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28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 16:13

Je l'ai déja dit, le plus immense animateur de l'histoire n'est pas Tex Avery, encore moins Walt Disney, qui n'a jamais été animateur. C'est (roulement de tambour) Bob Clampett!!

Hystérique, halluciné, tellement riche qu'on ne peut tout capter, son style explose dès le début des années 40. Coal black, c'est bien sur une version "noire" de Snow White, et la censure est-elle justifiée? Dans cette histoire ou tout personnage est noir, on parle l'argot de Harlem, fait référence au jazz, et à une certaine culture de vaudeville auto-référentielle (les comiques noirs de l'époque ne disaient pas autre chose, en fait)... On y voit surtout un intéressant noircissement de l'écran, alors que la plupart des films à succès alignaient les gens blancs en gommant toute minorité, ce film qui pousse la "négritude" jusqu'à l'absurde est bienvenu, surtout grâce à la vitalité dont il fait preuve. 

Et puis marre: on peut voir des sketches entiers de ce facho de Bigard, on a droit à Eric Zemmour à la télévision, on nous concocte des lois anti-immigration pour stigamtiser les étrangers, on peut aujourd'hui voir, acheter, télécharger légalement The Birth of a nation, film important oui, mais totalement raciste, mais on ne pourrait pas voir ce petit court qui utilise gentiment des stéréotypes pour faire rigoler? Ca m'irrite, quand même. Surtout que le film est soigné, et une intéressante comparaison avec Snow white and the Seven Dwarfs, le chef d'oeuvre de... David Hand.

 

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Published by François Massarelli - dans Bob Clampett Looney Tunes Animation Censored 11
28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 16:04

Un bateau quitte Nw York pour se rendre sur l'île de Pingo Pongo. Nous sommes du voyage, un aimable monsieur fournit une voix off totalement dans le ton des travelogues du genre, et une fois arrivés, les surprises loufoques nous attendent sur l'île...

C'est l'une des spécialités de Tex Avery à la Warner, qui aimait tant réaliser des faux documentaires pour mieux les dynamiter de l'intérieur. Cette fois il introduit un personnage (Egghead, qui n'est pas encore le prototype d'Elmer Fudd) qu'il rôdait à l'époque, pour créer une attente chez le spectateur. Il introduit aussi une scène idiote avec un ours blanc et un inuit... Et une vision des peuplades noires qui pose évidemment problème. D'où la censure: officiellement, The isle of Pingo Pongo n'est pas visible aujourd'hui et WB refuse de sortir le film de ses archives... Il fait partie d'un panel de 11 films ainsi interdits de diffusion.

Pourquoi? D'une part, c'est la vieille vision "primitive" des peuples Africains, ceux qu'on qualifiait de sauvages, qui en apparence semble l'emporter, sans parler d'une physionomie qui les apparente plus à des caricatures d'humains. Mais on pourrait aussi constater qu'il s'agit ici d'un choc de cultures, avec les noirs qui chantent du jazz (Sweet Georgia Brown avec une mini-caricature de Fats Waller), ou qui interpètent une vieille scie du foklore country (She'll be coming round the mountain) ou dansent le menuet... Un débat qu'on ne tranchera jamais.

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Published by François Massarelli - dans Censored 11 Looney Tunes Animation Tex Avery
28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 15:53

Sur le Mississippi, des personnages voyagent en bateau à aubes... Une des passagères a un employé (hum...) qui s'appelle Oncle Tom, et celui-ci se perd en route vers le fleuve. Il se retrouve dans un cimetière...

Bon, arrêtons-nous même si ce film semble avoir un semblant d'intrigue, il n'en a pas beaucoup! Il s'agit plus d'une série de vignettes, qui permettent à Harman et Ising de placer un maximum de séquences qui renvoient directement à Disney. Piggy, le héros, est très proche de Mickey, sa petite amie est une simili-Minnie, les interpèdes musicaux nombreux trahissent un montage au rythme du métronome qui était la pratique courante dans les Mickey et les Silly Symphonies. La séquence sur le bateau renvoie à Steamboat Willie, et le passage dans le cimetière nous rappelle immanquablement The skeleton dance, d'Ub Iwerks (1929), la première des Silly Symphonies...

Ce court métrage des premiers temps de l'unité de Leon Schlesinger fait aujourd'hui partie d'une redoutable élite, celle des censored 11 comme on les surnomme. 11 courts métrages de la WB censurés pour leur représentation problématique des populations Afro-Américaines. Mais honnêtement, Jungle Jitters a fait bien pire... Peut-être cette censure est-elle une façon d'expier le racisme particulièrement féroce que tous les historiens prêtent à Jack Warner...

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Published by François Massarelli - dans Censored 11 Looney Tunes Animation