Le dernier des films de Chase et son frère James Parrott avec Eugenia Gilbert est une merveille... Car il y a Gale Henry. Il suffit de mettre côte à côte cette immense actrice avec le comédien filiforme, et c'est un festival de génie burlesque...
Chase y est un jeune homme qui a hérité un titre de noblsse de sa mère remariée à un Européen aristocratique, lui qui ne rêve que de simplicité à l'Amricaine. Quand il revient aux Etats-Unis, donc, le "Comte Tosky" est attendu dans la jet-set, et en particulier chez le parvenu Burr McIntosh: son épouse est attirée par le titre de Tosky, et souhaiterait lui donner sa fille (Eugenia Gilbert) en mariage. Mais le père, lui, ne voit pas cette hypothèse d'un bon oeil. Il décide de donner une "réception" au jeune homme, à travers trois gros bras qui vont lui filer une correction... Mais le "Comte s'en sort indemne. Et suite à un quiproquo, le père l'engage car il le prend pour un homme du peuple, simple et direct, pour jouer le rôle du comte Tosky, qu'il croit enfui...
Oui, ça a l'air un peu compliqué, mais c'est d'une telle logique que tout va bien. Et Chase est dans un décalage par rapport à son habituel emploi d'homme mal à l'aise. Ici, il se bat, assume sa bonne santé et a toujours un temps d'avance sur les autres...
Sauf Gale Henry, qui traverse l'intrigue avec un problème loufoque: à chaque fois qu'ell entend un tintement, elle se fige d'angoisse car ça la renvoie à un accident...
Bref... C'est drôle, très drôle, rythmé, et très riche: on aurait pu construire un long métrage avec toutes ces péripéties...
Voici l'un des plus mal conservés des films de Charley Chase dans une copie de énième génération... C'est un film de transition sans doute, Anita Garvin était la leading lady du film précédent, Martha Sleeper reviendra faire un tour sur le film suivant... Et ici, c'est la toute jeune Jean Arthur. Mais elle ne se fait pas beaucoup remarquer...
Il y a apparemment des incohérences d'ailleurs, sans parler d'un titre qui me semble sans aucun rapport avec l'intrigue, car ce film me paraît mal fichu, et probablement incomplet... Ceci expliquerait cela. Chase y est l'assistant d'un bijoutier qui reçoit en charge des bijoux soupçonnés d'avoir été volés... Mais il utilise une belle bague pour attirer les beaux yeux d'un dame dans un restaurant (Jean Arthur, donc), ce qui est dommage car elle reconnait justement l'une des siennes.
Le reste est parfois obscur (et littéralement, car je le répète la copie n'aide pas!), et on se réjouira au moins de ce qu'une trace de ce film existe, car il a échappé à la sagacité de bien des historiens. Et il nous permet de voir (un peu) Charley Chase aux prises avec une future grande actrice...
Mr Chase et Madame (Anita Garvin) habitent un charmant appartement, pour un bonheur sans tâche... De nouveaux voisins sont arrivés, lui est interprété par Mitchell Lewis, et elle par Shirley Palmer, et cette dernière tombe nez à nez avec Charley, qui est son ancien petit ami... Ca va dégénérer très vite, fatalement...
Toute la mécanique de l'humour basé sur les quiproquos conjugaux est en place, avec la valeur ajoutée que chez Hal Roach et en particulier avec Charley Chase tout est logique, balisé, et débouche sur de la loufoquerie... Devant l'arrivée de l'ancienne petite amie, Anita Garvin n'a d'autre solution que d'imposer un déménagement, et bien sûr les deux nouveaux arrivants plient bagage également... Et quoi qu'il arrive ils se suivent.
La principale valeur ajoutée, c'est quand même Anita Garvin; celle-ci était probablement en intérim, car Chase cherchait une leading lady moins explosive, mais... Quel bonheur.
Avec ce film, James Parrott et Charley Chase retournent à l'inspiration de leurs courts métrages d'une bobine, quand Chase était un jeune célibataire qui découvre l'amour. L'heureuse élue est aussi une nouvelle venue, Lorraine Eason, mais elle se fait largement voler la vedette par... Polly Moran.
Chase est employé par un journal quotidien, qui lui demande de répondre aux courriers les plus divers, généralement des demandes de conseils... Il tombe sur une lettre d'un homme qui lui demande s'il peut aller porter des nouvelles à sa vieille maman... Il y a une photo dans l'enveloppe, c'est un sosie du héros!
