Charley est marié, et chaque sou compte... Par exemple, il n'achète pas le journal seul, il le partage avec un autre lecteur tous les matins! Mais on comprend vite ce qui ne va pas: son patron (Clarence Wilson) est impitoyable... Quand Charley lui demande l'autorisation de s'absenter pour une raison médicale, c'est un souci. Néanmoins il arrive à se débrouiller: il doit voir son médecin (Billy Gilbert) pour un bilan, mais celui-ci étant distrait, il le confond avec Mr Case, qui lui a déjà un pied dans la tombe.
Chase, apprenant qu'il n'a plus que six mois à vivre, devient dépensier, et envoie même promener son patron...
Bon, c'est bin sympathique, mais c'est quand même un peu décevant. Il manque ici (à part la loufoquerie habituelle de Billy Gilbert) le grand souffle de l'absurde, dans une intrigue linéaire et fortement teintée... de raisonnable. A noter: le retour de Muriel Evans après quelques mois...
Charley (Chase) et Connie (Constance Bergen) se marient, et apprennent que la tante de la jeune femme va leur allouer une généreuse donation. Mais le problème c'est qu'elle aun train de retard, et qu'elle est persuadée que l'heureux marié est Felix, l'ancien petit ami de sa nièce, qu'elle adorait. Afin de ne pas la brusquer, quand elle arrive chez eux, ils convient Felix à jouer la comédie: il se fait donc passer pour le marié, et Charley de son côté est supposé être le locataire. Le problème c'est d'une part, au delà de la logistique compliquée, que la tante aore Felix et déteste immédiatement Charley; mais en prime Felix en profite pour pousser son avantage...
Une situation absurde mais simple, et aisément explicable (au delà d'un détail, puisqu'on se demande quand même pourquoi il n'est pas plus simplement décidé d'expliquer la méprise...), et un développement conjugal dans lequel toutes les conséquences logiques sont exploitées avec juste ce qu'il faut d'exagération: c'est le terrain de jeu idéal pour Charley Chase, et c'est souvent ce qui a fait la marque de ses plus grands films à l'époque du muet.
Celui-ci est très plaisant, et parfois réjouissant (les complications du coucher, qui donnent lieu à une mise en scène idiote, mais assumée par les trois comploteurs, la guerre ouverte entre Felix et Charley, et la mauvaise foi irritante de "Tante Nelly")...
L'épouse (Constance Bergen) de Charley Chase est très contente, elle vient de recevoir une réponse positive concernant la filiation de son mari avec le conté de Chase, dans le Kentucky: il se trouve qu'il est bien le descendant d'une illustre famille de la région. Ils décident d'y passer leurs congés...
Illustre, illustre... disons plutôt que la famille Chase fut la première à s'installer à Chaseville, comté de Chase, Kentucky, et d'ailleurs ils ont peut-être même été les seuls à une époque, au vu du fait que "tout le monde est cousin", d'une part, et (attention, ça ne va pas être politiquement correct, mais alors pas du tout) et que tout le monde n'a pas inventé l'eau chaude non plus. Les Chase rêvaient vieux Sud, plantation et mint julep, ils vont vite déchanter, et se retrouver avec des cabanes, et des bouseux en bottes qui boivent du whisky de sciure de bois fabriqué dans l'unique baignoire du comté...
Je l'avais dit: pas politiquement correct...
Bref, c'est un film qui accumule à loisir les clichés sur le Sud arriéré, à tel point que c'en est quand même un peu réjouissant; ça me fait penser au Sud Rural et profond tel que Tex Avery le voit, par exemple... Et le comédien s'amuse avec un double rôle, en ajoutant à son citadin un peu hautain le rôle de "Pappy" Chase, un old timer complet, avec moustache fournie, pipe en bambou, et un certain talent pour la danse loufoque...
Parmi les très nombreux figurants d'un film fait entre copains au studio Hal Roach, on reconnaitra facilement quelques grands noms parmi les acteurs qui y travaillaient. Max Davidson avait beau avoir eu sa propre série de films en vedette, il se contentait d'apparaitre:
Leo Willis était un vétéran de chez Roach, on ne compte pas ses films, lui par contre n'a jamais été la vedette d'un film. Mais quelle trogne!
Charlie Hall a été un acteur de second plan toujours efficace en ennemi de Laurel et Hardy. Il apparait souvent à l'époque chez Chase, y compris pour de rares rôles parlants:
Enfin, la bouille joviale et sympathique du grand Noah Young fait toujours plaisir à voir, y compris pour une poignée de secondes...
Charley Chase est puni, il n'a plus le droit de se rendre à une partie de poker avec ses copains, c'est d'ailleurs un ordre de madame (Constance Bergen): un flash-back, impliquant du golf, et beaucoup de loufoquerie autour d'un prétendu talent pour l'hypnotisme, va tenter de nous l'expliquer...
Tout commence par une saillie, une de ces bêtises qu'on sort comme ça sans réfléchir, sans se préoccuper du fait que la personne à laquelle on parle puisse le prendre littéralement: quand on demande à Charley comment il a réussi un coup très fort au golf, il répond qu'il a hypnotisé la balle. Il n'en fait pas plus pour que son meilleur ami (Tom Dugan) croie qu'il a effectivement des pouvoirs, et il en faudra à peine plus pour Charley y croie lui-même...
