Un renard sort du bois... pour s'introduire dans une maison et en retirer un poste de radio qu'il s'évertue à détruire à coup de hache! à un corbeau qui lui demande une explication, il explique qu'il a un jour entendu une publicité à la radio, qui parlait de la vogue des renards argentés recueillis par la Silver Fox Farm. Ne comprenant pas qu'il s'agissait de fourrures, et croyant y voir une occasion de trouver la belle vie, il décide de se faire passer pour un renard argenté...
Le film est basé sur le quiproquo du à la naïveté de son personnage principal, et en fait un bel usage. Celui-ci, d'ailleurs, est attachant dans son coté enfantin, sans pour autant que le film ne décolle vraiment, sans doute un peu trop basé sur une et une seule confusion...
Ce n'est pas un coyote, je dirais même plus, ce n'est pas le coyote... C'est peut-être l'une des plus étranges initiatives de Chuck Jones, de se permettre de prendre le design d'un personnage, et d'en tirer une version alternative, dotée d'une autre personnalité... Quoique...
Créé en 1949, le personnage de Wile E. Coyote était d'ailleurs déjà une star de la Warner quand Jones a pris l'initiative de créer le duo de Ralph le loup, au design si parfaitement similaire, et de Sam le chien de berger dont les poils roux lui cachent la vue. Le principe du premier film était là encore très proche de celui des aventures du Coyote, puisque le loup y convoitait des moutons qu'il ne pourra jamais attraper, toutes ses tentatives échouant grâce à la tranquille assurance du chien...
C'est la troisième fois que le duo s'affronte, et le film commence et se termine sur une allusion à la routine de leur travail, Sam et Ralph étant des collègues de bureau qui agissent sur un emploi du temps bien précis...
Un chat et un chien se font une concurrence sévère, rien de mieux qu'une souris pour compliquer les choses... C'est la philosophie de ce cartoon, qui a le bon goût de tout traduire en images et en actions, sans jamais laisser un quelconque dialogue gâcher la fête... Et en plus on y trouvera une contribution cruciale de tout un peuple de gallinacés.
C'est du Chuck Jones au sommet de son art, quand son graphisme s'était enfin débarrassé de l'influence de Disney pour déboucher sur une efficacité maximale, et ses personnages ont ce je ne sais quoi d'engageant qui caractérise le style du réalisateur...
Et il nous surprend en faisant de la trahison de l'un des trois protagonistes le centre de l'action! Ce qui va entrainer une allianvce contre nature, dans ce film qui enchaine les gags comme un fétard les confettis...
Bien qu'il soit non crédité, il est facile d'attribuer ce film à Chuck Jones, qui était dans une période de transition, essayant de se séparer de son style disneyien... Le film est très bellement animé, et ce ballet muet repose intégralement sur la gestuelle précise des personnages:
deux chiots jouent ensemble dans un théâtre vide, et ont des interactions avec une otarie facétieuse, mais aussi un irascible moineau (particulièrement menaçant)...
C'est impeccable, même si c'est surtout assez symptômatique de la tendance de Jones pour le décorativement mignon...
Un Coyote de plus... Je pense qu'à un moment, quelque chose s'st mis à ne plus tourner rond chez Chuck Jones. Il a suivi les sirènes de la modernité, jusqu'à embrasser une carrière de producteur de dessin animé désincarné, et a fini par se prendre à son propre piège... Regardez ses films des années 40 et 50, ils sont animés...
Pas celui-ci, qui est paresseusement composé à l'économie, avec un minimum d'animation, et des situations répétitives privées de ce je-ne-sais-quoi qui avait fait leur prix: un âme, en quelque sorte. Les tentatives du malheureux coyote deviennent mécaniques, et finissent par ne plus être drôles...
Mais il y a pire: c'est épouvantablement laid. Et on a l'impression que c'est volontaire... Finalement, le meilleur atout de ce film? C'est le titre...
Un loup (ressemblant furieusement à un coyote et je ne parle pas que du design, mais je m'en tiendrai là) cherche à se servir dans un troupeau de moutons, gardé par un chien intrépide, laconique et très efficace...
