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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 18:57

Un bourgeois (Chaplin) veut se suicider en buvant du poison, car sa petite amie (Minta Durfee) lui interdit de venir chez elle, suite à un quiproquo: elle l'a surpris avec la bonne, et a pris une conversation innocente pour une tentative de séduction. Mais le poison est-il vraiment du poison?

...Non, c'est de l'eau. Chaplin est ici bien différent de son personnage de plus en plus fréquent, avec son costume de plus en plus reconnaissable. Sa moustache est effilée sur les côtés, il porte monocle, une redingote claire et un haut de forme, plus des guêtres, ce qui immédiatement l'identifie aux yeux du spectateur moyen de 1914 comme un homme de la bonne société.

Le film est un mélodrame jovialement crétin, particulièrement exagéré, qui me semble par bien des côtés comme une réponse parodique narquoise de la Keystone à la biograph. D'ailleurs, Chaplin ferait un Henry B. Walthall tout à fait acceptable, notamment dans la scène du poison, où l'acteur qui s'imagine mourir, se voit déjà en enfer... L'année précédente, Walthall avait joué le tourment d'un personnage de Poe dans The avenging conscience.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Mack Sennett Charles Chaplin
25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 18:45

Si on s'en tient strictement à l'intrigue, ce film très médiocre est un Keystone moyen, avec quelques ingrédients qui sont typiques de Chaplin: ce dernier n'est pas un vagabond, son costume en témoigne, mais c'est un authentique poivrot, et on pense que son "passe-temps favori", justifiant ainsi le titre de ce court métrage, sera de s'adonner à la boisson. IL est d'ailleurs accompagné par un Roscoe Arbuckle qui serait méconnaissable s'il n'y avait l'embonpoint particulièrement prononcé. Mais non: le passe-temps favori du monsieur en question est de se livrer à l'adultère, et séduit par une jeune femme qu'il a croisé dans la rue, il tente de la courtiser chez elle, ce qui devient embarrassant quand le mari débarque.

Donc à Sennett on doit la crudité de l'anecdote, le grotesque assumé des costumes et du jeu, et à Chaplin, le jeu sur la séduction et bien sûr la remarquable soûlographie... Que le film soit médiocre importe peu, et le fait qu'il soit en très mauvais état, n'arrange rien.

Mais ce qu'on voit comme la moustache sous le nez de Chaplin, c'est le racisme particulièrement choquant des situations (Chaplin exprimant carrément son dégoût devant la présence dans les toilettes du débit de boisson d'un homme noir joué par un blanc, qui insiste particulièrement sur la bêtise du personnage, et la visite chez la jeune femme que convoite le personnage entraîne une méprise: Chaplin croit dans un premier temps avoir trouvé la femme qu'il convoite, mais sursaute d'effroi quand il se rend compte qu'il est en train de draguer la gouvernante Afro-Américaine... Autre temps, autres moeurs, sans doute. Chaplin devenu réalisateur, au moins, évitera généralement les gags ethniques.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin Roscoe Arbuckle
25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 10:11

Voilà un film qui tranche non seulement sur les autres productions Keystone, mais plus encore sur l'ensemble de la carrière de Chaplin: c'est le seul de ses muets dans lesquels le comédien apparaît, du début à la fin, ou presque, au naturel: maquillé, certes, habillé bien sûr, mais surtout sans moustache. Et il n'est pas le seul du reste: Ford Sterling et Roscoe Arbuckle ont droit aussi d'abandonner les costumes ou postiches. Et ironiquement, l'essentiel de ce court métrage d'une bobine se situe sur le lieu d'un bal... costumé, où l'on remarquera que Chester Conklin est venu déguisé en Keystone cop!