C'est malgré tout ça un court métrage très "conjugal", dans lequel tout est lié aussi à une décision loufoque, celle de Constance de prétendre qu'elle a été hypnotisée, et de faire croire à son mari qu'il peut ainsi en toute impunité se rendre à une partie de poker. Mais la suite tourne autour du couple qui joue ainsi au chat et à la souris, impliquant une fois de plus le copain Tom, et deux chauffeurs de taxi qui n'avaient rien demandé à personne...
Charley Chase a réussi sa vie, brillamment, et reçoit avec satisfaction les félicitations de ses collègues pour la gestion de son portefeuille d'actions... Il est marié à une femme qu'il appelle Toots, ce qui a le don d'exaspérer cette dernière (Jeanie Roberts, dotée d'une voix à la Betty Boop, en plus entêtant)... Après quelques gags liés à la vie urbaine et les difficultés de se garer (y compris quand on "est quelqu'un"!), il rentre chez lui, où il apprend avec irritation que son épouse, qui dit-il "passe son temps à ne rien faire quand lui a de grosses responsabilités", n'a rien préparé à manger. "Toots" est justement visitée chez elle par une voyante, qui entend les deux époux souhaiter échanger leurs rôles...
Abracadabra!
Le reste du film est un pur plaisir de loufoquerie, qui nous rappelle que Chase a toujours eu un penchant pour l'absurde militant... Et donc, vec un simple truc (une post-synchronisation soigneusement inversée), Chase parle désormais avec la voix de Jeanie Roberts, et celle-ci avec celle de Charley Chase... Mais ça ne s'arrête pas là, puisque l'inversion se propage également dans leur vie quotidienne, et avant longtemps, c'est chase qui demande à son épouse de ne pas l'appeler "Toots"...
Charley (Chase) et Betty (Mack) vivent heureux, un bonheur apparemment sans nuages... La preuve: ils chantent au clair de lune avant de se coucher. Ils se couchent, finalement, car il faut se rendre au travail le lendemain... C'est avec cette intrusion inattendue, dans ce qui ressemblait à une comédie musicale, que la romance semble finir: en effet, on est de retour dans la vérité, et celle-ci ne manque pas de soucis:
d'une part, le patron (Wilfred Lucas) de Charley est irascible et le jeune homme est distrait, erratique, le genre à venir au travail le matin, affublé de deux pantalons différents, un par jambe! Bref, apparemment ce n'est pas un garçon sérieux.
d'autre part, le couple héberge la soeur de Betty, Celeste (Thelma Stevens) et la relation avec son beau-frère n'est pas, c'est le moins qu'on puisse dire, très affectueuse!
Quand le boss est confronté à un problème, l'arrivée d'un client (Arthur Housman) qui souhaite partir enborndée, il faut trouver impérativement une jeune femme qui veuille les accompagner: Charley suggère sa belle-soeur. Mais Betty décide d'y aller à sa place...
On retrouve donc partiellement une situation inspirée de Looser than Loose (1930), et les temps ont bien changé. Même la bordée (bien innocente) du patron et de ses employés avec des jeunes femmes, est ici motivée avec prudence. La vie conjugale présentée dans le film est sérieusement assagie, les Chase, après tout, font lit à part comme tous les protagonistes des films désormais produits aux Etats-Unis sous le code Hays!
C'est pourtant un bon film, dans lequel la situation (qui s'empire de minute en minute) dans laquelle se met Chase est constamment fournie en matière embarrassante et aggravante... Il est joyeusement ironique d'avoir justement commencé par une jolie scène chantée (même si les voisins ont l'air de s'en plaindre... en chanson, évidemment), car dès qu'il est question de la soeur, ça tourne sérieusement au vinaigre.
Pour finir, Arthur Housman arrive parfaitement sobre chez Chase, mais 30 seconde splus tard, il a trouvé le bar... Ouf, on a eu peur pour lui. Des fois qu'il ait soif! Je crois me souvenir que dans The flapper, d'Alan Crosland (1920), il était sobre. Il va falloir vérifier... Ce film marque aussi la deuxième participation d'Hattie McDaniel aux films de Charley Chase, et devinez: elle y est bien sûr domestique. Certains clichés avaient vraiment la peau très dure... Pour finir, le titre est un décalque arbitraire d'un succès MGM de cette même année 1934, The Barretts of Wimpole Street, de Sidney Franklin, avec Norma Shearer et Fredric March...
Charley Chase et Dorothy Appleby sont mariés, et ils se réveillent le matin en chansons: clairement ces deux-là manquent s'ingulièrement d'ennuis et de frustration dans leur vie! Heureusement, le destin veille... Lors d'une promenade dans un parc, Charley déclenche une série de quiproquos: par erreur, une jeune femme Dorothy Granger) qui est en pleine dispute avec son mari croit qu'il tente d ela séduite alors qu'il est en "conversation" avec un bébé, et elle décide de le faire chanter. ...D'autant qu'elle est une copine de son épouse, et qu'elle a précisément décidé de se rendre chez elle ce jour-là!
