mais ils lui demandent de ne pas vendre leur cheval favori; ça tombe bien: il le leur donne, parce qu'il est content d'eux... Ils prennent la décision d'inscrire l'animal pour une course prestigieuse, le Hollywood Handicap, mais il doivent vendre leurs instruments pour cela. Lorsqu'on leur demande d'animer une soirée pour un restaurant, ils ont l'idée de remplacer ces derniers par du chant. Puis il gagnent suffisamment d'argent pour financer la participation de leur cheval à la grand course...

Les courts métrages des années 30, du moins ceux des grands studios (Je ne parle évidemment pas des films Hal Roach avec Laurel et Hardy, Thelma Todd, ou Charley Chase) sont un domaine d'une pauvreté de tous les instants, sauf ceux de Jacques Tourneur qui n'avait pas son pareil pour rendre un pensum éducatif de 10 minutes fascinant et inventif... Alors c'est avec une certaine appréhension qu'on s'attaque au visionnage de ce film, réalisé par un vétéran du nom de Buster Keaton, qui était revenu au studio qui avait vu sa chute en 1932, pour un salaire dérisoire... Il y a tourné trois bouche-trous, dont celui-ci. Il n'est pas vraiment intéressant, et est essentiellement destiné à mettre en valeur le groupe Afro-Américain The original Sing Band, qui imitent des instruments en chantant, d'une part, et à exploiter des images de stars captées sur les champs de courses, d'autre part.

Mais comme Keaton est Keaton, il a réussi à appeler un de ses personnages Canfield.

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Published by François Massarelli - dans Buster Keaton
26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 09:41

J'ai triché. J'ai écrit en en-tête de cet article le vrai nom du réalisateur, mais le film, production Educational avec Al St-John, est en réalité crédité à William Goodrich. L'histoire de ce pseudonyme, selon Buster Keaton, est cocasse, même si elle n'est pas forcément vraie: le grand Roscoe Arbuckle, ayant été acquitté dans un ignoble procès, était malgré tout persona non grata dans le métier, et ses copains lui avaient trouvé un pseudonyme ironique, "Will B. Good"; légèrement modifié, il devint donc William Goodrich... Mais c'est à Arbuckle qu'il faut rendre justice, bien sûr.

Ce film est évidemment une parodie, mais on attend plus facilement de ce court métrage en deux bobines un démarquage de The Iron Horse, de John Ford sorti l'année précédente. Mais le film est en réalité bien plus inspiré de Our hospitality de Buster Keaton: même époque, même costume, et surtout le principal personnage y est un train, celui-là même que Buster avait construit à partir d'un véhicule historique de 1840, et qui était si bien reproduit qu'il avait été acquis par un musée... Le film, comme la première partie du long métrage de Keaton, relate un voyage en train qui est évidemment plein de gags et de péripéties, sous la responsabilité de Al St-John, le conducteur... Et cela ne surprendra personne, ces vingt minutes sont glorieusement idiotes.

J'ai beaucoup mentionné Keaton dans cet article, pourtant il n'est absolument pas dans ce film. La preuve, il n'est pas du tout crédité au générique. Par contre, il y a un chef indien très emplumé, qui fait des cascades très impressionnantes.

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Published by François Massarelli - dans Buster Keaton Muet Comédie Roscoe Arbuckle
19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 13:38

http://www.formatcourt.com/wp-content/uploads/2010/04/the-cook2.jpg

L'équipe de Arbuckle, en roue libre, dans un restaurant... Keaton est le garçon, obsédé sexuel pas gêné pour faire du gringue à des clientes en présence de leur mari, et Arbuckle est un cuisinier aux méthodes peu orthodoxes, hilarantes bien sur, et salissantes. On retrouve l'innommable cabotin Al St-John, en voyou qui aime à venir embêter les clientes, et le chien Luke, un vrai cabot celui-ci, qui lui tient la dragée haute.

L'histoire est impossible à résumer, mais disons qu'on y voit Arbuckle faire de la cuisine qui ne donne pas envie d'être mangée, pêcher d'une façon inepte: il pêche au chien... et aussi, on y voit, moment fascinant, une danseuse se livrer à des simagrées inspirées manifestement autant de Cléopâtre (Versant Theda Bara, qui avait incarné la fatale reine dans un film de 1917) que de Salomé. Buster et Arbuckle, pris dans la danse, en font des tonnes pour notre plus grand plaisir... avant de s'attabler et de manger des spaghetti de toutes les façons les plus sales possibles...

C'est beau. C'est aussi un moment important dans la vie de Arbuckle et de Keaton, car ce dernier allait quitter le studio pour une dizaine de mois, et se rendre en France pour participer à l'effort de guerre. Il allait sérieusement manquer, et son retour serait fêté en conséquence...

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Published by François Massarelli - dans Buster Keaton Muet Roscoe Arbuckle Al Dente