Justifiant le titre, le tango était la danse scandaleuse à la mode, soit quelques années après l'Europe, quand même; mais il n'y a pas de tango dans la salle de bal qui est le lieu de l'action; juste un petit orchestre de danse dont Ford Sterling, cornettiste, est le chef, et Roscoe Arbuckle le clarinettiste. Et Chaplin, lui, est un danseur bien habillé, mais... saoul. Voilà pourquoi je disais plus haut qu'il apparaissait presque au naturel, car l'un des secrets de Chaplin a toujours été de fusionner costume et jeu d'acteur. Ainsi, en apparaissant en costume de ville mais feignant l'ébriété il est déguisé. On peut appliquer cette idée à l'apparition de Chaplin en Hitler dans The great dictator, ou à son interprétation fabuleuse d'un poulet plus vrai que nature dans The gold rush...

Le film ne nous laisse pourtant que peu de chances d'apprécier la subtilité du jeu de l'acteur, car le sujet de l'intrigue ne le permettra pas: le chef d'orchestre, le clarinettiste et le poivrot de la haute société ont tous en commun de trouver la même femme (Probablement interprétée par Sadie Lampe) à leur goût; étant des personnages d'un court métrage Keystone ils vont se résoudre à traiter l'affaire en se battant d'une manière particulièrement agressive (Ford Sterling, qui donne toujours l'impression d'improviser la sauvagerie, mord le nez de Chaplin à un moment): pas un concours de subtilité, vous vous en doutez. Néanmoins, à ce petit jeu, c'est quand même Chaplin qui gagne, et sur plusieurs niveaux: d'une part il est vraiment meilleur que Sterling, c'est évident. Mais surtout il est désormais amené à jouer aux côtés des vétérans, ceux qui attirent les foules, foules qui ne vont pas tarder à se mobiliser pour venir voir les films du nouveau comédien de la Keystone, en masse.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin Mack Sennett Roscoe Arbuckle
24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 18:34

Ceci est le premier de quatre films dans lesquels Chaplin est mis en scène par le vétéran de la Keystone George Nichols; les deux hommes, pour résumer, ne se sont pas du tout entendus... Mais on reconnaîtra à ce film, au moins, de varier les péripéties au lieu de faire comme dans Between showers, d'improviser des gags miteux dans un parc!

Et le film traite d'un sujet qui reviendra encore et encore: le cinéma. Il reviendra un peu chez Chaplin, mais surtout chez Sennett. Chaplin y interprète un vagabond qui se rend au cinéma, et y apprécie tant le court métrage Keystone interprété par une belle jeune femme (Peggy Pearce), tant et si bien qu'il se met à traîner aux alentours du studio, et s'y introduit en douce, afin de voir la jeune femme. Mais il va surtout mettre la pagaille au studio...

Dans le positif, on peut noter le jeu sur tous les aspects du cinéma: le spectacle cinématographique dans la première partie, avec la réaction des spectateurs; les tournages (et une incursion dans le mode de fonctionnement de la Keystone, un studio dans lequel on peut tout arrêter pour se rendre dare-dare avant les pompiers sur un lieu d'incendie, et filmer des images sublimes pour pas un rond!), mais aussi les coulisses: Chaplin en arrivant au studio voit aussi arriver les acteurs qui se rendent à leur lieu de travail: Ford Sterling et Roscoe Arbuckle ont en particulier une courte interaction avec le comédien.

Mais ça reste quand même un peu trop porté sur les coups de pied au derrière, tout ça...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin
23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 19:01

C'est le quatrième film de Chaplin pour la Keystone, le cinquième si on considère les quelques secondes durant lesquelles il apparaît dans A thief catcher de Ford Sterling, mais l'acteur avait déjà des motifs sérieux d'insatisfaction... Notamment le manque total d'inventivité des metteurs en scène, Lehrman en tête (mais Sterling, Nichols, ou Sennett lui même, ne font pas mieux), et ce film en est un exemple particulièrement éprouvant: Sterling en est la vedette, et il joue un homme qui convoite un parapluie et une jeune femme, entre deux averses (d'où le titre), mais le policier Chester Conklin souhaite justement garder son uniforme, et le vagabond Chaplin quant à lui aimerait bien mettre la main sur l'ustensile et la jeune femme. Le tout improvisé dans les rues de Los Angeles après une averse, et dans les paysages de Griffith park.