Chuck Jones a parfois "exporté" son concept de bestiole malchanceuse dont toutes les tentatives sont par définition vouées à l'échec. Ici, c'est l'un des films d'une série sporadique et mineure qui met aux prises le loup et le chien, sur fond de moutonneries... C'est drôle, et doté d'un timing exceptionnel. Il n'y a rien de trop, et le film se termine sur un gag quasi Keatonien: les eux animaux se font relever, et quand ils arrivent sur les lieux de leur conflit, ils doivent pointer...
Une série de gags liés au Pony express... Sauf qu'ici, c'est le Phony express (un jeu de mots intraduisible, autour de Pony et de l'adjectif phony): on se rappelle (du moins j'espère, attention, car je pourrais bien ramasser les copies) de cesystème postal en vigueur ans l'Ouest américain avant l'avènemen du train: on transportait le courrier à cheval, des postiers sur-entraînés devant parcours des centaines de kilomètres avec des chevaux qui étaient relayés... De quoi intéresser le monde du cartoon, en effet!
Ce genre de film était plutôt l'apanage de Tex Avery, et on sent l'influence du vétéran sur le jeune Chuck Jones, qui à l'époque multipliait déjà les expériences. Mais plutôt que de se laisser aller à enchaîner les anecdotes disjointes, il nous raconte une vraie histoire avec un seul protagoniste, chargé d'une mission délicate...
La belle esthétique 'ronde" des débuts de Chuck Jones, héritée d'une fascination pour les équipes de Disney, fait ici merveille...
Un père caille (Quentin quail, donc) décide de montrer les plus importantes choses de la vie à son petit, Toots: comment chasser un ver. Mais ce n'est pas facile, car la petite bestiole se défend, d'une part, et un gros corbeau brutal se mèle de la partie...
C'est un film assez souvent nerveux, dans lequel on remarquera deux choses: on a le sentiment d'une forte accélération du rythme, qui met mal à l'aise, et comme les protagonistes choisissent un registre bavard et hystérique, ce n'est pas toujours très confortable. Et sinon, le décor est souvent placé de trvers, renforçant l'idée d'inconfort. Curieuses expériences... Sinon, la dynamique entre un personnage "adulte" et un jeune plus dégourdi est un classique du genre, mais ce n'est pas un très grand film. A noter, le personnage de la caille est né d'une idée de Clampett... Mais Chuck Jones n'est pas Bob Clampett.
Un bateau arrive à quai, et sa cargaison exotique est débarquée: principalement des bananes, mais aussi un grain de sable inattendu, un tout petit éléphant... Celui-ci va semer malgré lui l'incrédulité, la désolation et pour tout dire la confusion généralisée sur son passage, sans rien faire ou presque.
Jones, qui aimait à expérimenter sur bien des points à commencer évidemment par l'esthétique même de son style, appréciait de sortir des carcans des personnages établis, quitte à lancer de nouvelles franchises, dont il s'avérait le maître incontesté: on pense bien sûr au Coyote ou à Pepe le putois... Mais ici il fait un pur one-shot, surprenant par la simplicité de sa non-intrigue: une série de vignettes dans lesquelles des gens voient le cours de leur jourée perturrbée par la vision d'un minuscule éléphant... Un film tout en finesse.
Tout est parti d'un gag anecdotique: une souris qui s'est introduite dans la vitrine d'un pâtissier, et a traversé un gateau au rhum... Sorti complètement rond, le petit animal a donc du se réveiller le lendemain avec la gueule de bois du siècle... Pour soulager ça, ayant besoin de glace, il a commis l'erreur de se tromper de boutique, et de prendre un diamant dans la vitrine d'une bijouterie... Deux policiers (dont une andouille absolue) vont s'occuper de l'affaire)...
C'est un film deChuck Jones, moins connu que d'autres, mais qui partage une qualité certaine: le réalisateur se repose ici sur une situation unique et ça l'inspire généralement, hors des sentiers battus et des personnages un peu trop récurrents. Le personnage de la souris (au fait, chez Jones, la souris, c'est tout un univers! Comment, avec son attirance pour ces petites bestioles, a-t-il fait pour rater tous ses Tom & Jerry quand il a repris les personnages?) est particulièrement attacant, et on remarque une fois de plus le talent de Jones pour camper les imbéciles... Je parle bien sûr de l'un des policiers.