...Chase va donc (là, on ne demande qu'à le croire, mais c'est quand même difficile) se faire passer pour le frère, et apprendre que ce dernier est un badit recherché...
Oui, il y a quelques difficultés en perspective pour le spectateur, des trous dans la voilure, des ratés dans le moteur... Bref, ça ne marche pas complètement, la motivation nous semblant quand même difficile à définir. Il y a de bons moments, et Chase prend plaisir à danser (en boîtant) avec Moran, et surtout à jouer deux personnages, ce qu'il refera souvent...
Pour finir, un peu de titrologie: chez Roach, on compte des dizaines de titres qui sont autant de questions (Should second husbands come first?, Are crooks dishonest?, Do Detectives Think?, etc...). Je pense que ça dénote tout simplement un manque total d'imagination au moment d'envoyer les copies à tirer...
Les Chase (Charley et Eugenia Gilbert) reçoivent de la famille: Wellington Chase, le frère (Eugene Pallette) est marié à Anita Garvin, et ils passent leur temps à s'engueuler pour un oui ou pour un non. Cequi irrite profondément leurs hôtes. Ca va dégénérer de façon inattendue en raison de l'habitude embarrassante de Wellington de draguer sa domestique Française. Ce sera bientôt un chassé-croisé de boulevard magnifié par le rythme du cinéma muet...
C'est comme si sous la direction de James Parrott, Charley Chase se décidait à explorer plus avant les à-côtés du mariage... Le personnage de Jimmy Jump était le plus souvent un célibataire qui rencontrait l'amour, mais désormais, il est un homme jeune plutôt qu'un jeune homme, installé et marié... Les gags conjugaux permettent à l'équipe de s'amuser en donnan suffisamment de gages aux spectateurs pour savourer les quiproquos et chassés-croisés. C'est bien sûr classique, mais suffisamment loufoque pour qu'on marche à 100%!
Après avoir été secondé par l'excellent Leo McCarey, Chase se retrouve à nouveau à collaborer avec son petit frère James, pour continuer la série de ses courts métrages de deux bobines... la qualité est au rendez-vous de toute façon.
C'est Noël, et Charley Chase a dépensé beaucoup d'argent, il ne lui reste que $80, soit un choix entre payer son loyer, ou acheter une montre à son épouse (Eugenia Gilbert). Le problème, c'est que le propriétaire (Noah Young) n'a aucune envie d'attendre une semaine pour récupérer la somme... La montre va devenir le symbole de la rivalité entre les deux hommes.
C'est surperbement construit, avec la mise en place d'un petit univers dans le quartier, entre Chase et Madame, et leurs voisins qui sont aussi les propriétaires. Ces derniers sont atroces, et la rivalité s'étend d'ailleurs aux enfants (dans une scène qui me semble un peu en trop)... Mais le clou du spectacle reste quand même cette séquence qui voit les deux hommes se déguiser en Père Noël, alors qu'un seul des deux a une barbe... Avec la complicté et le savoir-faire des deux acteurs, c'est impayable.
Situation improbable... Charley Chase est sur le poit de se marier, mais sa fiancée est capricieuse et éprise des planches... Elle lui demande donc son concours pour une représentation d'un extrait de Romeo et Juliette (il ne jouera pas Juliette). Il s'y met à contrecoeur, et constate très vite que si le texte passe bien, c'est le costume qui pose problème. Les jambes particulièrement maigres de Chase ne s'accommodent pas très bien des collants! Il a recours à un stratagème, qui consiste à se renforcer avec des éponges. Puis le parcours à pied vers le théâtre ne sera pas de tout repos...
La situation aurait été un peu drôle avec le costume seulement, mais c'est surtout toutes les conséquences du costume et le soutien de ses amis (dont certains décident de lui offrir du courage en bouteille! La représentation sera (presque) ruinée par le comportement du jeune homme, trop saoul pour que sa scène en costume soit autre chose qu'un désastre, et quant à son apparence, elle sera aussi ruinée, car les éponges ne font pas bon ménage avec l'eau des sprinklers Californiens...
Une fois de plus Chase paie physiquement de sa personne, sans aucune crainte du ridicule. A noter, la participation d'Oliver hardy en policier, de William Orlamond en futur beau-père, et d'une nouvelle leading lady, Corliss Palmer. On rève d'une participation de Martha Sleeper à ce film...