C'est en effet très pénible à regarder, le script est inexistant, et la psychologue plus sommaire que celle d'une rencontre entre un footballeur, Nadine Morano et Donald Trump... Bref, ce serait à fuir, si Chaplin n'y développait pas sa gestuelle, qu'il est à ce moment en train de raffiner: il est vrai qu'il a eu la chance de tourner sous la direction de Mabel Normand, qui elle en revanche avait tout compris, et planifiait et raffinait ses films. Chaplin voulait aller dans cette direction... ce qui ne l'empêcherait pas, à son tour de tourner ça ou là, vite fait mal fait, quelques courts métrages improvisés dans des parcs, avec des briques à lancer sur ses camarades...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin
23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 18:26

Ce qui est sans doute le troisième film interprété par Chaplin à la Keystone, après Making a living et Kid auto races at Venice est un film de l'actrice Mabel Normand: une excellente occasion de rappeler l'importance de celle qui, non contente d'être la star féminine numéro un du studio de Mack Sennett, avait aussi pris en charge la réalisation de certains de ses films. Plus que Henry Lehrman, metteur en scène des deux premiers, c'est finalement à elle qu'on doit la vraie apparition du personnage de Chaplin, même si il ne faut pas se leurrer: elle lui a certainement attribué un rôle, mais la gestuelle, l'incroyable contrôle, et cette vie intérieure trahie par le moindre mouvement de canne, c'est du Charles Chaplin à 100%! De là à faire comme tous les premiers historiens du cinéma, qui ont directement imputé à Chaplin seul la création de tous ces films de jeunesse, il y a un pas qu'on ne peut pas franchir... La preuve en images.

D'ailleurs, dans Mabel's strange predicament, Chaplin est la valeur ajoutée: il est un client saoul dans un hôtel, qui vient ajouter un grain de sel rigolo dans la routine d'un lieu de villégiature qui se transforme aisément en une mine d'embarras. Mabel est, avec son chien, cliente de l'hôtel; elle y reçoit (en tout bien tout honneur) son petit ami, et elle a des voisins qui sont un vieux couple dot l'épouse ressemble à une définition vivante du mot "irascible". Suite à un incident, Mabel et son chien se retrouvent coincées dans le couloir, la jeune femme étant en déshabillé... Elle se réfugie dans la chambre d'en face, sous le lit en attendant d'y voir plus clair. Mais le voisin revient, suivi par son petit ami à elle, puis l'épouse... et enfin Chaplin, toujours aussi saoul.

Dans cette usine de saucisses filmiques qu'était la compagnie de Sennett, Mabel Normand est celle qui la première a ralenti l'action, afin de donner corps aux personnages, mais aussi afin de laisser son charme mutin agir... Cette situation ne serait pas aussi embarrassante si Mabel Normand n'était pas une jeune et jolie demoiselle, bien sur. Mais que de chemin parcouru entre les films tournés-montés improvisés dans la rue (Kid auto races) et ce petit mélodrame rigolo de la non-infidélité...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin
21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 10:01

Dans la compagnie de Mack Sennett, il y a toujours eu un goût de l'improvisation, qui se manifestait en particulier dans la possibilité offerte par la tolérance des autorités Californiennes à l'égard des tournages sauvages. Le nombre de films tournés par les équipes de la Keystone en contrebande dans les rues de la ville, et surtout dans les manifestations publiques, est impressionnant. Mieux encore, le public avait noté, et accueillait avec une joie non feinte ce type de perturbation...

C'est ici que se situe ce petit film de 6 minutes environ: le format paraît boiteux, mais Sennett avait l'habitude de proposer des bobines de film (environ 13 minutes à 18 images / seconde) divisées en deux films différents, afin de donner aux exploitants des salles un petit bonus pour leurs sujets courts. Un grand nombre de ces "split-reels", comme on les appelait alors, ont été tournés. Celui-ci est situé sur une manifestation très particulière, une course d'auto-miniatures, des machins mécaniques conduits par des gosses, et dont le mode de propulsion est assez fruste: une grande rampe de bois... Il y a beaucoup de public, et l'équipe de Lehrman, visible à l'écran, joue avec un grand sérieux une équipe d'actualités qui vient filmer l'événement, mais doit composer avec un vagabond qui a vu la caméra et ne peut s'empêcher de chercher à tirer la couverture à lui, perturbant la prise de vues.