Les efforts de Chase pour mettre en danger son couple sont drôles, certes, mais on admet qu'il est assez difficile de les motiver, si ce n'est pour qu'on ait au moins une bonne raison de regarder le film! C'est un assez bon fiml, avec de nombreux passages de fausse séduction dans lesquels Chase se livre à l'un de ses péchés mignons, à savoir la parodie de séduction...
Un financier (EXTREMEMENT près de ses sous), J.P Anderson interprété par Oscar Apfel, apprend qu'une compagnie de chemin de fer va être mise en vente, et il décide qu'il en sera le propriétaire. Il se rend à Kansas City avec son secrétaire (Charley Chase), mais compte tenu de l'importance d ela manoeuvre qu'il envisage, il décide qu'ils vont devoir échanger leurs identités, afin d'éviter qu'on attente à sa vie... Durant le trajet, Chase se prend au jeu et commence à se comporter comme un patron, et il séduit même la fille (Dorothy Appleby) de J. P. Anderson...
Le titre est motivé par d'une part une scène durant laquelle Chase, qui a du trouver en vitesse des vêtements qui correspondent à son supposé statut de patron richissime, ignore tout des excentricités du haut-de-forme qu'il a loué, qui s'avère être celui d'un prestidigitateur; d'autre part, l'expression "you said a mouthful!" était à l'époque assez courqaante (elle l'est d'ailleurs toujours) et véhicule généralement l'approbation agacée du locuteur. Ce n'est pas l'un des grands films de la série de courts parlants de Chase chez Roach, mais c'esr décent. L'opposition entre Chase et Apfel est un excellent point, maintenant Dorothy Appley n'est sans doute pas mémorable en "love interest"...
Le titre est un brin mensonger: Chase, qui vient d'avoir un malaise, se retrouve entre les mains d'un docteur (?) qui lui conseille pour éviter les soucis de santé, de se concentrer sur "quelque chose de simple", notamment des comptines... Il s'y adonne aussitôt. Ce qu'il ne sait pas c'est que le même jour, un fou s'est évadé de l'asile local et qu'il est aisément reconnaissable au fait qu'il se fait passer pour un médecin, et par son obsession des comptines!
On se dit qu'on sait où ça va, et ça y va justement: beaucoup de personnages vont se faire prendre au piège et devenir suspects d'être, justement, l'évadé! On s'attend à du joyeux loufoque qui monte en sauce, mais il n'y a rien de mémorable, sinon une apparition de Arthur Housman, l'acteur le plus spécialisé en poivrots de toute l'histoire du cinéma, qui n'avait selon la légende pas besoin de jouer puisqu'il était en état avancé d'ébriété en permanence...Il y interprète un personnage accessoire, qui vient demander sa clé à l'hotel. Quand on lui dit qu'elle est occupée par "M. Housman", il répond que c'est lui, et qu'il vient de passer par la fenêtre...
Empruntant le souvenir du titre d'un énorme succès de l'année, le court métrage n'est pas pour autant une parodie de It happened one night, de Frank Capra... Si ce n'est qu'on y retrouve un jeune homme (Chase) amoureux d'une héritière (Betty Mack) qui vont tous deux se retrouver dans un train en partance pour Los Angeles...
Tout commence donc par une promotion: Charley arrive dans son tout nouveau bureau (il est employé de Null & Void, co.), et fanfaronne auprès de ses nouveaux collègues, allant jusqu'à dire qu'avec sa détermination à travailler dur et à monter sur l'échelle du succès, il est probable qu'il pourrait être amené à épouser la fille du patron!
Le problème c'est que d'une part son patron (Oscar Apfel) est justement dans le bureau, l'a entendu, et n'apprécie pas la remarque. L'autre aspect du problème est que par-dessus le marché Chase l'a déjà rencontré et que ça s'est fort mal passé. Il décide donc de donner un poste empoisonné au jeune homme pour se débarrasser de lui. Mais en route, Charley va vraiment rencontrer Betty...
C'est un film parfaitement huilé, dans lequel on retrouve tout un univers très courant chez Hal Roach, d'employés modèles avec une éthique de travail et une ambition tout à fait légitime, mais qui finissent par être pris au piège des circonstances, une situation qui fut souent à la source de chefs d'oeuvre de Harold Lloyd, ou... de Charley Chase. Au premier, le film emprunte une routine autour des chapeaux des personnages, quant au second... il est tout à son aise dans ce petit film farfelu.
On y reconnaître quelques visages familiers, dont Charlie Hall, l'un des acteurs les plus présents chez Hal Roach, dont l'accen Britannique et la détermination singulièrement agressive ont souvent été l'origine de bien des désagréments pour Laurel et Hardy, et aussi Marion Byron (voir photo ci-dessous), une actrice tragiquement oubliée, qui partageait énergiquement la vedette de Steamboat Bill Jr de Buster Keaton, avant de se voir confier chez Roach des rôles en duo avec Anita Garvin pour une série de comédie de deux bobines, hélas réduites à films seulemen...