Charley Chase, en jeune homme bien sous tout rapport, doit épouser la jeune femme que son père lui a choisi, sans la connaître, mais il rencontre une jolie personne, jouée par Martha Sleeper, et il décide de faire capoter le mariage arrangé en se faisant passer pour un cinglé. Et bien sûr lorsqu'il a tout fait pour se griller (mais alors vraiment tout!), il découvre que la fiancée qu'on lui destine n'est autre que la jeune femme dont il est tombé amoureux...
Modèle de rigueur, comme d'habitude avec les courts métrages burlesques de McCarey, le film est l'occasion de voir toute la palette des capacités aussi bien de Chase qui s'amuse ici en permanence,que de sa partenaire l'excellente Martha Sleeper, dont je ne me lasse pas de voir la façon dont elle utilise ses yeux pour aller toujours plus loin. Et n'oublions pas que contrairement à Katherine Grant, souvent excellente en partenaire de Chase mais généralement cantonnée à un comique de réaction, c'est une authentique comédienne, qui joue physiquement.
En 25 minutes, un univers bien réglé, très typique de ce que les années 20 pouvaient montrer dans les films (soit des gens aisés, qui donnent des réceptions somptueuses) va gentiment se transformer en un monde chaotique et mené par la prétendue folie d'un ou deux personnages... Mais sans anarchie, non, tout en douceur et en amabilité...
Pourtant les gags autour de la folie visuelle sont nombreux, savoureux, et tellement bien amenés... L'exposition prend sans doute son temps, mais elle nous donne non seulement l'intrigue, on a les personnages en prime! L'alchimie entre Chase et Sleeper fait pousser des soupirs de satisfaction (Muets, bien sûr). Et en prime, le quidam devant lequel Charley s'entraîne à faire le fou, n'est autre qu'Oliver Hardy. Une victime courante chez Charley Chase...
Mr et Mrs Moose sont mariés, pour le pire et l'inesthétique. Elle a, un intertitre nous le signale, un visage apte à "arrêter les pendules", et lui un faciès qui pourrait les faire repartir... Elle (Vivien Oakland) a un nez proéminent, une mine en relief, un excès de respiration en 3D, une excroissance nasale idéale pour s'engager dans la narine; lui (Charley Chase) a une machoire inventive, des chicots qui exagèrent, des dents qui dépassent, mais tant que ça en devient risible pour l'humanité entière...
Ils vont tous les deux, mais sans en informer l'autre, procéder à des changements radicaux, l'un chez le dentiste et l'autre chez le chirurgien esthétique. Quand ils sortent, ils se sentent tellement renaître qu'ils vont chacun expérimenter leur nouveau pouvoir de séduction avec un(e) inconnu(e), et mettre leur mariage en danger. Et bien sûr, ils ne vont pas reconnaître, face à eux, leur conjoint...
C'est merveilleux, et il restait une fois ces bases posées, à ajouter que bien sûr, les tractations avec le destin pour maintenir la confusion aussi longtemps que possible, font partie des moments les plus intéressants du film, qui est virtuose. Reste aussi que le metteur en scène s'amuse en effet à questionner la validité des liens du mariage, dans un film qui certes reste une comédie, mais... on est passé près d'un désastre moral. Les comédies 'matrimoniales" de Hal Roach étaient clairement en avance sur leur temps.
La princesse Helga de Thermosa (Martha Sleeper) vit à new York en attendant de pouvoir accéder au trône, ce qui ne devrait pas tarder. Mais... le premier ministre, qui vise la couronne, l'avise lors de la mort du roi de la nécessité pour elle d'être mariée, car il souhaite lui barrer la route. Avant de rentrer, elle se marie avec un homme (Charley Chase) qui n'a rien à perdre: il vient d'être condamné à mort.
Mais deux minutes après le départ de la jeune femme, il est grâcié. Sa décision est prise: il sera roi...
L'histoire a déjà servi chez Roach, notamment dans His royal slyness avec Harold Lloyd. Ca ressemble surtout à un prétexte sans vergogne pour recycler des costumes et employer tout le studio! On reconnaîtra donc parmi les acteurs un certain nombre de têtes connues, parmi lesquelles Oliver Hardy, ou encore John Aasen, le géant de Why worry?... Et surtout on a le plaisir de voir Max Davidson en co-vedette aux côtés de Chase et Sleeper. On aurait aimé que cette dernière soit plus exploitée, comme elle pouvait par exemple l'être pour ses dons comiques dans les courts métrages de Davidson, mais pour un prétexte, ce film se laisse gentiment regarder quand même...