Le fait que ce soit Chaplin, que ceci soit la naissance du costume le plus célèbre de toute l'histoire de la comédie filmée, n'empêche pas qu'il ne se passe finalement pas grand chose dans une comédie dont l'intérêt est, bien sûr, 'historique' avant tout. Et Chaplin, en 1914, a encore beaucoup à faire pour raffiner son personnage. Mais si on apprend quelque chose sur lui avec ce film, c'est le don inné pour l'acteur d'habiter son personnage: on lui dit "sois odieux!", et... il l'est.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin
21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 09:50

A la compagnie Keystone, menée par Mack Sennett, on tournait des films en deux jours, peu importe l'histoire pourvu qu'il y ait des gags. En voici un exemple de choix: deux hommes qui se disputent les faveurs d'une jeune femme en viennent à rivaliser professionnellement, lorsque le plus opportuniste des deux devient, comme l'autre, journaliste, afin de le contrer et d'emporter le morceau.

Bon, d'accord, ce n'est pas terrible, mais c'est un début: celui de Chaplin, 25 ans, dont c'est le premier film. Il y en aura d'autres... Plein d'autres! En attendant, il fait donc ses gammes auprès d'un metteur en scène et d'acteurs aguerris. Si le costume est loin d'être celui d'un vagabond, on peut en revanche voir que pour Chaplin, le jeu sur les apparences, passant par le contraste saisissant entre costume et comportement, est déjà là, mais presque en négatif de ce qu'il fera une fois qu'il aura trouvé les habits qui conviennent le mieux (certes, avec des variantes notables de film en film) à ses personnages: habillé en lord, avec monocle, haut-de-forme et moustache à la saxonne, il tente de faire illusion, mais ses manières opportunistes de traîne-savate prennent vite le dessus.

Toutefois, un détail a piqué mon attention, surtout maintenant qu'on peut enfin voir ce film dans des copies décentes: dans la majeure partie du film, Chaplin est le seul à porter un costume exagéré. Le reste des acteurs sont assez raisonnablement accoutrés, et du coup le comédien devient automatiquement le centre de l'attention, pour ne plus laisser l'opportunité à quiconque de se faire remarquer. Et comme l'ensemble du film a été tourné en pleine ville, parfois en contrebande absolue (regardez la tête des badauds quand ils voient les acteurs se battre!), on pourrait presque parler de... réalisme! Chez Sennett: le monde à l'envers...

Il n'était pas encore metteur en scène, mais il avait déjà compris beaucoup de choses...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin
21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 18:32

S'il est un film qui est célèbre pour des raisons inattendues, c'est bien celui-ci: un acteur inconnu y faisait l'une de ses premières apparitions à l'écran, la plus courte et la plus obscure en réalité. Et c'est pour cette raison et cette raison seule que la découverte de ce film très moyen, dont l'intrigue est très très ténue, est en réalité un événement majeur!

Les policiers poursuivent une bande de malfrats, mais le pauvre Ford Sterling est pris entre deux feux: pris pour un bandit par les pandores, et poursuivi par les voleurs parce qu'il les a vus. Bref, c'est un peu David Vincent.

Allez, on va le dire quand même: c'est Chaplin, et il a beau n'être vraiment visible sur l'écran que durant 25 secondes en tout, il marque. Ce garçon avait du talent, quand même... Et bonne mémoire: il se rappelait en effet avoir participé à un film Sennett dans lequel il avait été un Keystone Cop: eh bien, la preuve est faite.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin
19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 16:55

Donc, pour finir, il convient d'abord de passer par ce mauvais film, une comédie romantique qu'il a cru bon de réaliser afin de reprendre pied dans le cinéma mondial, avec des stars pour changer... La médiocrité du film est un fait assez facile à remarquer, je dirais qu'il suffit de le voir pour s'en rendre compte; le cinéaste abandonne la rigueur sèche de son style pour meubler son film(Qui réussit le tour de force d'être supposé se passer sur un bateau, mais qui est à 95% situé dans d'hermétiques cabines sans âme qui pourraient aussi bien être d'hypothétiques chambres d'hôtel) en multipliant les angles de prise de vue d'une façon inattendue et assez gauche. D'autre part le dialogue prend de la place, et si le metteur en scène a choisi des acteurs de renom pour peupler son film, il n'en a pas moins dirigé chaque geste, chaque virgule, et si dans le cas de Sophia Loren elle ne s'en sort pas trop mal, c'est franchement gênant en ce qui concerne Brando, et pire encore avec Tippi Hedren, qui est un glaçon sans vie. Enfin, le scénario n'a pas grand intérêt:

Un diplomate Américain quitte Hong Kong et rentre chez lui, vers sa carrière prometteuse et son mariage détruit. Durant la croisière, il se lie avec une passagère clandestine, une Russe Blanche réduite à la semi-prostitution. il faut la cacher, puis réussir à la faire paser aux Etats-unis, au nez et à la barbe de la douane, des services d'immigration et de l'épouse légitime.

 

Chaplin, je pense, a survécu au muet; s'il a fait du cinéma dans les années qui ont suivi l'arrêt de ce style dont il était l'un des plus brillants représentants, force est de constater qu'il a perdu beaucoup. Mais passé Limelight, il a aussi du composer avec des circonstances qui ne lui convenaient pas: au lieu de tourner dans ses studios, à son rythme, il a du se compromettre en tournant plus vite dans des lieux pas toujours appropriés, deux films. A king in New York passait encore, et la satire qu'il proposait montrait qu'il n'avait pas perdu sa rancoeur à l'égard des Etats-Unis, mais ce nouveau film en forme d'exil perpétuel montre que les sentiments ont évolué. Bien sur, il s'en prend au culte de la richesse, mais tape aussi bien sur les Britanniques, par le biais de riches désoeuvrées qui sont bien idiotes, que sur les américains via l'épouse de Ogden, le personnage de Brando. Et tous ces personnages en quête d'un nouveau souffle nous rappellent que tous sont des ex: Ogden Mears, le diplomate, n'y croit plus, et Natascha est une comtesse d'un pays qui ne veut plus d'elle et de ses semblables. Après tout tous ces gens rentrent aux Etats-Unis, un message subliminal de la part de l'ex-roi d'Hollywood?

 

Celui-ci apparait dans on film, mais il est clair que la vieillesse est  là. De même, il a perdu son oeil exceptionnel pour le placement de la caméra, et c'est un crève-coeur que de le voir essayer de rendre drôle ce qui ne l'est pas, en demandant à Brando de roter aussi souvent que possible, en jouant le jeu d'une comédie de boulevard à coup de sonnettes intempestives et de portes qui claquent. Sans oublier l'humour autour de la saoulographie d'un personnage de majordome (Patrick cargill, qui sauve pourtant quelques scènes du film). Bref: Chaplin a réussi à exercer son métier durant 52 années, il faut forcément s'en réjouir. Que son dernier film soit médiocre, c'est une évidence, mais tant pis, au moins, il pu essayer de se maintenir à flot jusqu'au bout. Après ce film, il n'a plus rien fait de nouveau, a essayé de réexploiter certains de ses films, avec succès, a taillé dedans, ce qu'on est en droit de désapprouver, a recueilli enfin l'admiration de ses pairs à hollywood, dans une cérémonie émouvante, et nous a fait en 1975 le pire cadeau de Noêl de tous les temps... Oubliez ce film, mais quoi qu'il arrive, Chaplin est un génie, un mythe, un géant.

 

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Published by François Massarelli - dans Charles Chaplin Navets